▻ Manies et habitudes
Juice Emelia Steiner n'est pas du genre à passer son temps à flâner devant les vitrines des magasins comme la plupart des femmes. Non, Juice, préfère marcher, errer dans les rues, laisser son cerveau vagabonder dans les airs. Un bon café avec une la cigarette du matin, elle ne peut pas s'en passer. Sans cela, sa journée ne signifiera rien pour elle et ne sera pas bien débuté.
Observatrice de nature, elle n'empêchera pas ses yeux bleus du prendre du plaisir à regarder plus ou moins en détails les corps se déambuler devant elle espérant par la même occasion que les autres font de même avec le sien. Le sourire aux lèvres à chaque instant, son humeur joviale se transmet très facilement mais quand elle décide d'être tranquille, elle se ferme et cherche à écourter la nuisance.
Quand elle est dans son chez soi, Juice aime passer son temps en petite tenue donc ne vous étonnez pas si, par la fenêtre, cher passant, vous la voyez en sous-vêtements. Les simples petites choses font d'elle une personne comblée de bonheur mais méfiez vous, son sourire peut cacher une grande tristesse. C'est d'ailleurs à cause de cela qu'elle est tombée dans la roue infernale de la drogue. Une drogue qu'elle prend pour oublier, pour se donner un coup de fouet, une drogue pour se sentir totalement heureuse.

▻ Votre dépendance
Juice est du genre à profiter de la vie, de jouer avec elle et sa vie et c'est en testant les nouveautés, en repoussant ses limites qu'elle profite des journées. Les drogues, elle y a déjà touché et cela, dès son intégration à Tijuana. Contrairement aux immigrés des Etats-Unis, Juice n'a pas intégré une école où seuls les riches avaient accès. Elle a étudié à l'école municipale, ouverte à tous et c'est peut être dû à cela qu'elle n'est jamais allée au bout de ses études préférant déambuler dans les rues, passer du temps sur la plage à boire, fumer, relever des défis...
Avec les années, presque rien a changé. Elle continue de goûter à tout, de découvrir de nouvelles sensations mais ce qui a augmenté avec le temps, c'est son appétit sexuel et sa dépendance à la drogue. Elle ne s'accroche plus autant à ses partenaires qui partagent leur corps pour un soir, elle joue avec eux laissant certains croire à un futur. Elle ne s'attache pas, ne s'attache plus, elle vit au jour le jour.

Juice Emelia Canjura a poussé son premier cri le 18 août 1986 dans une maternité de Los Angeles. Ce qui était sûr, c'est que ce premier cri était loin d'être le dernier ! Elle avait débarqué du jour au lendemain dans un couple sans enfant jusqu'à ce jour. Le monsieur répondait au nom de John William Steiner, un avocat réputé à Los Angeles mais cet homme, Juice ne l'a pas vraiment connu. En effet, son travail lui prenait presque tout son temps et lorsqu'il ne le pratiquait pas, il rentrait tard préférant se détendre devant des verres d'alcool. Mais derrière ces verres, il ne se cachait pas que l'alcool, de nombreuses femmes remplaçaient le verre. La dame, quand à elle, s'appelait Rosa Steiner mais Juice préférait l'appeler maman. Elle était d'origine mexicaine et était, avant la grossesse, une ex-mannequin. Elle préférait à présent s'occuper de sa unique et petite fille qui était sa plus belle réussite.
Juice grandit dans une maison située à l'Echo Park, un quartier en plein centre ville de Los Angeles et surtout paisible et beau. Elle ne vivait pas avec la violence autour d'elle, bien au contraire. Comme tout enfant, Juice se faisait amener à l'école par sa mère. Une école publique où tous les enfants du quartier se rendait. A cette époque, Juice n'aimait pas traîner avec les filles, du moins, c'était les filles qui étaient jalouses d'elle car les garçons jouaient avec Juice. Ses notes étaient plutôt bonnes, pas excellentes mais pas mauvaises non plus. Si on écoutait sa mère, Juice était une petite fille modèle, sage mais si on écoutait son père...c'était une autre histoire, il n'aurait même pas su dire si elle avait de bonnes ou mauvaises notes. Le père de Juice continuait à rentrer de plus en plus tard et pour elle, c'était un pur étranger car elle le voyait durant dix minutes à tout casser, juste avant qu'il parte à son lieu de travail. Elle était incapable de parler de lui car elle ne savait même pas qui il était à part que c'était un grand avocat et qu'il lui servait de père. D'ailleurs, c'est à l'âge de dix ans qu'un nouvel élève arriva dans sa classe. Il s'appelait Seven Carter et venait d'aménager dans le quartier. Juice se lia rapidement d'amitié avec lui passant tout son temps en sa compagnie mais n'alla jamais chez lui. C'était Seven qui refusait soit disant parce que ses parents étaient absents. En fait, la réalité, c'est que Seven cachait à tous qu'il était un enfant riche. Il ne souhaitait pas que Juice le prenne de haut et le laisse de côté. Juice se fichait éperdument des parents de Seven, tout ce qui l'intéressait, c'était de partager des moments inoubliables en sa compagnie. C'est ce qu'ils faisaient presque chaque jour d'ailleurs mais plus le temps défilait et plus les parents de Juice partageaient de moins en moins de temps. Cette fois-ci, à la place que son père rentre tous les soirs, ils partaient de temps à autres en voyage d'affaires durant deux trois jours. Rosa le cru au début mais son inquiétude se faisait de plus en plus présente. C'est à ce moment-là d'ailleurs qu'elle commença à fumer et à boire. Elle finit par engager un détective privée qui lui annonça la mauvaise nouvelle : son mari la trompait avec des jeunes femmes. Rosa, aussi forte qu'elle était, s'effondra devant Juice. Heureusement pour Juice, il n'y avait pas Seven mais c'était aussi un malheur car personne ne pouvait la consoler. Elle essayait tant bien que mal de consoler sa mère mais sans résultat. A cette époque, elle était âgée de treize ans, elle était rentrée dans l'adolescence et commençait à se chercher. Elle aurait pu se trouver à Los Angeles, en compagnie de Seven mais sa mère en décida autrement. Elle fit ses valises et demanda d'en faire autant à Juice puis elles partirent ensembles. Juice n'eut pas le temps de prévenir Seven qu'elles étaient déjà dans l'avion. Afin que le père de Juice ne sache pas où elles étaient partis, Rosalia ne laissa aucun mot et demanda à sa fille d'en faire de même. Juice lui obéissait, elle ferait tout pour la rendre heureuse ! C'est en descendant de l'avion que Juice découvrit où elles allaient habiter : elles avaient mis pieds à terre à Tijuana, la ville de naissance de sa mère. Juice n'avait jamais visité cette ville et découvrit pour la première fois son arrière grand-mère maternelle.
Ce dépaysement la rendit solitaire dans un premier temps. Contrairement à d'autres familles qui venaient des Etats-Unis, Juice intégra une école municipale. Bien qu'elle fasse apte de présence, ses pensées volaient parmi les nuages du ciel en direction de Seven jusqu'au jour où elle fit la connaissance d'une fille, une fille de son âge qui était du genre à traîner à l'extérieur des bancs d'écoliers. Elle la suivit pour une journée souhaitant s'amuser. C'est ce qu'elle fit mais au lien de revenir à l'école, elle préféra passer son temps avec cette fille qui lui fit découvrir le plaisir des relations homosexuelles. Juice séchait donc les cours marchant dans les rues de Tijuana. Elle avait seize ans lorsqu'elle prit pour la première fois de la drogue et ce n'était pas la dernière fois. A présent, elle partageait tout son temps avec cette camarade de classe qui devenue une très bonne amie. Elle passait son temps à traîner les rues en compagnies de garçons, de filles, passait ses soirées sur la plage mais aussi dans les bars tout comme dans les boîtes de nuit. Juice s'était éloignée de sa mère qui n'arrivait pas à se libérer de sa douleur. Elle continuait de boire et de fumer des cigarettes jusqu'au jour où elle mit feu à sa maison. Juice avait dix-huit ans, elle avait passé la nuit à l'extérieur de la maison mais voir ce drame le lendemain lui fit prendre conscience que son chez-soi et sa seule famille étaient parti en fumée. Heureusement pour elle, elle pouvait compter sur son amie qui finit par lui piquer son petit-ami du moment.
Juice avait reçu un coup de poignard dans le dos et se retrouvait dorénavant à la rue, sans domicile fixe. Elle coupa les ponts avec son passé pour vivre de son côté. Aujourd'hui, elle pouvait se payer un appartement même si elle vivait plus souvent dehors se contentant de coucher à droite et à gauche, prendre des produits illicites et tout ce qui s'en suit. Elle était du genre à draguer les personnes pour arriver à ses fins et grâce à son métier de serveuse dans la boite de striptease, elle réussissait à avoir plus que ce qu'elle espérait.