▻ Manies et habitudes
Se coiffe au moins quatre fois par jour est hexakosioihexekontahexaphobe c'est-à-dire qu'elle a la phobie du nombre 666 et de tout ce qui touche au surnaturel, depuis que la fée des dents a omis de lui déposer de l'argent quand elle avait 8 ans a très peur d' Halloween est accro aux jeux d'argents ne peut pas s'empêcher de dépenser tout son fric bêtement est fan des émissions de téléachats adore faire des cupcakes mais ceux-ci sont souvent immangeables a plein d'objets inutiles chez elle ne boit pas de café seulement du thé mange des fraises quand elle est triste est incapable de faire du mal à qui que ce soit est plutôt soumise avec les hommes mais ne se laisse jamais marcher sur les pieds par une femme manque de confiance en elle est incapable de contrôler son envie d'acheter déteste envoyer des textos et préfère appeler directement est facilement manipulable pleure souvent pour un rien est souvent comparée à une enfant veut toujours être aimée a toujours rêvé d'être une star commence un nouveau régime toutes les semaines mais ne peut pas s'empêcher de grignoter est nouvellement fauchée cherche un emploi et un nouveau logement dort avec un ours en peluche déteste les Oréos adore le nutella est toujours à la pointe de la mode est une fille à papa aimerait être végétarienne mais adore la viande essaye de soigner son addiction

▻ Votre dépendance

J'ai compris que j'étais accro aux jeux d'argent à 18 ans. Je venais d'un milieu très aisé et je vivais d'ailleurs à l'hôtel avec mon père, ce qui fait que je n'avais aucun mal à dépenser mon argent n'importe comment. Sauf que je ne pouvais plus m'arrêter. Pourtant, je n'étais pas spécialement forte ou chanceuse, il m'arrivait souvent de perdre des sommes exorbitantes. Mais je recommençais, encore et encore, pour mon plus grand plaisir. Je ne sais pas pourquoi je joue, encore maintenant. Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de dépenser plus 500 000 dollars en une journée, en achetant tout et n'importe quoi. Peut-être est-ce à cause de la mort de ma mère, quand j'avais quatorze ans. Mon père n'avait pas beaucoup de temps à m'accorder alors il fallait bien que je me raccroche à quelque chose. Même si l'argent ne peut pas rivaliser avec l'amour et la présence d'une mère, ça peut apporter un certain réconfort. J'ai perdu beaucoup d'amis à cause de ma dépendance et ça m'a fait réfléchir. Je n'ai pas envie de finir ma vie toute seule devant téléachat avec mes chats sur mes genoux. Je veux avoir une vie, une vraie. Même si pour cela, je dois faire un petit trait sur l'argent. Un petit car de l'argent, c'est quand même bien si on veut vivre correctement. Je ne pense pas être capable de m'arrêter, de cesser de jouer mon fric et d'acheter n'importe quoi. Sauf que maintenant, je n'ai plus trop le choix. Je suis endettée, je dois un sacré paquet d'argent à certaines personnes et en plus de cela, mon compte en banque se vide peu à peu. En effet, mon père a décidé de me couper les vivre. Je n'ai pas beaucoup d'amis et j'ai d'ailleurs tendance à les acheter avec de l'argent.

« Papa ! Papa où est maman ?! Qu’est-ce qu’il se passe ? » Mes jambes et mes mains tremblaient malgré moi. J’avais peur, surtout que je ne savais absolument pas pourquoi ma mère était ici, à l’hôpital. J’avais toujours détesté ce lieu. Pleins de malades, de gens à l’agonie… Quelle horreur. L’odeur de la salle était affreuse, ça sentait les produits chimiques, la cigarette et la nourriture industrielle. Un mélange qui me donnait inévitablement la nausée. Face à moi se trouvait mon père, avec ses cheveux poivre et sel, son charisme et son apparence d’homme sévère et insensible. Ses yeux étaient baissés comme si il craignait de me regarder, de lire la peur dans mon regard. Il finit par soupirer et s’assit sur un des fauteuils de la salle d’attente, avant de prendre la parole. « Ma chérie… Tu sais que ta mère avait déjà eu quelques problèmes de drogue par le passé… Eh bien, elle a replongé, il y a quelques mois. »Sa voix était sinistre et j’avais du mal à comprendre ce qu’il voulait m’annoncer. Pourtant au fond de moi, je savais. Je savais exactement les mots qu’il allait prononcer. Mais je ne voulais pas y croire, je voulais continuer d’espérer, espérer que tout ceci n’était qu’un cauchemar. « Non… Elle… Je ne comprends pas… » Les larmes roulaient lentement sur mes joues rosies, m’apportant une sensation de chaleur. J’avais froid. Très froid. Du haut de mes quatorze ans, je m’apprêtais à être une enfant brisée. Brisée par le départ prématuré de sa mère, par la mort, par la drogue, par l’argent. Par la vie elle-même. Moi qui avait tout pour être heureuse, je comprenais que mon monde allait être bouleversé et qu’à présent, plus rien ne serait pareil. « Elle a fait une overdose… C’est fini, Robyn. »


J’entrai dans ma suite et jetai un coup d’œil aux valises tout juste déposées au sol. Cela faisait maintenant quatre ans que ma mère était décédée. J’avais mis du temps pour m’en remettre. Et comprendre, surtout. Comprendre pourquoi elle nous avait quittés, comprendre la raison qui l’avait poussée à prendre de la drogue et à prendre la dose de trop. A mon tour, j’avais testé le cannabis, l’héroïne et la cocaïne, avec quelques mauvaises fréquentations. Je n’en étais pas devenue dépendante, je faisais très attention à ça d’ailleurs. Mais j’avais la sensation de partager quelque chose avec ma mère et refaire ses faits et gestes était un moyen de me rapprocher d’elle, en quelque sorte. C’avait été une expérience stupide et au bout de quelques mois, j’avais arrêté de me droguer. Malheureusement, mon père eut vent de mes déboires et je peux vous dire que j’ai passé un sale quart d’heure. Je soupirai et me laissai tomber sur le somptueux lit. J’étais épuisée par le voyage et la chaleur de la ville. De minuscules gouttes de sueur perlaient dans ma nuque et mes cheveux collaient contre mon dos, mes joues et mes épaules dénudées. Comment en étais-je arrivée là ? A quitter Houston et à rejoindre cette ville, Tijuana, que je connaissais à peine ? C’était peut-être que, inconsciemment, je voulais retracer l’histoire de ma mère. Elle avait vécu une grande partie de sa vie dans cette ville et ça m’intriguait de savoir ce qu’elle avait de si intéressant. Je finis par me lever et allai sur le balcon, afin de prendre l’air. Je ne savais pas encore ce que j’allais faire pour occuper ma soirée. Pourtant, à 18 ans, il y a un tas de choses à faire. Peut-être pourrais-je me rendre au casino ? Je n’avais encore jamais joué aux jeux d’argents mais ça promettait d’être amusant ! De toute façon, j’étais bourrée de fric alors ça ne me posait pas de problème si j’en perdais un peu. Ou beaucoup.


Trois mois. TROIS MOIS ! Cela fait trois mois que mon père a décidé de me couper les vivres et de me laisser me débrouiller toute seule. Il sait que je suis devenue accro aux jeux d’argent et l’argent tout court, et il dit que c’est pour m’aider et me guérir. Je ne sais pas de quoi il parle. Je sais que j’ai une addiction mais je ne vois pas où est le problème. Je ne fais rien de mal ! Je ne fais de mal à personne, même pas à moi-même ! Mais il ne semble pas être de mon avis. J’achète énormément, c’est vrai. Que ce soit des fringues, des bijoux, des accessoires, de l’électroménager ou même des objets complètement inutiles, j’achète. Je ne peux pas m’en empêcher. C’est comme pour les jeux au casino. Je sais que je vais perdre mais je joue quand même, pour le plaisir, l’adrénaline, l’excitation. Et puis, je rencontre plein de gens, c’est génial ! Oui bon, ils sont souvent toxicos et/ou criminels mais ils sont gentils !
Je n’habite plus à l’hôtel, maintenant. J’habite dans un appartement, plutôt petit mais sympa. Heureusement que Liam est là car sans lui, je ne sais pas ce que je ferais. Je ne pourrais même pas payer le loyer et je serais sûrement à la rue. Je sais que je ne pourrai pas lui emprunter de l’argent toute ma vie et qu’il faudra bien que je lui rembourse tout ça un jour mais il faut que je trouve du travail et ça, ce n’est pas facile. J’ai toujours eu tout ce que je voulais grâce à mon père et je n’ai pas fait d’études car je ne voyais pas l’utilité. Mais maintenant, je pense qu’il est temps. Il faut que je me calme et que j’apprenne à être indépendante. Oui, indépendante.