▻ Manies et habitudes
Il ne laisse jamais rien traîner, il aime quand tout est en ordre ▻ il ne va que très rarement vers les autres, ils préfèrent les observer de loin ▻ il écrit toujours, que ce soit sur un bout de papier ou dans un calepin ▻ il n'aime pas parler de lui, de sa vie, de son métier, même s'il se doit de le faire ▻ il n'aime pas se faire arrêter dans la rue par des admirateurs ▻ il ne boit que du thé et ne boit pas de café ▻ il est assez silencieux, il ne parle pas pour rien dire et cela est parfois gênant ▻ il respecte les femmes, même s'il aime s'inspirer d'elles pour écrire ▻ il mange très peu ▻ il joue beaucoup de musique et aime passer son temps à jouer du piano ▻ il écrit à la machine et n'aime pas mettre son roman sur informatique ▻ il est de la vielle école ▻ il est romantique avec la femme qu'il aime ▻ il est tombé un fois amoureux ▻ il ne dort que très peur ▻ c'est un oiseau de nuit ▻ il n'aime pas perdre son temps, même si pour certain c'est ce qu'il fait de sa vie ▻ il ne sort pas sans papier ▻ il ne fait pas confiance aux autres ▻ il dort toujours du même côté dans son lit ▻ il fume sans arrêt, aime l'odeur, le goût et ne compte pas arrêter ▻ il boit souvent du whisky ou du rhum

▻ Votre dépendance
Il n'a pas de dépendance, de simples habitudes que l'on gagne au fil du temps. Que ce soit la cigarette, il en fume presque un paquet par jour ou l'alcool dans laquelle il aime se perdre. Il n'est pas dépendant à quoi que ce soit autre que cela, il aime les femmes, mais n'en abuse pas. Il reste un écrivain qui tente de retrouver le vide de son inspiration. Il n'abuse de rien, fait ce qu'il veut et ne fait pas attention à ce que les autres pensent. Qu'importe. Il est un homme bien banal, quoique ce n'est pas ce que les gens pensent de lui. Calme, mais il ne peut pas vivre sans sa nicotine.

Londres, 34 ans
Il avait eu du mal à se décider pour venir à son enterrement. La femme de sa vie. Depuis sa mort, il n'était plus le même, inapte à ressentir la moindre émotion, mettant sa vie en danger pour ressentir quelque chose, pour vibrer, mais ce n'était plus le cas. C'est comme si la mort de sa femme avait brisé quelque chose qui ne se réparait plus, quelque chose qu'il avait perdu et qui avait changé celui qu'il avait toujours été. Le bon petit garçon de famille était devenu l'être froid et distant qu'il était à ce moment. Son visage était impassible, comme le jour où il avait appris que sa femme avait été violée et tuée. C'est des larmes, dans sanglots qui se faisaient entendre autour de lui, alors qu'il n'arrivait même plus à ressentir la peine qu'il devrait ressentir. Il était mort avec elle et il n'était plus que l'ombre de lui-même. Une loque sans âme et sans vie. Un vide sans inspiration. Le romantique qu'il était avait perdu sa muse et sa source d'inspiration. C'est son regard vide qui se posait sur la tombe sur laquelle on jetait des fleurs, puis de la terre. C'est des échos de rire et de souvenir qui prenait place dans le fond de son esprit. C'est des échos de son ancienne vie qu'il enterrait en même temps que sa femme. Après l'enterrement, il se rendait à sa voiture, ayant pour envie de boire quelques verres, de sombrer dans un coma et de ne plus jamais ouvrir les yeux. C'est rapidement qu'il se mettait en route, défiant la vie, brûlant des feux de circulation, et c'est dans un mur que sa voiture venait s'échouer. Le choc était violent. Le bruit de voiture et la ferraille brisés, les cris et les gens qui se jetaient vers l'accident pour lui venir en aident. Le vide. C'est sur un plafond blanc que ses yeux s'ouvraient et qu'il voyait sa mère en larme, se demande ce qu'il pouvait bien faire de sa vie depuis la mort de sa femme. C'est comme s'il avait pu l'entendre alors qu'il n'était pas réellement là, entendant les mots qu'elle lui disait sans pouvoir lui répondre et c'est son regard qui se posait sur elle, sur son visage déconfit et sa mine perdue, loin de comprendre les supplices de son garçon. La main de l'écrivain de posait sur celle de sa mère et c'est un faible sourire qu'il lui offrait. Le premier depuis bien longtemps. « -Ne t'en fais pas.»

Tijuana, 44 ans
C'est le son de la musique qui enivrait son esprit, bar de danseuse dans lequel il avait décidé de se rendre ce soir. Simplement pour trouver l'inspiration qui tardait, qui ne voulait pas montrer le moindre signe de vie. C'est pour cette raison qu'il se trouvait dans cette ville, impossible d'avoir la moindre idée et cela était simplement en train de le rendre fou. Une cigarette plantée entre ses lèvres, il laissait son regard ennuyé se poser sur les femmes qui étaient en train de se dévoiler sur la scène. Rien d'intéressant. Il ne venait pas ici dans l'idée de revigorer ses envies. Il était loin d'être un pervers en train de sauter sur tout ce qui lui tombait sous la main. C'était simplement dans le but de trouver quelque chose pour écrire, une simple étincelle mettant le feu à son inspiration complètement morte. Quelque chose pour allumer son esprit. C'est dans le fond de la salle qu'il était posé, stylo entre les doigts. C'est la scène qu'il quittait des yeux, laissant son regard se poser sur la salle, quelques personnes lui jetant d'étranges regards, mais son visage restait toujours impassible qu'il l'avait toujours été. Comme si aucune émotion n'était apte à naître en lui. Frederick aurait pu voir n'importe quoi, aussi dégoutant soit-il, qu'il serait resté indifférent, sans réagir, mais dans le fond de son esprit, c'était tout autre chose. La musique changeait de teinte et une nouvelle femme prenait place sur la scène. Une femme. Jeune. Trop jeune. C'est son regard noir qui se levait pour se poser sur la silhouette rachitique et c'est comme si elle l'avait remarqué dès son entrée sur scène ou c'était simplement une illusion qu'il se faisait. Les yeux de la danseuse étaient plantés dans les siens alors que ses hanches se mettaient à bouger de manière particulièrement sensuelle, que son corps se mouvait lentement. Impossible de dire si elle était dans un était second, mais il laissait son regard poser sur cette jeune fille qui s'exhibait devant ces vieux pervers qui ne rêvaient de la défoncer sans la moindre retenue. Elle. Elle avait jeté son dévolu sur lui. Il lui plaisait, sans qu'elle ne puisse donner une raison, sans qu'elle ne puisse simplement dire pourquoi. Son air, son regard, cette façon de paraître aussi indifférents. La brune n'aimait pas cet air si morne qu'il posait sur elle, comme si elle n'avait rien à lui offrir. C'est à la fin de sa danse qu'elle quittait scène pour se diriger vers lui et c'est un sourcil interrogateur qui se levait alors qu'il tirait sur la cigarette posée entre ses lèvres. La chaise se poussait et elle se posait à côté de lui, effleurant sa cuisse de ses doigts, le faisant se crisper et bouger pour être un peu plus hors de portée. L'écrivain n'était pas du genre à se gêner pour les questions qui lui passaient en tête et c'est exactement ce qu'il faisait avec elle. « -Tu as quel âge?» C'est un sourire moqueur qui passait sur le visage de la danseuse alors que le sien restait toujours aussi indifférent. « -Pas trop jeune pour toi.» Pour la première fois, une émotion semblait prendre place sur son visage alors qu'il haussait simplement les épaules, plaçant son crayon derrière son oreille. « -Je ne suis pas intéressé.» Faux? Qu'importe. Elle était attirante, mais il n'aimait pas les femmes de cabaret et ce n'est pas son petit air pervers qui allait le faire succomber à ses charmes. Elle ne semblait pourtant pas avoir envie de partir. Elle? Elle avait envie de le faire céder, de lui montrer à quel point elle pouvait être douée, de le faire rêver. Pourquoi? Parce qu'il devait être le seul homme qui n'avait pas envie d'elle à ce moment même et cela la rendait folle. Peut-être aussi son allure, ce qu'il dégageait. Peu importe. C'était simplement comme ça et elle ne comptait pas le laisser filer. C'est la cigarette de l'homme qui venait s'éteindre sur la table alors qu'il se levait en laissant quelques billets en sa direction. Quelques idées de roman lui étant passées en tête, il n'avait pas envie de perdre encore plus de temps ici. « -Allez. Bonne soirée.»