▻ Manies et habitudes
‣ Il a pour habitude de commencer chaque journée avec un café, son blackberry à l’oreille et un journal financier sur la table. Etant PDG (d’une entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies & communication), il se tient régulièrement au courant de l’actualité et beaucoup de ses collaborateurs basés aux USA l’appellent régulièrement. Libre à lui, par moments opportuns, de bloquer ou de rediriger les appels.
‣ Quand il n’est pas occupé à bosser, il va prendre l’air que ce soit pour une promenade ou un petit footing. Il aime faire du sport, il n’est donc pas rare qu’il décide tout à coup d’aller courir 5 à 20km pour le plaisir.
‣ Il a un tatouage en forme de rose sur l’épaule droite, vestige d’une soirée plus qu’arrosée, où selon l’angouement général, chacun se serait fait faire un tatoo. Assez contrarié au lendemain de l’expérience, il l’a néanmoins gardé, en souvenir. De plus, il trouvait qu’il gardait néanmoins de très bons goûts, même en étant complètement bourré.
‣ A force de boire, il a également développé une assez bonne tenue à l’alcool. En ce qui concerne celui-ci, il aime particulièrement le whisky pour son goût corsé qui vous brûle la gorge. Mais il peut boire un peu de tout, la vodka entrant en seconde place.
‣Il possède une Audi R8 Spyder, un petit bijou qu’il affectionne particulièrement, étant assez friand de sensations fortes.
‣ N’ayant plus tellement de vie de famille à proprement parler, il n’aime pas fêter son anniversaire. Surtout que le dernier « heureux » anniversaire qu’il ait eu date d’avant la mort de son père.
‣ Aussi étrange que cela puisse paraitre, Liam adore cuisiner. Surtout son plat favori : le poulet au parmesan.
‣ Il également fan des classiques hollywoodiens et européens, comme les films de réalisateurs tels que Scorcese, Allen ou encore Nolan.
‣ Il n’aime pas faire du shopping. Il trouve que c’est une perte totale de temps. Il préfère faire appel à une conseillère de mode qui se chargera d’acheter tout ce qu’il a besoin plutôt que de courir les magasins.
‣ Il se passe souvent la main dans les cheveux lorsqu’il est stressé, exaspéré ou anxieux.
‣ Il est mauvais joueur, ou plutôt, il adore jouer (c’est son côté séducteur) mais déteste perdre. Il se fait alors un point d’honneur à réussir le pari lancé.

Liam a commencé à développer une dépendance à l’alcool alors qu’il était assez jeune, vers 16 voire 17ans. A ce moment-là, sa vie était à la limite du chaotique. Son père venait de décéder et sa mère, face au choc, est tombée dans une longue dépression, ne voyant même plus ce fils qu’elle avait tant chéri. Livré à lui-même, Liam fut obligé d’endosser toutes les responsabilités propres à ses deux parents. Oh, son père était directeur d’une entreprise assez influente et l’homme qui le remplaçait –son fidèle ami de toujours- avait promis de les aider financièrement, les Campbell n’ayant jamais eu à se soucier de l’argent auparavant. Néanmoins, ce trop lourd fardeau pesait sur les épaules du jeune homme, si bien qu’il tomba lui aussi dans une sorte de gouffre infernal. Il enchaîna les sorties, les « beuveries » et autres parties. L’alcool, la bière y coulaient généralement à flot et c’est dans un état lamentable qu’il rentrait chez lui, imbibé d’alcool, les yeux complètement défoncés –mais pas de drogue. A l’époque, tout ce qu’il aurait aimé lors de ces moments-là, c’était que sa mère sorte enfin de sa torpeur et qu’elle lui foute une gifle en voyant ce désolant résultat de ce fils si intelligent, si prometteur. Cela ne le rendit pas comme tous les autres drogués et alcooliques, heureusement, malgré ces heures volées à la nuit, de jour, il remplissait ses tâches à merveille, s’y attelant avec une perfection typique. Il testa aussi quelques fois des petites pilules magiques que ses amis affectionnaient tant mais n’en devint pas accro réellement. Par contre, lorsque quelque chose ne va pas, il se met à trembler. D’abord légèrement, presque imperceptiblement, puis avec plus de force. Cela est surtout, et essentiellement, visible sur ses mains. Là, il doit ingurgiter quelques gorgées d’alcool afin de se calmer et de ne pas s’énerver ou devenir violent. C’est donc une addiction plus ou moins contrôlée. Quand tout va bien, il n’en ressent pas le besoin, mais lorsque ça déraille, il perd les pédales. Bien entendu, il fait tout pour l’arrêter ou du moins la calmer, mais lors de certaines soirées, la consommation d’alcool agrémentée d’une petite pilule ne fait jamais très bon ménage.

Les premières années de ma vie, ainsi que la quasi-totalité de mon adolescence, je les ai vécues dans cette ville qui autrefois avait vu naitre Martin Luther King et avait hébergé Margaret Mitchell, auteur renommée du non moins célèbre roman « Gone with the wind ». Cette ville qui, aujourd’hui encore est le siège du groupe CNN et de Coca-Cola, cette ville qu’on appelle Atlanta. Avec le recul, j’ai réussi à en garder une image plus positive que celle que j’avais cultivée des années durant mais cela n’empêche pas pour autant certains mauvais souvenirs de ressurgir pendant ces soirées de débauche, ou plus rien, oui plus rien, n’a d’importance, si ce n’est ce liquide ambré au fond du verre et parfois la compagnie de jolies demoiselles.

Citation :

‣ 1er septembre 1991.


« Chéri ? Viens ici ! Allez dépêche toi petit garnement ! Tu vas être en retard pour ta rentrée des classes ! »
Je couru vers elle, un sourire espiègle de petit garçon en faute. Je n’avais pu m’empêcher d’aller jouer dehors avec Bucks, notre chien, parce que j’aimais tout simplement aller au Starbucks avec maman. Dès qu’elle me vit, ses yeux s’agrandirent et se froncèrent.
« Oh, William. Tu aurais pu faire attention ! Tes vêtements sont sales, va te changer et dépêche toi ! »
J’eus un air penaud mais montai vite me changer, sachant pertinemment que, bien qu’étant douce et gentille, maman pouvait devenir tyrannique si je ne faisais pas ce qu’elle me demandait. Elle était jolie maman, avec ses cheveux blonds brillants qui tombaient comme de l’eau dans son dos et ses grands yeux bleus comme la mer. Je lui avais fait une fois cette réflexion, qu’elle avait les yeux de la même couleur que la mer et elle m’avait sourit tendrement, comme émue, et m’avait juste dit : « je t’aime mon petit homme ».

Citation :

‣16 Aout 2002.


Jeez, my head ! J’ai l’impression qu’elle tourne à l’envers et que mon sang bat plus fort contre mes tempes. Boum.Bou-boum.Boum. Mon estomac tire et s’étire, je sens la bile me remonter à la gorge, je me sens mal… oh fuck ! Je suis malade… Je suis nul, j’suis qu’un déchet, un bon à rien. Pourquoi j’ai dû boire autant ? Pourquoi je n’ai pas su m’arrêter ? Parce que c’est bon et que tu aimes ça, répliqua une petite voix sournoise dans ma tête. Pourquoi t’arrêtes, pourquoi toujours tout contrôler alors que plus personne autour de toi ne fais attention ? Rentre maintenant, rentre et tu verras. Même ta mère ne te remarquera pas. Oh, elle va te voir, probablement te regarder un peu, mais aussitôt qu’elle t’aura vu, elle va replonger dans sa torpeur et elle n’aura même pas vu dans quel état lamentable tu es, ni à quel point tu pues l’alcool. Plus personne ne fait attention à toi, même plus ta propre mère… A quoi bon chercher à contrôler ta vie ? Pourquoi culpabiliser ? Tu n’as plus de comptes à rendre, à personne. Je fis taire la voix qui s’amplifiait au fur et à mesure de son monologue. Elle se trompait. Elle verrait, peut être qu’elle me giflerait pour ma mauvaise conduite. Aussi étrange et bizarre que ça soit, j’en venais presque à en rêver. Ce sera déjà mieux que rien, mieux que ce silence, cette absence de vie –cette mort même- qui régnait dans la maison. Lentement, je fis tourner la poignée et entra dans le hall sombre et silencieux. Une once de vie m’aurait étonné, mais on ne sait jamais, pensais-je avec ironie. Je tentais de calmer cet énervement qui menaçait de me submerger à chaque instant. Je fis le tour du rez-de-chaussée, passant par le salon, la cuisine mais il n’y avait personne. Absolument personne. Alors, je monta directement à sa chambre. Elle était là, couchée en travers de son lit, encore habillée, les cheveux défais et emmêlés. Ce spectacle me retourna, littéralement. Elle qui était si fière, si belle et que faisait tellement attention à son apparence autrefois… elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, rongée par le chagrin et la douleur, sa peau s’était également étirée sur ses os, indices d’une mauvaise alimentation –voire de pas d’alimentation tout court. Doucement, je relevais une de ses mèches de cheveux –autrefois si blonds, si remplis de vitalité, aujourd’hui, ils étaient ternes, malades-, elle battit des paupières et ses yeux s’ouvrirent, lentement. « William, tu es…là ». Furent les seuls mots qu’elle m’adressa avant de replonger dans le sommeil. Je lui adressa un sourire triste, qu’elle ne vit pas et m’éloigna. Je refermai la porte et parti.

Ce soir-là, je ne revins pas chez moi et je filais chez l’ancien ami de mon père, celui qui avait repris la société. Ethan Gallaghan. Il me retrouva, le lendemain matin, sur le bas de sa porte, recroquevillé, m’étant endormi la vieille. Aussitôt, il me releva et se mit à me bombarder de questions auxquels je répondis avec énormément de sincérité. Il resta un long moment silencieux, comme pesant le pour et le contre, et me laissa finalement rentrer. Cette nuit-là et ce matin-là, je pris une des décisions les plus importantes –et certainement la plus dure- de ma vie. Ethan me soutenu tout au long du processus et m’aida même par la suite. On plaça ma mère dans un home pour personnes en difficultés. Selon Ethan, je ne pouvais plus continuer comme ça. Cela faisait deux ans que mon père était décédé et si elle n’avait pas encore réussi à reprendre goût à la vie, il fallait que des gens compétents s’occupent d’elle et veille au moins à ce qu’elle ne se laisse pas mourir. Il me sermonna également, me rappelant la promesse qu’il avait faite à mon père de s’occuper de nous et que le fait que je lui avais caché tout ce qui se passait ne l’aiderait pas à la tenir. Il m’accueillit sous son toit, s’occupa de tout en ce qui concernait ma mère et me laissa continuer mes études dans le lycée privé de mon père jusqu’à mes dix-huit ans. Une fois diplômé, ayant fait mes « études secondaires » dans une école très axée sur le commerce et l’international, Ethan m’offrit une place dans l’ancienne société de mon père qui, comme il me le répéta souvent, me revenait de plein droit. Depuis, je n’ai cessé de gravir les échelons, me concentrant sur mon travail comme une seconde drogue. L’alcool venant, malheureusement en premier. Mais, déjà, je sentais que je maîtrisais un peu mieux, n’en avait pas systématiquement besoin, même si les vieux démons ne sont jamais très très loin.


Aujourd’hui, j’ai réussi à me détacher presque entièrement de l’entreprise de mon père et d’Ethan, et je me suis spécialisé dans toutes les nouvelles technologies du futur et dans la communication. Ma notoriété a également fait la Une de certains quotidiens, non seulement en étant le fils de Robbie Campbell mais aussi de part ma foudroyante ascension. Je n’ai personne dans ma vie et n’en désire pas, me satisfaisant largement des quelques relations éphémères que je peux avoir. Cela fait trois ans que j’ai déménagé à Tijuana dans le but de créer une filiale à l’entreprise au Mexique. Mais cette ville fait ressurgir en moi ce passé dont j’avais tout fait pour enterrer. Et, aussi étrange que ce soit, je n’ai pas envie de partir… Pas encore.