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 Don't stand so close to me [Pv saez]

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MessageSujet: Don't stand so close to me [Pv saez]   Don't stand so close to me [Pv saez] Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 18:45


Don't stand so close to me
Ft. Frederick & Elsa


Cela faisait un moment qu'il était posé devant cette boîte, cette boîte où il avait croisé cette brunette qui avait eu le dont de faire germer quelques idées dans le fond de son esprit. Des années. Des années qu'il tentait de trouver la moindre once d'inspiration et cette jeune danseuse lui avait inspiré quelques bribes d'histoire, mais ça n'avait duré que trop peu longtemps. C'est son calepin entre les mains qui jetait son regard sur ce qu'il avait pu écrire. Il avait envie d'inspiration et il se disait que cette jeune femme pourrait surement lui donner d'autre idée, mais il n'avait pas envie de s'y rendre, il n'avait pas envie d'enter. Loin d'être le genre d'endroit qu'il avait l'habitude de fréquenter, Frederick n'avait rien d'un pervers qui perdait son temps et son argent dans ce genre d'endroit. C'est un soupire qui passait entre ses lèvres alors qu'il entreprenait de sortir une cigarette qu'il passait entre ses lèvres. Un de ses plus grands vices. La nicotine et l'alcool. Deux choses dont il ne voulait simplement pas se passer. Son regard ne cessait de fixer cette bâtisse, comme si l'inspiration allait en surgir et lui donner l'idée d'un livre et l'envie d'écrire. Pourtant, rien de semblait se produire et il n'allait avoir d'autre choix que d'y faire un autre tour. Sa tête se penchait vers l'arrière alors que le musicien tirait sur sa clope, aspirant cet air qui lui ravageait littéralement les poumons, mais qui avait le don immense de le détendre au plus haut point. C'est son regard qui se portait sur la lune alors qu'il finissait simplement de fumer avant de jeter son mégot sur le sol et se mettre en route vers la porte. Il y avait beaucoup de choses qu'il serait prêt à faire pour retrouver son inspiration tellement précieuse et ainsi son métier.

La porte de l'endroit se poussait, laissant une musique assourdissante lui vriller les tympans alors qu'il se dirigeait vers le bar, question de se commander un verre. Il en avait besoin. Surtout qu'il n'avait pas particulièrement envie de se trouver dans cet endroit, à ce moment, pour une gamine qu'il ne connaissait pas et qui avait fait naître quelques phrases ayant tellement de sens à ses yeux. C'est un verre de whisky qu'il se commandant, laissant quelques bouts de papier vert traîner sur le comptoir et attrapant le verre entre ses doigts qu'il s'employait à faire tourner lentement avant d'avaler d'un coup, repassant la même commande. Il s'insultait mentalement de revenir ici, de faire peut-être croire à cette gamine qu'il voulait la voir parce qu'elle était attirante, alors qu'elle ne l'était que parce qu'elle lui inspirait des histoires. C'est avec son nouveau verre qu'il se trouvait une place au bar, prenant soin d'observer autour de lui pour voir ce qui se trouvait, se demandant encore ce qu'il était en train de faire ici. Une nouvelle gorgée du liquide brûlant qui glissait le long de sa trachée alors que ses doigts ouvraient quelques boutons sur son torse. L'air était chaud. Surement cette envie de sexe qui traînait dans l'air. Il faut dire que c'était l'endroit idéal pour ça. C'est un regard morne qu'il posait sur la scène, observant cette sirène se dévêtir pour dévoiler ses formes voluptueuses à qui bon le voulait. Chose tellement dégradante pour une femme, même s'il y en avait surement qui aimait se monter ainsi, ayant surement l'impression de se sentir valorisé alors qu'elles n'étaient que de simples objets servant à réaliser des fantasmes malsains. Pas les siens en tout cas. Frederick n'aimait pas particulièrement voir des femmes se dévêtir sans qu'il ne soit l'investigateur de cette envie. C'est la glace qui tintait dans son verre alors qu'un soupir passait entre ses lèvres. L'inspiration tardait. L'inspiration n'était pas présente et ce n'est surement pas cette sirène blonde qui allait l'aider à quoi que ce soit. C'est un regard morne qu'il détournait de la scène pour sortir son calepin d'une de ses poches pour jeter un regard à quelques phrases qu'il avait pu écrire quelques jours avant. Rien digne d'un nouveau roman, mais quelques phrases qui étaient bien plus intéressantes que celle qui lui étaient passées en tête depuis les dernières années. La jeune brune n'était pas là. Pas dans la salle dans tous les cas. Le numéro était en train de se terminer et sa virée dans la boîte aussi. Son verre s'enfilait au fond de son gosier avant qu'il ne se lève de sa chaise, reposant son regard sur la scène vide, se demandant qui allait bien être la prochaine. Peut-être la brunette. Surement pas. Il se mettait en route vers la sortie quand une nouvelle chanson prenait place dans la salle et au moment de sa sortie, il jetait un regard sur la scène pour voir la maîtresse de ses idées littéraires entrer sur scène. C'est un arrête complet qu'il faisait, se posant à une table, jetant des regards de temps en temps à la jeune fille, mais ne pouvant l'observer faire, ayant l'impression d'être voyeur dans sa vie. Avec l'âge qu'elle devait avoir, il aurait pu être deux fois son père, autant regarder ailleurs.
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MessageSujet: Re: Don't stand so close to me [Pv saez]   Don't stand so close to me [Pv saez] Icon_minitimeLun 10 Sep - 0:51


- so rescue me, clever boy
and show me the stars.
FREDERICK BRIDGESTONE & C. ROSARIO SAEZ

Elle était enivrante dans son esprit. A partir en quelques écarts, revenir vriller ses tympans avec exaltation. La musique, cette musique. Elle était répétitive, soir après soir, suave et charmeuse à la fois. Faite des mêmes notes, des mêmes rythmes, lassante tout autant qu’entraînante. C’était tout le professionnalisme ancré dans les membres de la jeune femme qui la faisait onduler des hanches au tempo qui remontait jusqu’à elle. Loin encore, si loin de la scène. Pourtant, l’excitation ne manquait pas de la griser déjà, pressée de commencer, pressée d’en finir. De profiter, ou de passer à autre chose. L’équilibre entre ces deux forces semblait s’inverser à chaque minute, à chaque sursaut de conscience ou d’inconscience qu’elle était. Son seul échappatoire, c’était la ligne de poudre blanche qu’elle alignait parfaitement avec une des cartes du club. Obsession de l’instant, que l’envie de tracer une ligne droite comme faite à la règle, parallèle au bord de la table, rectiligne, prête à être inhalée en un temps record. Le chant entraînant faisant palpiter les humeurs dans la salle ne cessait pas, poussé plus encore par des sifflements, masse de paroles qui s’échangeaient, quelques cris charmeurs adressés à la danseuse. Une pute blonde, aux souvenirs de Rosa, qui n’avait daigné adresser qu’un regard distrait à l’incendiaire pétasse qui n’était là que pour chauffer la salle. Elle se donnait des airs d’inatteignable, d’effarouchée, à râler sur le moindre client qui laissait ses mains balader. Des pervers qu’ils étaient. Incontestablement, mais c’était ces mêmes pervers qui leur faisaient gagner leur croute, arrondir les fins de mois et se sortir de pire situation encore. Se désaper pour les regards de ces messieurs, c’était difficile à croire, mais ce n’était en rien la tâche la plus dégradante de la ville. Ignorant les regards que d’autres pouvaient lui lancer, ce n’est que lorsque la musique faiblit, l’ardeur de l’agitation de l’autre côté s’estompa qu’elle tira un billet de sa tenue pour le moins affriolante, le roulant d’un geste expert pour venir faire disparaître le trait de coke qu’elle avait si bien tracé. Et qui n’était plus qu’un lointain souvenir à présent, pompant son énergie, sa clairvoyance pour laisser place à l’ivresse qui dormait au creux de son ventre. Elle n’attarda aucune attention à la blonde sulfureuse qui revint désapée, mains posées sur ses seins comme si elle avait peur qu’on les lui bouffe, s’entraînant dans le couloir menant aux escaliers qui grimpaient vers la scène, laissant disparaître derrière elle les geignardises de sa collègue. Très vite, le rythme renaissant de la musique envahit tout son cerveau, annihilant ses sens, lui faisant presque perdre tous ses repères dans la frénésie des spots qui s’agitaient déjà. Si elle n’avait pas pratiqué ces entrées maintes fois déjà, elle ne serait pas entrée sur cette maquillée d’une telle assurance, dévoilant un déhanché soigneusement calculé aux hommes en rut dont elle ne devinait qu’à peine les visages.

Jamais, autant qu’elle s’en souvienne, au milieu de ces appréciations déplacées, de ces cris grivois, ces ‘mots doux’ lancés à son oreille, elle n’avait rechigné à faire son travail correctement, égrainant l’envie de ces messieurs droit vers leur portefeuille et leurs jolis billets sans le moindre remord. Ses veines palpitant dans chaque parcelle de son corps, c’est sans retenue qu’elle se déhancha au rythme de la musique, une bonne dizaine de secondes durant. Une vingtaine, trentaine, désireuse de faire durer le plaisir, passant devant quelques visages connus, quelques habitués qui lui adressaient des sourires narquois bien que leurs regards en disent plus long encore sur leurs intentions. Pas ce soir, pas ce soir, à moins qu’ils y mettent le prix conséquent, et c’est aux premières réclamations qu’elle darda un premier groupe, se déhanchant suavement dans leur direction, attrapant la main de l’un pour la poser sur sa taille, lui laisser le plaisir de goûter aux délicates sensations de sa peau sous l’habit qu’elle portait encore. Et encore, pour d’interminables temps, jusqu’à ce qu’elle estime que les autres avaient assez rempli son décolleté, comme une enchère à laquelle elle répondait en laissant choir son corsage, laissant distraitement rejoindre les billets remportés dans son string encore soigneusement accroché à ses plus précieux trésors. Qu’elle ne dévoilait de toute manière qu’à de trop rares chanceux, pas pudique pour un rien, mais jamais exposée à de tels extrêmes. Trop jeune qu’elle était, peut-être bien, la plus jeune du groupe à ce qu’elle avait ouïe dire. Qu’importait, c’était sans calculer l’effeuillage qu’elle ne lésinait pas sur les moyens, passant un de ses bras le long de la barre qui lui était offerte, l’enroulant suavement pour descendre le long de celle-ci, bas, bas, accroupie, pour remonter avec une adresse féline due à la pratique. Dans une cascade de cheveux, c’est vers l’autre bord de la scène qu’elle prêta son attention, remontant une de ses jambes pour y faire glisser la charmante jarretière en dentelles fines qu’elle portait, l’envoyant à un groupe de mecs qui ne semblèrent n’en faire qu’une bouchée. Et ce n’est que lorsqu’elle s’approcha à leur hauteur, leur offrant ses hanches pour qu’ils y déversent leur fric sans retenue, tandis que d’autres y préféraient ses seins, qu’elle devina du coin du regard un visage mystérieusement familier. Marquant, parce qu’il l’avait amusée, tout autant qu’intriguée avec cet air impénétrable. Duquel il était toujours dépeint, alors que les autres ne pouvaient retenir les expressions précipitées de leurs moindres désirs. Il aurait pu être une statue posée au milieu de l’endroit, ça n’aurait pas fait grande différence et dans la cohue générale, c’est un sourire mutin qu’elle lui lança.

Elle oublia bien vite ses autres clients, déposant quelques baisers dans le creux du cou de certains, oscillant dangereusement du bassin contre d’autres, pour leur offrir de quoi se ravir pour quelques secondes, le temps de rejoindre Monsieur Mystère à quelques pas de là, sans se défaire du diable qui lui collait au corps, et qui la fit descendre de scène pour arriver à sa hauteur. « Je pensais pas te revoir. » Lui adressa-t-elle en toute discrétion alors qu’elle précisait ses ondulations, venant à passer dans le dos de son client en quelques mouvements souples, disparaissant comme une brise légère tout contre son cou, la cascade de ses cheveux libérés glissant parfois tout contre sa nuque. L’imperturbable allait peut-être finir par réagir, trahir un signe de vie, histoire qu’elle ne fasse pas de show spécial à un mort d’un arrêt cardiaque, ou quelque chose dans le genre. Mais elle le sentit bien vite respirer sous ses doigts, alors que ses mains glissaient le long de son torse. « Toujours aussi ravi de vivre à ce que je vois. » Depuis leur dernière rencontre, restait en elle une certaine rancune à l’adresse de l’impoli qu’il avait été, et il avait dû s’en rendre compte dès sa première phrase, dès les premières attentions qu’elle lui avait accordé : elle ne lui ferait plus de cadeau, dans son propre sens du terme en tout cas. Tout contre son oreille, alors que son souffle échaudé par sa danse venait s’écraser contre sa peau, elle lâcha un ricanement, se redressant enfin. Pour lui asséner le coup final, alors qu’elle détachait discrètement son soutien-gorge pour le laisser tomber sur les genoux de l’homme. « Je viendrai le récupérer. » Sans plus d’attention qu’un sourire narquois jeté par-dessus son épaule alors qu’elle reprenait le chemin de la scène, elle l’abandonna en si bonne compagnie, reprenant son show alors qu’elle avait senti un brin de jalousie teinter la zone. C’est avec soin qu’elle revint à la hauteur de chacun, s’offrant avec plaisir à leurs attentions, plus particulièrement ses hanches, sur lesquelles les billets s’amassaient. Pendant tout le reste de son show, quelques longues minutes encore, elle ignora l’inconnu morose, persuadée qu’il était trop radin pour lui donner quoique ce soit. Visiblement trop tôt, elle disparut en direction des loges, laissant derrière elle et au fond de ses entrailles un arrière-goût d’inachevé, de bons plaisirs. Qui fut rapidement annihilé alors qu’elle portait sa main au dernier habit qui lui restait, en tirant quelques bonnes liasses de billets. Satisfaite, elle ne mit pas bien longtemps à se changer, redevenant presque lambda – du moins, dans le paysage du club – pour rejoindre la salle. Son chemin s’arrêta au niveau du bar, où elle glissa un billet de sa récompense au barman, qui lui servit un verre. Tout juste le temps de se remettre de l’électricité qui faisait vibrer ses oreilles, que son regard retrouva dans la foule la silhouette si particulière de son délicieux cavalier de danse, un sourire amusé s’imprimant intuitivement sur son visage. Nul doute, il l’avait repérée, nul doute, il avait intérêt à ne pas avoir jeté son soutif hors de prix.
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MessageSujet: Re: Don't stand so close to me [Pv saez]   Don't stand so close to me [Pv saez] Icon_minitimeLun 10 Sep - 18:21

Don't stand so close to me
Ft. Frederick & Elsa


C'était fou de sa part de venir dans cet endroit, lui qui n'aimait en rien à voir des femmes se dévêtir comme du vulgaire objet qu'elle était à ses yeux, réduits à l'état de danseuse devant se déshabiller pour gagner de l'argent. Pour lui, ce n'était pas le genre de métier qu'une femme devait mener, mais à mainte reprise il avait glissé des danseuses de la sorte dans ses histoires. Elles n'avaient rien de bien glorieux dans les quelques passages qu'elles avaient pu avoir dans ses écrits. Va savoir ce qu'il faisait ici. Non. En fait, il savait parfaitement pourquoi il venait traîner dans ce club. Ce n'était pas dans la moindre intention de voir des femmes se dévêtir devant ses yeux, il devait voir l'esprit bien moins tordu que la plupart des hommes qui se trouvait ici. C'est avec un peu de retenue qu'il décidait de se poser sur une chaise près de la sortie, ayant vu sa source d'inspiration entrer sur scène. C'est quelques regards qu'il lui jetait, mais il se contentait de lever une main vers la serveuse pour qu'elle vienne lui servir un éternel verre de whisky. Boisson qu'il connaissait trop bien et dont il ne se lassait simplement pas. C'est le liquide ambré qu'il venait laisser glisser dans le fond de sa gorge alors qu'il attendait qu'elle finisse de danser. Il n'avait pas particulièrement envie de la voir se dégrader de la sorte, même s'il ne la connaissait pas le moins du monde. Il n'avait pas prévu qu'elle s'approche de lui de la sorte, qu'elle vienne à le tenter ou tout de même à essayer de le faire. Il se crispait un peu quand il sentait la jeune femme tourner autour de lui comme s'il était sa proie. C'est un soupir qui passait entre ses lèvres alors qu'il ne parlait pas réellement, puisqu'il n'avait rien à lui répondre. C'est avec une envie de foutre le camp qu'il la laissait faire, il n'aimait pas être l'homme pour qui elle dansait puisqu'il n'en avait pas la moindre envie. Il y avait un tas d'autres hommes pour qui elle aurait pu danser, bien désireux de la sentir aussi chaude contre eux. Lui, il crevait simplement d'envie qu'elle le laisse en paix, mais elle repassait près de lui, laissant sa poitrine à nu et tomber le bout de tissu contre ses jambes. L'écrivain était loin d'être nerveux parce qu'il se plaisait trop dans cette situation, mais parce qu'il était loin de l'apprécier comme il le faudrait. C'était dans la peau de quelques personnages qu'il avait écrit qu'il se sentait, voyant parfaitement ce qu'ils pouvaient ressentir quand il décrivait quelques scènes de la sorte. La folie du regard des hommes jaloux qui se posait sur lui alors qu'il ne voulait qu'elle s'éclipse, ce qu'elle finit par faire pour filer vers la scène et continuer de recevoir des billets que les hommes laissaient caler dans le peu de vêtements qu'elle pouvait encore porter.

C'est un autre soupir qui passait entre ses lèvres alors qu'il terminait son verre d'un coup, posant le soutien-gorge de la jeune femme contre la table où il était posé. C'est d'une histoire complètement qu'il avait besoin et non de quelques passages qu'il jetait à la va-vite sur le papier. Son inspiration était réduite à néant, tellement il n'écrivait rien, tellement il n'avait pas la moindre once d'idée qui germait dans le fond de son esprit. C'est pour cette raison qu'il était encore ici et qu'il n'était pas retourné dans le confort de son hôtel. Cette ville était une arène pour les vices les plus pervers, il ne semblait n'y avoir aucune limite et Frederick n'était franchement pas à sa place dans cet endroit, cette ville. Reste que depuis qu'il se trouvait ici, il avait eu quelques idées, ce qui était plus que ce qu'il avait pu avoir dans sa ville natale. Il se commandait un autre verre alors qu'il voyait la brune sortir de la salle derrière, se faisant lorgner sans la moindre gêne. Il prenait son verre pour en prendre une gorgée alors qu'il attrapait le sous-vêtement de la jeune femme. Hors de question qu'il le garde, il n'avait rien à faire avec ce bout de tissu et il allait lui rendre, c'était un bon moyen de lui adresser la parole, lui qui n'avait pas le moindre sens de la conversation, qui ne prenait aucun détour pour dire ce qui lui passait en tête. Depuis la mort de sa femme, il était un trou béant sans la moindre émotion. Il était mort avec elle, lui ainsi que ses idées. C'est de quelque chose dont il avait besoin pour renaître, mais il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il voulait, de ce dont il avait besoin. Il prenait une autre gorgée de son verre, l'alcool ne lui faisait pratiquement plus effet tellement il en prenait par jour. Il posait son verre en faisait signe à la serveuse de lui donner la même chose et il tendait le bout de tissu à la gamine, posant son regard sur elle. « -Je pense que c'est à toi.» En effet. Il lui donnait, question de ne plus attirer le regard envieux des hommes. « -Je pense qu'il y aurait eu d'autres hommes pour qui tu aurais dû danser, au lieu de t'acharner sur moi.» Il finit par glisser ses doigts pour sortir son porte-monnaie, payant amplement la serveuse et donnant quelques billets à la brune, il lui tendait. « -C'est ce que je devrais faire non, te payer pour la danse?» Il s'en fichait de son argent, il en avait beaucoup. Ce n'est pas dans l'esprit qu'elle danse une autre fois pour lui qu'il faisait cela, mais parce qu'il pensait qu'il se devait de le faire. C'est quand elle eut enfin subtilisé ses billets qu'il reprenait son verre pour prendre une longue gorgée. Il restait tout de même froid, il ne tentait pas de la charmer et semblait aussi distant que la dernière fois.
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MessageSujet: Re: Don't stand so close to me [Pv saez]   Don't stand so close to me [Pv saez] Icon_minitimeMar 11 Sep - 13:00


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FREDERICK BRIDGESTONE & C. ROSARIO SAEZ

Ils avaient tout pour être opposés. L’être morose et la stripteaseuse excessive, baignés dans l’univers le plus vicié qui soit, cette ville. Tijuana, celle qui inhibait les interdits tout autant que les sens, elle en arrivait à se demander comment un être aussi hagard pouvait avoir décidé de guider son chemin dans un endroit pareil du Mexique. Comment ne pas s’imaginer que c’était un style qu’il se donnait, que d’être un mec impénétrable, outrageusement mystérieux comme pour éveiller plus encore les soupçons sur lui ? C’était tout ce qui avait toujours su éveiller l’intérêt de la brune, l’aventure, le frisson d’un inconnu, ou encore l’impossible quête dans laquelle elle se lançait, peut-être pour le dérider un peu. Peut-être pour en apprendre plus sur lui. Ou dans des objectifs plus primaires. Après tout, pour un mec qui devait avoir plus du double de son âge, il était bien mieux conservé que tous les pervers qui avaient l’habitude de poser leurs mains sur elle, et jouer avec le feu était un amusement grisant duquel elle ne parvenait que rarement à s’écarter. Ca causerait sa perte, tôt ou tard, de se perdre dans de tels affres d’existence, de tels excès à côtoyer des gens qui ne semblaient guère recommandable au premier abord. Tant pis, son existence n’était faite que de ça, de décadences incessantes, et l’équilibre n’avait jamais daigné faire partie de sa vie. Toute sa vie n’avait été que dégradations successives, de la petite fille qu’elle avait été, de la jeune femme qu’elle aurait pu devenir. C’était ainsi, elle était vouée à s’effondrer, sitôt qu’elle affronterait la misère de son existence, et suspectant ces signes avant-coureurs de la fin de tout ce qu’elle était, elle préférait largement se perdre dans les vices de la vie plutôt que de se confronter à la pitoyable chose que ses parents lui avaient fait devenir. Il était bien trop tard, pour que qui que ce soit ne vienne à penser à son intégrité, ou à l’imprudence dont elle usait au quotidien. Quelque part, dans sa tête, elle le savait déjà ; la petite fille qui avait rêvé à une vie normale, à une famille on ne peut plus banale le savait, elle se perdait dans un univers qui ne ferait que noircir plus encore son âme, mais c’était là son seul échappatoire. Se dégrader un peu plus ou un peu moins, à ce stade si avancé de sa misère, ça n’avait plus grande importance. Pour elle en tout cas, et jusque-là, dans les rues de Tijuana, elle n’avait jamais rencontré qui que ce soit pour prendre cette relève à sa place. C’était donc sans retenue, dénuée de toute intégrité, de toute retenue qu’elle ondulait suavement du bassin pour l’offrir à la vue de ces messieurs, tant désabusée qu’elle s’exhibait sans faire preuve de la moindre pudeur : ces sentiments-là n’avaient jamais eu sa place dans son passé, tant et si bien que ses limites ne semblaient pas exister. Sauf lorsqu’elle jugeait avoir assez de billets accrochés à son dernier vêtement, que la musique commençait à faiblir et que le show prenait fin : l’ardeur qui brûlait ses veines, ne faiblissait pourtant pas, alors qu’elle s’était emportée avec fougue à narguer l’homme morose qui n’avait que trop souvent dardé un regard indifférent, ou plein de jugements sur elle. C’était bien la dernière chose dont elle avait besoin, à un âge aussi avancé – malgré tout, tandis que toute son enfance, elle l’avait passée à être la gamine sensible exposée aux joutes et aux violences de ses parents. Plus jamais. A présent, et ce depuis qu’elle avait fui sa ville natale, elle comptait bien devenir celle qui dominait toutes les situations, impossible à désarçonner, à remettre en question en quoique ce soit et ce, quitte à vendre son âme au diable, ou aux pires vices que la ville pouvait lui offrir. Tant pis, elle ne pouvait pas se targuer de mériter mieux de toute manière, dans la misérable image qu’elle avait d’elle-même, qu’elle avait toujours eue d’elle-même, guidée par les paroles incessantes de sa mère détestable, de son père violent, qui n’avaient toujours eu que des critiques serviles à son égard.

Il en avait sûrement à la pelle, ce mec indifférent, des reproches à lui faire, des critiques à émettre sur son attitude. A croire qu’il se pensait être son père, cette figure d’autorité qu’elle n’avait jamais connue, tant son paternel à elle était un cas bien plus pitoyable qu’elle-même ; droguée, stripteaseuse, rendue ivre par la folie jusqu’à en être imprudente. Tant pis, c’était ça la vie. Ou du moins, c’était dans cet univers là qu’elle se plaisait de plus en plus à sombrer, tandis qu’elle trouvait ses repères, qu’elle se faisait ses quelques connaissances, que ce soient des clients stupides ou des collègues tous aussi dérangés qu’elle. Au bar, elle s’offrait un peu de répit, de courte durée à vrai dire, alors qu’elle affichait un air narquois, teinté d’un amusement mimant l’indifférence tandis que l’objet de ses convoitises passées arrivait à sa hauteur. Visiblement impatient de se débarrasser du précieux cadeau qu’elle lui avait fait, dommage, d’autres hommes se seraient fait un plaisir de le garder, et d’en profiter grandement ; assez en tout cas pour qu’elle ne veuille surtout plus poser la main dessus. Elle s’adossa contre le bar, tandis qu’il se posait, accompagné de ses plus fidèles compagnes : sa mauvaise humeur, et sa drogue à lui. L’alcool, elle l’avait déjà grandement deviné, en quelques coups d’œil lascifs dans sa direction, il picolait plutôt beaucoup, à moins que ce soit sa simple présence ici qui l’irrite assez pour l’amener à se bousiller le foie de la sorte, même elle, dans ses pires travers, ne buvait certainement pas autant, mais elle ne s’octroya le droit d’aucune réponse, alors qu’elle prenait son sous-vêtement, sans demander son reste. La remarque qui suivit, aussi foudroyante fut-elle, amena un ricanement moqueur à contre les lèvres de la brune, tandis qu’elle haussait les épaules, comme lassée par ce genre qu’il se donnait. C’était charmant et attirant à la fois, mais rageusement saoulant, après tout personne ne l’avait forcé à entrer ici, et il le savait bien, en engageant ses pas dans cette boîte, que ça aurait été à ses risques et périls. Et elle qui aurait juré qu’il était venu pour la voir et uniquement pour elle, au vu de son dos désormais tourné à la scène tandis qu’elle y avait fait son passage, et que les autres paraissaient bien fades. « S’acharner. Le mot est dur, tu n’es qu’un client comme les autres ne t’en fait pas. Moins généreux, que les autres. Moi qui pensais pouvoir t’arracher un petit sourire, pour une fois. » C’est d’un regard mutin, fiché dans les yeux sombres de son client qu’elle le darda, comme pour appuyer les infimes provocations qu’elle lui lançait : il la cherchait de toute manière, à se grimer toujours de la même attitude détachée, comme s’il était un être supérieur. A cet endroit, ou à elle, ce qui avait toujours eu le don de l’agacer au plus haut pour chez les autres. A le voir sortir son portefeuille, elle laissa un éclair dédaigneux passer dans son regard, évaluant chacun de ses gestes, jusqu’à ce qu’il lui tende une bonne liasse. Son sourire assuré mit cette fois-ci de longues secondes à traverser son visage, alors qu’elle demeurait imperturbable assez longtemps pour lui faire comprendre toute la véhémence qui passait à son égard à la simple phrase qu’il venait de prononcer. C’est ainsi qu’elle n’adressa pas le moindre signe en direction de l’argent, appuyée contre le bar sans bouger, comme figée par la fierté, par l’orgueil dont elle était receleuse, et qu’il venait de piétiner avec cet air plein de suffisance. « Tant de dédain, c’en est presque vexant. C’est le whisky qui t’amène ici ou quoi ? A croire que tu es un genre de schizophrène, et que c’est ton autre toi qui t’amène ici, et que tu te retrouves juste devant la scène sans le vouloir. » Elle avait essayé de parler de la manière la plus détachée possible, mais sa voix était teintée d’une acide rancœur à son égard, tandis qu’elle prenait les billets sans le moindre jeu délicat, comme elle aurait arraché une de ses possessions des mains d’un voleur. Rapidement, alors qu’il buvait son verre, elle avisa la liasse de billets, avant de la déchirer, soulignant ouvertement le caractère qu’elle pouvait avoir derrière la stripteaseuse qui se désapait sur scène. S’approchant d’une démarche faussement suave, c’est sans hésitation qu’elle vint glisser les lambeaux de billets dans la poche de son interlocuteur, sans lui demander son avis, laissant ses touchers se faire indiscrets à outrance. Tant pis, il l’avait cherché. « En tout cas, t’es de loin celui qui considère le plus les stripteaseuses comme des objets. Désolée pour ton ego, si tu cherchais à te donner le style du gentleman qui n’aime pas voir une fille se désaper sous son nez. » Elle sourit, de manière faussement enjôleuse, avant de s’écarter pour prendre une bouteille de bière, se hissant sur un des tabourets pour toiser l’homme qui n’avait pas encore disparu. Lui qui semblait tant se déplaire dans un endroit pareil, ce qui lui fit revenir à sa question précédente : « Qu’est-ce que tu fais là si les demoiselles c’est pas ton genre ? Y’a un bar gay pas loin si tu veux, je dois avoir quelques amis qui connaissent l’adresse. » Après tout, n’importe quel homme un tant soit peu normalement constitué ressentirait un quelconque émoi à voir une femme s’effeuiller sous son nez. Dans un ricanement, elle reprit son sérieux. « C’est la deuxième fois que tu me mates en faisant l’imperturbable. Qu’est-ce que tu me veux ? Tu préfères les extras. » A cette phrase rieuse, elle se pencha légèrement vers lui, rapprochant subtilement ses doigts de la main de l’homme en question, plongeant un regard embrasé dans ses yeux. « Je peux faire. Les extras. » Nul doute qu’il l’enverrait promener en gardant la même tronche insondable, mais tant pis, c’était amusant quand même.
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MessageSujet: Re: Don't stand so close to me [Pv saez]   Don't stand so close to me [Pv saez] Icon_minitimeDim 16 Sep - 22:32

Don't stand so close to me
Ft. Frederick & Elsa


Comment expliquer clairement ce qu'il venait faire ici alors que ça n'avait rien de clair. Il se voyait mal lui dire qu'il venait ici parce qu'elle avait réussit à lui redonner un peu de son inspiration, parce que son histoire l'intriguait au plus haut point et qu'il avait envie d'écrire à son propos. Frederick se doutait qu'elle n'allait pas croire ce qu'il était en train de lui raconte ou qu'elle allait le prendre pour un fou, puisque ses livres n'avaient rien de connu ici, c'était dans d'autres pays qu'il était bien reconnu et depuis trop longtemps que la panne d'inspiration se faisait sentir. Il était ainsi, depuis la mort de sa femme et c'était loin d'être ne attitude qu'il se donnait. L'écrivain savait parfaitement que les gens n'aimaient pas son comportement, mais il n'allait pas se plier en quatre pour qui que ce soit. Il n'allait pas faire la conversation aux danseuses nues et s'émouvoir parce qu'il voyait une paire de seins, ce n'est pas comme s'il n’en avait jamais vu avant ce soir. Il n'était pas là dans le but d'assouvir quoi que ce soit, reste que les femmes étaient belles, certes, mais il n'allait pas se jeter sur une d'elles. Il préférait amplement les déshabiller, que d'être assis et de laisser la femme se dévêtir devant lui. Mais qu'importe. Il n'était pas ici pour cela. Il y avait une raison bien précise qui le poussait à venir, malgré son air las, malgré sa nonchalance qui agaçait surement la demoiselle. L'écrivain était là pour elle, puisque depuis qu'elle avait quitté la scène, il ne daignait même plus y jeter le moindre regard.

C'est vers elle qui se dirigeait, se demandant bien ce qu'il allait pouvoir lui raconter pour en savoir un peu plus sur elle. C'est ce dont il avait besoin pour tenter de trouver l'inspiration dont il manquait cruellement. C'est devant le bar qu'il se posait, après lui avoir tendu le bout de tissu complètement insignifiant. Il ne jouait pas un rôle, ne tentait pas de se montrer mystérieux pour attirer l'attention de qui que ce soit, il n'avait simplement rien à faire de cet artifice. Ce n'est pas lui qui allait se toucher en regardant un bout de tissu, il n'en avait franchement rien à faire. Il était ainsi, impassible, désagréable, mais il fallait pousser un peu plus loin, il n'avait pas toujours été comme ça. Il laissait son regard sombre se poser dans celle de la demoiselle. L'endroit regorgeait d'homme de son âge qui ne se gênait pas pour foutre leurs mains dans des endroits bien stratégiques. Ce n'est pas ce qu'il faisait, la laissant approcher, se contentant de la repousser simplement, sans abuser ou sans la brutaliser. C'est de neutralité dont il usait. C'est une nouvelle gorgée de son verre qu'il prenait alors qu'elle lui répondait, observant la jeune femme, se montrant indifférent, malgré le fait qu'il était bel et bien intéressé par elle. Son comportement, son passé, ce qu'elle faisait, ce qu'elle était prête à faire. Ce n'était pas dans le but de la juger qu'il faisait cela et elle était bien la seule à qui il accordait un peu d'intérêt depuis des années. « -Je ne suis pas généreux parce que je ne veux pas de danse.» Un nouveau haussement d'épaules de sa part alors qu'il posait son verre en ne quittant pas la jeune femme du regard. Il devait surement avoir le triple de son âge, quoi qu'il en soit. C'est quelques billets qu'il lui tendait, alors qu'elle ne semblait pas intéressée par la liasse qu'il venait de lui sortir. Il ne manquait pas d'argent, ce qu'il manquait, c'était un sujet pour écrire. Un rire passait entre ses lèvres, surement la première réaction qu'elle réussit à lui arracher depuis le début, depuis qu'ils se sont croisés ici pour la première fois. « -Tu es ici pour gagner de l'argent non?» Il n'allait pas répondre au reste. Il était tout à fait saint d'esprit quand il passait la porte, même s'il n'avait pas réellement envie de se trouver ici. Il ne bougeait pas quand elle revenait vers lui, après avoir pris son argent. C'est ses doigts qu'il sentait se glisser contre le tissu de son pantalon, un peu trop indiscret, mais il ne faisait rien puisqu'elle se reculait aussi tôt qu'elle avait pu se coller à lui. Frederick ne se laissait pas impressionner par sa démarche faussement féline ou son ton suave qu'elle empruntait pour lui parler. « -Je ne crois pas que ce soit bien intéressant comme histoire et pour le bar, je passe mon tour, je préfère encore ici.» Même s'il n'aimait franchement pas cela, il préférait amplement ici à un bar gay. Les hommes n'étaient pas du tout son type et déjà qu'il n'aimait pas particulièrement voir une femme danser, même si au final, elles étaient bien faites, il ne voulait pas voir un homme faire de même. Il prenait une autre gorgée de son verre quand elle se penchait vers lui, sentant presque le souffle de la brune sur sa peau, il reposait son verre dans un léger claquement sur le comptoir. C'est sa main qui venait se poser sur son épaule pour remettre un peu d'espace entre eu et briser le contact de ses doigts qui jouaient un peu sur sa peau. « -Non merci.» Il remettait de la distance entre eux. Il n'allait pas L'envoyer balader comme un fou furieux, mais il n'allait pas accepter ses avances, parce que ce n'était pas vraiment lui de coucher avec n'importe qui, surtout elle. « -Tu aurais l'âge d'être ma fille.» Il se tournait vers elle en fichant son regard directement dans le sien. Quoi qu'il en soit, il était un peu plus bavard avec elle qu'il pouvait l'être avec qui que ce soit ou qu'il avait pu être la première fois. « -Je ne te mate pas, puis qu'est-ce que ça change la façon dont je te regarde au final, je suis un client.» Un sourire en coin passait sur ses lèvres alors qu'il observait autour un moment. « -Je cherche l'inspiration.» Il venait de cracher un peu le morceau, même si cela avait encore tout de vague et libre à elle de prendre cela comme elle le voulait. L'écrivain venait de lui dire la vérité et comme elle l'inspirait, il espérait que quelques éclairs d'idées lui passent en tête comme la dernière fois.
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MessageSujet: Re: Don't stand so close to me [Pv saez]   Don't stand so close to me [Pv saez] Icon_minitimeMar 18 Sep - 12:14


- so rescue me, clever boy
and show me the stars.
FREDERICK BRIDGESTONE & C. ROSARIO SAEZ

Vivre dans l’excès, c’était parfois son seul rempart à l’horreur, la seule manière qu’elle avait trouvé de ne pas se détester un tant soit peu, dans un moment de clairvoyance, à voir ce qu’elle était devenue ou la vie à laquelle elle s’était promise. Elle n’avait pas eu le choix de toute façon, préférant cette liberté – aussi illusoire soit-elle – à la vie dans sa famille, qui ressemblait plus à la prison qu’autre chose, où chaque journée passait avec son lot de coups, son lot d’insultes et de disputes en tout genre. A Tijuana, elle se l’était juré, c’était une toute autre fille qui avait vu le jour, abandonnant le prénom maudit donné par ses parents pour lui préférer un autre, oubliant la sensible et fragile petite blonde, si souvent abusée, pour lui préférer une incendiaire et implacable brune dont les charmes abusaient généralement des autres. C’était un instinct de survie qui l’avait guidée jusqu’ici, qui lui faisait encore préférer cette vie de moins que rien à celle de la petite gamine torturée par ses parents ; Calista, l’enfant promise à un destin un tant soit peu plus glorieux, était de toute manière morte sous leurs coups, sous leurs insultes répétées, les attaques qu’ils avaient commises à son encontre rien que pour se donner un tant soit peu plus de contenance. Définitivement, c’était sans vergogne et sans regret qu’elle avait laissé son passé derrière elle, lui préférant l’avenir d’une stripteaseuse prête à se dévêtir pour le plaisir de certains hommes, à se prostituer pour engranger un peu plus d’argent, à se droguer, pour fuir la réalité. C’était comme ça, tout le monde ne pouvait pas être promis au même grand avenir, et la vie de toute manière n’avait jamais daigné faire le moindre cadeau à la gamine qu’elle pouvait être encore. En apparences du moins, tandis que ses interminables journées d’existence lui avaient offert assez d’expérience pour braver les préjugés, dépasser toutes les pétasses de son âge. A Tijuana, jusque-là, elle n’avait jamais eu affaire à un homme qui se refusait à elle sous prétexte de son âge, probablement parce qu’ils avaient déjà abusé de plus jeune encore, parce qu’ils étaient éreintés de voir leur femme dépérir avec l’âge et au combien c’était un luxe d’attirer l’attention d’un homme au point qu’il en vienne à désirer la préserver, c’était un échec cuisant qui brûlait les entrailles de la brune. Se faire repousser, ce n’était nullement dans ses intentions, peu importent les excès dans lesquels elle devait alors sombrer, préférant largement se faire abuser, se faire aimer de la façon la plus vicieuse qui soit. Il l’agaçait, cet homme guindé de préjugés, de cette classe charismatique qui le rendait inatteignable tout autant qu’attirant. Par cette façon qu’il avait de se détacher des autres, de ne ressembler à personne d’autre, aucune des visions de cauchemar qui hantaient ses songes dépressifs quand elle fermait les yeux, quand elle ne trouvait d’autre refuge que la drogue pour s’en sortir. Et c’était avec un amusement poussif qu’elle avait trouvé pour seule protection à cette indifférence qu’il affichait face à elle, ses actions belliqueuses qui le confrontait à ses retranchements, à ses instincts les plus enfouis, ceux d’un homme, d’un homme au milieu d’un club de striptease, un endroit de débauche où il pouvait posséder tout ce qu’il voulait. Elle en particulier, inhibé de ses préjugés, des barrières éthiques qui barraient le chemin entre eux, qui creusaient une indéniable distance alors qu’elle n’aurait aucun mal à le voir se rapprocher, un tant soit peu. Rien que pour abandonner son visage de marbre et laisser la moindre expression le traverser. Ce serait toujours ça de pris, mais même ce petit luxe anodin, il ne daignait même pas le lui offrir. Quel radin, c’était incontestable, et de sa franchise habituelle, la stripteaseuse ne manqua pas de le relever, un certain dédain résonnant dans sa voix, mêlé à une part de scepticisme, alors qu’il demeurait toujours aussi insaisissable, à venir dans une boîte de striptease se rincer l’œil juste devant la scène, puis mimer l’indifférence. A la réponse qu’il lui servit, elle lâcha un ricanement sarcastique, accompagné d’un regard qui traduisait amplement tous les recoins de sa pensée ; il ne demandait rien ? Rien que d’entrer dans cet endroit, c’était une demande ouverte à toutes les femmes qui gravitaient dans cet espace étouffant, qu’il ne se voile pas la face. Mais elle ne daigna pas répondre, avalant une gorgée de sa bière dans un souffle désinvolte. Et lui qui se persuadait encore de ne pas venir par choix, ou par envie palpable ; m’enfin, elle n’était pas psy et n’avait aucune envie de l’être pour lui, persuadée qu’il était du genre à ne pas payer la note à la fin, de toute manière. Qui plus est, la psychologie des clients, c’était le job des putes, pas le sien.

La réaction qu’il eut lui arracha un profond dédain, ainsi qu’une vague impression d’être plus encore un bétail à qui il offrait une récompense non méritée – du moins, à ses dires. Et au combien elle put lui arracher un ricanement en l’envoyant proprement promener avec sa liasse de billets, elle ne s’en fourvoya guère, l’ignorant presque pour le coup, de longues secondes durant. « Alors quoi ?! J’cherche de l’argent et ça te donne une raison de te prendre pour le mec qui donne à manger à son toutou ?! Merci, j’ai un travail, je peux très bien gagner mon argent sans avoir besoin de ta générosité de gros bourge. » Ou la générosité véhémente et sarcastique à souhait, tout pour lui ressembler, et il n’était guère compliqué de deviner qu’il était riche, bien plus riche qu’elle, capable de balancer de l’argent rien que pour provoquer les autres. Son travail n’avait rien de gratifiant, mais loin étaient ses envies de s’abaisser à se jeter sur l’argent de ce type pour lui faire plaisir un tant soit peu, ou lui arracher un ricanement moqueur. Il se murait de toute manière bien vite dans l’impassibilité de son visage, et elle reprenait son habituel verbiage, lui rendant la pareille du dédain qu’il avait affiché à son égard avec sa liasse de billets, tandis qu’elle se jouait outrageusement de lui, esquissant quelques caresses de ses mains, faisant fondre sa voix dans un miel suave alors qu’elle se faisait charmeuse à outrance. Beaucoup trop, c’était un jeu facilement devinable, alors qu’elle était généralement beaucoup plus subtile, mais là elle ne comptait pas le charmer, juste le repousser jusque dans les limites de son assurance, jusque dans les tréfonds de ce qui trahissait parfois les traits de son visage. Prévisible à souhait, il la repoussa d’une poigne malavisée contre son épaule, et elle le laissa faire, lâchant un rire tout en reprenant sa place, attrapant sa bière de ses mains pour faire tourner celle-ci entre ses doigts. Alors qu’elle l’avait mis à mal, il n’eut aucun mal à le faire aussi, imperceptiblement, faisant passer un éclair noir au fond de ses yeux sous la phrase anodine qu’il venait de prononcer. Son père. Quelle ironie. Elle avait déjà eu le loisir de lire des articles en tout genre sur la déchéance des demoiselles, présentant la figure paternelle comme la tortionnaire de l’assurance des filles, le complexe suprême que toutes celles-ci cherchaient dans les affres d’une existence excessive. Un amas de conneries, qu’elle fuyait plus que tout. Renfrognée, elle ne répondit rien, tentant de calmer la tension de son corps en avalant une longue gorgée de bière, abandonnant celle-ci pour demander quelque chose de plus fort. Qu’importe qu’elle se trahisse, c’était de toute manière chaque parcelle de sa peau, chaque recoin de son esprit qui était mis au supplice, la ramenant des années en arrière. Sans doute qu’il avait l’âge d’être son père, ou quelque chose du genre, et alors ; le père, c’était bien un refuge, un repère auquel elle n’avait jamais eu droit. Quand bien même, il ne soupçonnait pas le nombre de pervers qui lui étaient passés dessus sans vergogne, malgré son jeune âge, bandant à l’image de leur fille sans doute, incapables de braver l’interdit, rien que pour se donner un tant soit peu de classe dans le fait de se taper une pute. S’acharnant à effacer les traitrises de son visage, elle reprit de plus belle, s’oubliant pour se plonger dans une énigme qui l’intéressait bien plus : lui, celui qui se disait tantôt client, tantôt d’autres choses, et alors qu’il lui répondait enfin, elle n’en resta que plus circonspecte. « Creepy. » Lâcha-t-elle dans un souffle, arquant un sourcil. L’inspiration ? Dans les bas fonds de la ville ? Elle avala son verre d’alcool nouveau, le toisant un instant, presque méfiante, avant de revenir à la charge. « L’inspiration de ? Tu fais des films pornos ? Je sais pas quel genre d’idée tu peux trouver dans des endroits pareils, encore plus avec la tronche que tu tires. » Son ton était détaché, malgré la curiosité qu’elle avait pu nourrir pour lui… et qu’elle continuait de nourrir à présent. Elle posa son regard sur lui, comme pour l’examiner. « Si t’as l’intention de me poser des questions, y’a rien à dire sur moi. Et j’ai rien à te dire… tu aurais l’âge d’être mon père. » Et loin d’elle l’envie d’offrir ses pensées, ses ressentis à une figure pareille. D’autant plus qu’elle s’attirerait sans doute des problèmes avec ses patrons, ou les autres ici. Dans cette attaque incisive, elle arqua un sourcil, se grimant d’assurance au moment de croiser son regard. Soudainement fuyante, elle s’esquiva de sa compagnie, glissant au bas de son tabouret en attrapant le paquet de cigarettes coincé entre ses seins. « Désolée, mais j’ai plein de choses à faire avant de reprendre mon service. » C’était comme une façon de mettre fin au débat naissant, ou à leur inédite discussion qui commençait à tourner en sa défaveur. Sans un regard vers lui, elle fendit la foule dans l’espoir de trouver l’extérieur au plus vite, un furieux besoin de prendre l’air la rendant presque claustrophobe dans l’atmosphère brûlante de l’endroit.
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