Grandir dans ma famille n'aurait laissé personne intact, personne de mentalement constituer n'aurait survécu, c'est pourquoi je suis sûre aujourd'hui de ne pas être totalement normal. Enfin techniquement parlant j'ai été bien affecté. « Ferme ta grande gueule avant que moi je te la ferme.» Allonger par terre je regardais mon beau-père, sa main dégoulinante de sang, de mon sang ? Le con il ne m'avais pas loupé cette fois. Je me relevais, ne tenant pas vraiment bien debout, le regardant droit dans les yeux. « Tu me touche encore une fois et je te jure que ce sera le dernier geste que tu fera.» J'avais à peine quinze ans et c'est comme ça que je vivais à présent, sous les coups d'un homme qui n'étais même pas mon père. Je ne pouvais plus vivre comme ça, cette peur au ventre. Alors oui j'ai commis l'irréparable, oui j'ai ôter la vie, mais franchement, vous auriez fait quoi à ma place ? Je n'en suis pas fière -quoi que-, mais c'était lui ou moi et aussi égoïste que je suis, je me suis choisi !

Après ça il a bien fallu que je me débrouille, ma mère m'en voulait au point de prendre un second job et de bosser sept jours sur sept, sympa la mère, j'ai fait ça pour elle aussi, mais non ne me remercie pas, ingrate ! Du coup je me suis élevé toute seule, c'est pas mal non plus. Enfin, dans tout le quartier j'étais la malade qui avait tué son beau-père, sauf que c'est bien beau de juger, mais si ils avaient su ce qui se passait, peut être que je n'aurais pas été jugé ainsi ou peut être que si, jugé à base de "elle aurait dû faire la justice", "mais pourquoi ne pas avoir prévenue les autorités", "on aurait pu faire quelque chose pour elle"...Blablabla blabla !

Mes dix-huit ans arrivèrent comme un rien, j'avais cligné des yeux et pouf ils étaient là. C'est fou ça, enfin bon, dix-huit ans, mannequin depuis deux ans et pas de nouvelles de ma mère depuis euh quatre belles années, le temps file à une vitesse ! Mais j'avais fait le choix de profiter de ma soirée d'anniversaire, c'était ma soirée, ma soirée à moi ! Celle où je serais la reine, celle-ci ce passa plutôt bien, même si l'alcool qui coulait dans mon sang me faisait bien tourner la tête au point de me faire, faire plusieurs bêtises. Je m'étais enfilé plusieurs bouteilles de...tout, vodka, whisky, rhum, que du bonheur ! On dit qu'une femme choisie son homme en fonction de son père, bordel je ne pensais pas que c'était vrai, comme quoi je peux vraiment me tromper. « Princesse, tu danses avec moi ? » je regardais mon petit ami s'avancer vers moi avec un grand sourire aux lèvres et un verre à la main. « Ah non Caleb, je n'arrive même pas à marcher droit alors danser. » je fis tomber le contenue de mon verre sur lui avant de rigoler.« Excuse moi, vient on va t'enlever cette grosse tâche. Que je suis maladroite moi ! » Nous nous retrouvions donc tous les deux dans la salle de bain, je m'embêtais à lui enlever sa tâche lorsque je sentie sa main glissait le long de mon dos et ses baiser chaud sur ma nuque, ce qui eue le don de m'énerver. « Tu joues à quoi Caleb ? Je m'emmerde à t'enlever cette tâche et toi tu penses qu'à me sauter, super !» il me regarda avec un regard carnassier qui ne me présageait rien de bon. « Ne fais pas à ça, arrête tout de suite, j'ai des invités qui m'attendent, aller pousse toi » l'alcool que j'avais ingurgité durant la soirée c'était évaporé en une seconde. Il s'approcha de moi et me bloqua contre le mur, j'avais beau hurler, me débattre, le frapper rien n'y faisait, la musique couvrait mes cris. Non mais quelle idée de foutre la musique aussi forte ? Ah oui c'est une fête, stupide Skye. « Tu en as envie on le sait tous les deux. » Je ne reconnaissais plus mon petit ami, je l'avais déjà vu sous l'emprise de l'alcool, mais pas comme ça, pas dans cet état, d'habitude c'était un garçon bien sous tout rapport, un garçon qui ne me fallait pas en gros. Mais je ne le croyais pas capable de...me violer. Il me bloquait collant son corps au mieux, je ne comprenais pas pourquoi il usait de la violence, je lui aurais fait tout ce qu'il voulait si il me l'avais simplement demandé, mais NON, MONSIEUR préfère me brutalisé, me laissant quelques marques et bleus en tout genre au passage, je vais être belle demain moi ! Une fois qu'il eue fini sa petite affaire il parti me laissant seule en pleure sur le sol de la salle de bain, je ne pleure jamais qu'on se le dise, seulement là, le fait de me sentir si impuissante m'avais littéralement fait perdre tous mes moyens. Je suis resté là jusqu'à ce que tout le monde parte. Ne pouvant bouger, ne pouvant parler. Je me vengerais, ça c'est sur !

«Je suis désolée mademoiselle Prescott. Nous pouvons commencer le traitement lundi prochain, si vous le souhaitez.» Je regardais mon docteur, abasourdie. C'est à ce moment-là que j'aurais dû répondre, mais je n'y arrivais pas, aucun son ne sortait de ma bouche. Comment la vie pouvait elle s'acharnait comme ça sur une seule personne ? Je ne pouvais pas, je ne voulais pas être le genre de fille que les gens prendraient en pitié. Jamais. «Non.»Le médecin me regardait, je le sentais presque nerveux, mais peut importe, je ne voulais pas. «Mais, vous allez mourir.» Un soupire et un haussement d'épaules plus tard, je me levais de ma chaise marchant vers la porte de sortie. « C'est bien malheureux je vous l'accorde.Personne ne doit savoir. Jamais.»

« Mademoiselle Prescott, je ne pensais pas vous voir, asseyez vous je vous en pris. Vous voulez me parler de ce qui vous est arrivé ? » Je prenais place sur un canapé en cuir marron clair, il n'allait pas du tout avec le reste de la décoration, mais, peut importe ce n'étais pas moi qui restait dans cette pièce sept heures par jour. « Enfaîte, non. Mais, merci d'avoir posé la question. » Le psy notait des choses sur un bloc note, je l'imaginais faire des petits dessins en pensant à ces prochaines vacances au soleil ou au ski peut-être, c'est sympa le ski. « Le sarcasme est votre seule réponse mademoiselle ? » je détournais le regard et cherchais une échappatoire, je devais me sortir de là, après tous des centaines de femmes étaient dans mon cas et on en faisait pas tout un plat. Oui j'avais été violé par un abruti qui avait une maladie à la con et après ?« Que voulez-vous que je vous dises ? Que j'ai mal, que le simple fait d'y penser me donne envie de vomir, que je ne pense pas que le temps arrangera les choses, que j'en veux à la terre entière et à ce connard de Caleb en particulier ? C'est ça que vous voulez entendre ? » J'avais débité mon petit discourt sans lâcher des yeux le paysage ensoleillé qui s'offrait à moi. « En effet ce serait un bon début. »