Il y a des jours où, parfois, le mieux, c'est mieux de rester coucher. Et d'autres jours où c'est un réel plaisir de se lever et d'aller à droite ou à gauche. Et bien, je crois bien qu'aujourd'hui, c'était un de ses jours où Alana aurait pu rester coucher, ça, c'est sûr.

La journée avait si bien commencé. Et elle pensait que ça se terminerait aussi bien. Elle avait réussi à se trouver un nouveau client. En temps normal, les nouveaux clients, disons qu'elle les fuyait un peu comme la peste. Pourquoi ? Parce qu'elle ne savait pas s'ils étaient bien, parce qu'elle ne savait pas de quoi ils étaient capables ou que sais-je encore. Avec des clients qu'elle avait tous les jours, ou bien toutes les semaines, oui, il était vrai qu'au moins, Alana savait à quoi s'attendre. Et elle n'avait pas de surprises. Mais là, elle ne savait pas trop à quelle sauce elle allait être mangée, si on peut dire ça comme ça. C'était donc un peu à reculons, tout de même, qu'elle était allée à son rendez-vous. Sans trop savoir ce qui allait se passer.

Un délice au début. Rien à reprocher au jeune homme. Il avait été galant, charmant et tout ce qui pouvait s'en suivre. Mais à un moment de la soirée, il avait montré son vrai visage. Et lui avait demandé tout un tas de trucs. En temps normal, ouais, Alana aurait pu le faire. Parce que c'était dans ses cordes. Mais la manière dont il lui avait demandé ça, quitte à le lui imposer, ça ne lui avait pas réellement plu. Alana n'était pas le genre de personne à se laisser marcher sur les pieds. Et bien évidemment, elle l'avait envoyé balader. Sauf que cela n'avait pas plu au jeune homme et il était devenu un peu plus violent avec elle. "Non, mais, ça ne va pas ! Va te faire foutre !" Elle avait réussi à s'extirper de ses griffes et elle s'était enfermée dans la salle de bain. Même si elle se doutait que ça ne serait pas suffisant pour l'arrêter. Elle avait bloqué momentanément la porte et elle s'était tournée, appuyée contre cette dernière. Elle regardait la fenêtre et eut une triste mine sur le visage. "Fichu môtel ... avec ces fichues fenêtres ..." Pourquoi disait-elle cela ? Parce que la fenêtre était très petite. Trop même. Et elle ne pouvait pas passer par celle-ci, et ce même si elle était plutôt fine et très souple. "Bordel ..."

Comme son sac était dans la salle de bain, une chance d'ailleurs, elle s'était dirigée vers celui-ci et avait attrapé son téléphone. Elle ne sait pas trop pourquoi elle a composé ce numéro à ce moment là. Ou plutôt, pourquoi elle a envoyé ce SMS. Ce qu'elle y disait ? Qu'elle avait besoin d'un coup de main et l'adresse à laquelle elle était. Le pire, c'est que sur le coup, elle n'était même pas certaine qu'il était rentré. Si ça se trouvait, il était peut-être en voyage ou en déplacement. La plaie. L'autre type tambourinait comme un malade contre la porte. Prêt à défoncer tout ça pour rattraper Alana. La porte tremblait dangereusement. Elle s'appuyait de tout son corps contre le morceau de bois pour éviter qu'il ne passe. Elle tint quoi ? Une bonne dizaine de minutes, peut-être. Etait-ce là suffisant ? Non, parce qu'il avait réussi à défoncer la porte. Et il avait ramené Alana dans la chambre. Et comme celle-ci refusait toujours de faire ce qu'il lui demandait, il l'avait frappée. Enfin, giflée. Quoi que, c'était entre les deux ouais. Avec la violence du coup, Alana était tombée et sa tête avait quelque peu heurté le bas du lit. Pas de quoi fouetter un chat, mais c'était suffisant pour bien la sonner et lui faire une jolie entaille au front. Et fallait bien le dire, là, Alana, était dans la merde. Ouais.

Le coup était parti tout seul. Peut-être qu'il n'avait pas réellement souhaité la frapper. Quoi que, avec toute la force dont il avait mis, il était clair que ce n'était pas un geste mal placé. Il l'avait intentionnellement visée. Sans doute pour lui faire comprendre que c'était lui le patron et que ce n'était pas à elle de décider de ce qu'elle faisait ou bien de ce qu'elle ne faisait pas. Seulement, Alana n'était pas le genre de personne, quand on la connaissait bien, qui se laissait facilement marcher sur les pieds. Et la preuve, puisqu'elle lui avait opposé résistance. Et sans doute que ce fut à cause de cela qu'il perdit un peu pied. Ou du moins, qu'il commença à devenir violent et grincheux. Quoi qu'il en soit, la gifle l'avait déstabilisée. Alana avait été surprise par son geste. Jamais, oh combien jamais, un de ses clients n'avait osé lever la main sur elle. Sauf si c'était pour un jeu et qu'elle l'avait demandé. Mais ses clients, ils avaient du respect. Parce qu'ils savaient qu'ils pouvaient tout lui demander et que généralement, elle le faisait. Mais lui, elle ne le connaissait pas. C'était sa première fois avec lui. Et nul doute que ça serait la dernière parce qu'il ne remettrait jamais les mains sur elle. Ca, c'est clair.

Ayant perdu l'équilibre, Alana était tombée. Sa tête avait légèrement touché le bas du lit. Juste assez pour l'entailler et lui faire une jolie blessure au front. Pas mort d'homme, mais plus fort, ou si elle avait percuté le lit plus fort, elle aurait pu se faire terriblement mal. Ou bien même se tuer. Elle devait avoir une jolie étoile qui veillait sur elle. Enfin, pas totalement non plus puisque là, dans l'immédiat, elle était grave sonnée et elle avait la tête dans les étoiles. Donc, en gros, il était tout à elle, si on pouvait dire ça comme ça et il pouvait lui faire toutes les misères qui pouvaient lui passer par la tête. "T'aurais pas dû m'énerver, chérie ..." Il s'était penché vers elle. Sans doute pour la brutaliser un peu plus. La redresser ou la remettre sur le lit. Tant de suppositions ... De toute manière, quoi qu'il fasse, Alana ne pourrait, sans doute, pas faire grand chose vu l'état dont elle était. Elle ne pouvait plus réellement se défendre.

Alors, est-ce que s'en était fini d'elle ? Est-ce qu'elle allait passer à la broche, si on peut dire ça comme ça ? Et bien non. Parce que ce fut à ce moment précis que la porte s'ouvrit. Et à ce moment là que son ravisseur se retrouva scotché contre le mur. Bien défoncé aussi. Alana ne comprit pas réellement ce qui s'était passé. Trop sonné. Juste que quand on s'approcha d'elle, il faut bien dire, elle avait eu un petit mouvement de recul. Elle n'avait pas trop envie qu'on la frappe à nouveau. Mais malgré sa vision ultra floue, elle crut reconnaître un visage amical et qu'elle ne connaissait que trop bien. Un visage qu'elle ne croisait pas tous les jours mais assez régulièrement, et ce depuis plus de dix-huit ans à présent. "Julian ?" Il était venu. Elle avait de la chance. Beaucoup de chance, ça, c'est clair. Le diplomate fit tout son possible pour l'asseoir sur le rebord tu lit. Sa tête lui tournait terriblement. Elle avait l'impression de sortir d'une cuite monumentale. Quoi que c'était même pire. Elle ne se souvenait pas d'avoir eu, un jour, autant mal à la tête. Otant sa veste, il avait pris soin de la poser sur les épaules de la belle brune qui était encore en état de choc tout de même.

Alana avait levé une de ses mains, la portant à sa tête. Et ce fut à ce moment qu'elle remarqua qu'elle saignait. Et elle eut, bien évidemment, une grimace. "Je crois ... que ça va ..." Avec ce genre d'incident, Alana se doutait que Julian allait, une nouvelle fois, lui faire la morale sur son boulot. Combien de fois il l'avait fait ? Combien de fois il avait tenté de lui faire changer de vie ? Il essayerait, sans doute, une nouvelle fois ce soir. Mais pas tant que son mal de crâne ne serait pas passé. "Je suis ... plutôt contente que tu sois venu ... Parce que je sais pas trop ce qui aurait pu se passer." Elle préférait même pas y penser. En tout cas, il était clair qu'Alana allait faire attention à ses clients. Plus que des réguliers. Et pas des nouveaux, et ce même si ça pouvait bien payer. Trop d'ennuis avec les nouveaux. La preuve ce soir. "Merci." Elle s'était tournée vers Julian pour un câlin. Ouais, parce qu'elle aimait bien les câlins. Elle ne savait même pas que son client était un peu plus loin, à moitié mort. "Je présume que cet enfoiré s'est tiré sans payer la chambre ..."

Une étreinte ... une longue étreinte. Alana aimait ce genre de choses. Surtout quand c'était Julian qui la prenait dans ses bras. Elle l'aimait beaucoup. Il était dans sa vie depuis pas mal de temps à dire vrai et elle ne le voyait pas disparaître de sa vie du jour au lendemain. Elle ne le pourrait pas. Et puis, ils s'entendaient bien, autant au niveau sexuel qu'au niveau amitié. Et qu'il soit venu, ce soir, pour l'aider, et bien, ça signifiait beaucoup pour la jeune femme qui n'en attendait pas moins. Si elle avait joint une autre personne ? Elle n'était pas certaine que ladite personne serait venue l'aider. Mais Julian ... Quand elle avait un souci, c'est vers lui qu'elle se tournait. Et toujours vers lui. Parce qu'elle savait qu'elle pouvait compter sur lui. Et parce que quand lui l'appelait, elle laissait, la plupart du temps, ce qu'elle était en train de faire pour venir. Et oui, ils étaient comme ça tous les deux. Et s'ils vivaient ensemble ? Sans doute que ça ferait des étincelles. Mais là n'est pas vraiment la question.

Après ce câlin, Julian l'avait rassurée. Il s'était éloigné, se rendant dans la cuisine tandis qu'Alana regardait ses doigts couverts de sang. Sans doute bien l'une des premières fois qu'elle se retrouvait blessée de la sorte. Et elle espérait que ça ne se reproduise jamais. Le grand brun était revenu auprès d'elle, avec une trousse de secours et de quoi, donc, la soigner. Mais il s'était arrêté en chemin. Alana s'était tournée et c'est là qu'elle avait vu son client, au sol. Elle avait levé un sourcil interrogateur et se doutait bien que c'était Julian qui l'avait mis dans cet état, et pas une autre personne. Le diplomate lui avait fauché son porte feuille et l'avait tendu à Alana. Elle secoua la tête, lui faisant signe que non. "Non, non, je ne veux rien de ce type. Et je veux même plus le voir." Elle ne voulait pas de son fric. Elle ne voulait rien de lui. Qu'il crève dans la chambre ? Sérieusement, ça ne la dérangerait pas plus que ça. Mais on lui poserait des questions, trop de questions. Et on pourrait remonter à Julian. Et elle ne voulait pas lui attirer plus d'ennuis. "Un diplomate infirmier ... Je crois que j'aurais tout vu ... Mais je préfère souffrir un peu plutôt que d'aller à l'hôpital." Parce qu'on lui poserait des questions, on lui ferait des réprimandes. On la jugerait. Et franchement, elle n'avait pas besoin de ça.

Quoi qu'il en soit, Julian était en train de désinfecter la plaie. Il y allait lentement, doucement. Il ne voulait pas lui faire du mal. Même si elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir quelques grimaces tout de même. Ca ne fait jamais plaisir quand on désinfecte une plaie. Ca pique un peu. "Rude ou non, on dirait presque que tu as fait ça toute ta vie." Elle le chambrait un peu. Et oui, c'était Alana. Elle avait été agressée mais elle n'en perdait pas son humour pour autant. Non, elle ne prenait pas tout ceci à la légère. Et elle savait que Julian le savait. Seulement, elle ne voulait pas s'apitoyer. Tout simplement.

Cinq bonnes minutes plus tard, le bobo n'y était plus. Ou du moins, il était caché par un joli pansement blanc. Alana allait perdre un peu de son charme, le temps que ça cicatrise. Dommage. Il lui avait demandé si elle pouvait se lever. Elle eut un hochement de la tête. Pas le temps de discuter. La manière dont il avait dit ce : "Je te ramène chez moi", ça ne laissait pas vraiment la place à la discussion. "Le temps de prendre mes affaires ..." Parce que quand le type l'avait empoigné, elle avait lâché son sac et quelques unes de ses affaires s'étaient retrouvées un peu éparpillées de partout. Alana y allait lentement pour se baisser. Parce qu'elle avait encore la tête qui tournait un peu. Mais fort heureusement pour elle, Julian veillait sur ses arrières, prêt à la retenir si jamais elle piquait du nez. En tout cas, la belle était bien au chaud avec la veste du diplomate sur ses épaules. Fallait dire que cette petite aventure l'avait un peu refroidie tout de même. Enfin, pas pour toujours. "Tu ...Hmmm ... J'espère que tu ne vas pas avoir d'ennuis à cause de cette histoire." Ca la ferait chier. Doublement même. Ses affaires retournées dans son sac, Alana quitta avec grande hâte cette chambre maudite. Clair, elle ne reviendrait pas ici. Et surtout pas avec un client qu'elle ne connaissait pas. Et puis, c'est pas comme si elle courrait après l'argent pour avoir du fric. Elle en avait plein et elle était franchement à l'abri du besoin.

Tandis qu'ils marchaient dans le couloir, Alana s'arrêta quelques instants. Le sol tanguait dangereusement. Comme si elle avait bu des litres. L'après coup. Elle avait posé sa main contre le mur, histoire de se retenir, si jamais elle tombait. Peut-être que Julian s'inquiétait pour elle. Elle releva la tête légèrement et feignit un demi-sourire. "C'est rien, ça va passer." Elle reprit une lente inspiration et se remit en marche.

Alana le charriait un peu, mais c'était de bonne guerre. Elle ne pensait pas à mal. Elle voulait, tout simplement, détendre un peu l'atmosphère. Elle ne voulait pas ressortir traumatisée de cette histoire ou bien en faire des cauchemars. Non, du tout. Elle voulait garder la tête haute. Et juste oublier cette histoire. Ou faire en sorte que ça n'allait pas lui porter préjudice. Enfin. A présent, elle était soignée et toute belle, si on peut dire ça comme ça. Façon de parler parce que ... Et bien, un pansement, sur le coin du crâne, ce n'était pas très sexy, il fallait bien l'avouer. Mais bon, tout irait bien pour elle. Elle en était certaine. Elle était plutôt inquiète pour Julian et le fait qu'elle avait peur qu'on ait pu le reconnaître. Un diplomate qui venait dans un tel hôtel et qui repartait au bras d'une fille, ce n'était pas top. Enfin, si on le reconnaissait. Dans le cas contraire, on pourrait les prendre pour frère et soeur. Ou peut-être même pour mari et femme. Ou amant et amante. Non, elle ne devait pas se triturer la tête avec ça. Elle avait trop mal au crâne pour se poser autant de questions. "Tu as de la chance alors. Et j'espère bien qu'elle ne t'a pas reconnu." Au pire, ils pourraient toujours filer chacun de leur côté. Julian par la grande porte, et Alana par la porte de derrière, comme elle avait l'habitude de le faire.

Mais non, ils n'en firent rien. Ils étaient tous les deux sortis de la chambre, ensemble. Côte à côte. Le diplomate avait redonné la clé magnétique à la femme de chambre et ils s'éloignaient. Pas trop vite non plus parce que la belle chancelait un peu. Beaucoup même. Et voyant sa détresse, Julian s'était rapproché d'elle pour passer une main autour de sa taille et l'aider à marcher droit. Le pire, c'était qu'elle n'avait pas bu une goutte d'alcool ! D'habitude, quand elle était dans cet état, c'était qu'elle avait bu un peu trop. Beaucoup même. Mais là, ce n'était pas le cas. Heureusement qu'elle avait un super prince charmant qui était venu à son secours. Des mots rassurants, comme toujours, il lui disait qu'elle aurait le droit à un traitement spécial. Elle pencha la tête légèrement sur le côté et elle le regarda, avec un sourcil interrogateur. "Tu m'intrigues Julian. Tu m'intrigues fortement." Hâte de voir ce qu'il lui réservait ? Bien évidemment. et elle aurait rapidement la réponse, nul doute la dessus.

Arrivés à sa voiture, ils s'engouffrèrent donc dans cette dernière et Julian se mit à conduire. Alana avait posé une main contre son front. Elle espérait bien que ça allait partir et qu'elle n'allait pas avoir mal à la tête toute la nuit. Quoi que ... Si elle ne dormait pas, ça ne gênerait pas réellement, mais bon. Ca serait à voir tout ça. Pas trop de discussion dans la voiture de Julian. Ils gardaient ça, sans doute, pour quand ils seraient arrivés chez lui. Ce qui ne tarda pas d'ailleurs. Le personnel partant, Alana se retrouva installée dans le salon. Salon qu'ils avaient à plusieurs reprises inauguré. Enfin, quand ils étaient certains que son ex-femme pimbêche ne soit pas dans les parages. Aux petits soins pour elle, ce qui était étonnant, Julian lui avait apporté un verre d'eau avec de quoi faire passer son mal de tête. "Merci docteur." lui dit-elle avec un léger sourire. Ni une, ni deux, elle avala donc le médicament. "Tu sais, alcool et médoc ... Ca fait pas bon ménage d'ordinaire ... Mais je crois ... que ... si j'en crois les rumeurs ... On aurait quelque chose à fêter ?" Tout en le regardant, elle pencha la tête sur le côté, prenant soin d'ôter la veste que Julian lui avait prêté. "J'ai ouïe dire que tu étais libre de tout engagement, non ?" Cette fichue Susan ... Une garce celle-là quand même. Avec les autres, Alana et Julian pouvaient se voir un peu quand ils le désiraient. Sauf qu'avec Susan, ils avaient été obligés de faire plus attention. "Alors, je ne sais pas toi ... Mais on pourrait peut-être fêter ça avec un bon champagne, qu'en penses-tu ?" Alana ou comment oublier tout ce qui venait de se passer. Ou plutôt, de le chasser bien loin.

Ils étaient là. Chez lui. Tranquillement chez lui. Depuis qu'elle le connaissait, c'était bien la première fois qu'elle foulait le pas de sa porte sans être inquiétée de tomber sur une de ses femmes. Jalouse Alana ? Pas spécialement. Cette vie lui convenait. Elle avait marié elle aussi et ça n'avait pas duré. Non pas qu'elle n'était pas la femme d'un seul homme mais elle avait constaté qu'elle n'avait pas épousé le bon frère à l'époque. Et qu'elle aurait dû filer avec son amant, le jour du mariage, comme il lui avait demandé. Est-ce qu'elle serait ici si elle avait fait des choix différents ? La brune se posait des questions. Parce qu'elle était plutôt contente de cette vie. Le seul truc, c'était qu'elle devait partager Julian, mais ça, elle arrivait à s'en accommoder. L'inverse n'était peut-être pas totalement vrai néanmoins.

Quoi qu'il en soit, elle était là, assise sur le canapé. Julian lui avait donné de quoi calmer son mal de tête. Sans doute que d'ici une quinzaine de minutes, ça ferait effet et elle n'aurait pas cette grosse barre en travers de son crâne et qui tambourinait. Alana lui avait parlé de son mariage. Ou plutôt du fait qu'elle était au courant pour son divorce et que ça serait bien s'ils pouvaient fêter ça. Même si on dit souvent que alcool ne fait pas bon ménage avec médicaments. Mais elle avait envie de faire la fête. Une nouvelle de ce genre, ça s'arrosait. Elle eut, néanmoins, un petit roulement des yeux quand Julian en vint à plaisir avec elle et lui dire que c'était un peu de sa faute, même beaucoup, s'il était divorcé. "Oh, voyons Julian ... Elle ne t'aimait pas. J'suis sûre qu'elle était avec toi juste pour ton fric et ta notoriété. Tu me l'as dit toi-même à plusieurs reprises ... Ou alors, j'l'ai imaginé à chaque fois qu'on s'est envoyé en l'air." Alana ne couchait pas avec lui par intérêt. Non. Entre eux, y'avait quelque chose. Y'avait toujours eu un truc d'ailleurs. Quoi ? Elle ne saurait sans doute pas mettre la main dessus. Mais y'avait quelque chose. Un lien entre eux. Une connexion. C'était peut-être le fait que ce soir là, la première fois, elle lui avait fait les poches après sa petite gâterie et qu'elle avait filé avant de lui laisser l'occasion de laisser parler sa frustration. Qui sait ... Qui sait ...

Julian s'était levé. Et il était bien vite revenu avec une bonne bouteille. Une trouvaille de son ex. "Dommage pour elle qu'elle l'ait oublié d'ailleurs. Mais on saura en faire bonne usage." Oui, la descendre totalement. Et ne plus pouvoir marcher. M'enfin, Alana n'avait pas ce souci puisqu'elle pourrait rester et ne serait pas obligée de s'enfuir comme une voleuse au petit matin. Julian leur servit deux coupes et il en tendit une à Alana. Elle trinqua donc avec le diplomate. "A cette belle liberté et à la clé des menottes que tu viens de trouver." Julian lui arracha un rire quand il en vint à lui dire qu'elle pourrait rester toute la nuit et qu'il avait changé les draps. Enfin, pas lui personnellement. "Des draps propres et neufs ? Hmmm ... Va falloir qu'on aille les inaugurer alors." Bah quoi ? Non, non, Alana ne pensait pas qu'au sexe. Enfin ... pas toujours. "Parce qu'il va falloir que je trouve un moyen ... de te remercier d'être venu." Et elle était certaine que Julian savait où elle voulait en venir. "Mais avant, descendons un peu cette bonne bouteille." Ca lui ferait du bien. Parce qu'elle était encore un peu tremblotante après ce qui s'était passé. Et c'était pas à cause du froid. La peur, l'adrénaline, un peu des deux. "Sérieux, si t'étais pas venu ... Je sais pas trop ce qu'il aurait pu se passer." Elle descendit son verre de champagne d'une traite et secoua un peu la tête. Elle ne voulait même pas imaginer à ce qui aurait pu se passer d'ailleurs. "Au moins, je sais que je dois me contenter de mes clients habituels. Ils ont pas de demandes spéciales et sont respectueux." Y'en avait un au dessus du lot, bien évidemment. Un qui saurait se reconnaître puisque de tous ses réguliers, Julian était bien le seul pour qui elle pourrait tout laisser en plan pour venir le voir. Et passer un moment charnel avec lui.

Alana eut un sourire long de sens quand ce dernier en vint à lui dire que ça ne le gênerait pas d'avoir un petit tête à tête avec elle. A dire vrai, même, il semblait plutôt content de ça et il avait, sans doute, grande hâte de goûter une nouvelle fois à la jeune femme. "J'espère bien que je ne te ferais pas trop attendre alors." ajouta-t-elle avec un certain sourire sur ses lèvres. Ils s'entendaient super bien n'empêche. Ils étaient sur la même longueur d'ondes. Et ça, c'était important pour elle. Parce qu'elle n'avait jamais besoin de lui expliquer long en large là où elle voulait en venir. Il comprenait toujours ce qu'elle voulait. Et l'inverse était vrai.

Quoi qu'il en soit, il lui semblait avoir visé juste lorsqu'elle avait dit que sa femme, enfin, son ex à présent, avait été avec lui plutôt pour l'argent que pour lui. Julian n'avait rien répondu à cela. Elle espérait simplement ne pas l'avoir vexé. Quoi qu'avec le zèbre, il en fallait bien plus pour arriver à le vexer. Mais elle savait que Susan, c'était une partie de son passé, à présent, et qu'ils n'en parleraient plus jamais. Non, c'était bien la dernière fois qu'ils en viendraient sur le sujet. De toute manière, Alana n'était pas du genre à parler de ses ex avec Julian. Non, c'était le passé. S'il les avait épousés, c'est qu'il les avait aimés, à un moment ou à un autre. Donc, voilà quoi. Elle n'irait pas mettre en doute son jugement ou ne chercherait pas à lui faire la leçon de morale. Parce que lui-même pourrait lui faire la morale concernant son boulot.

Son verre vide, Julian n'avait pas attendu plus longtemps pou resservir sa chère Alana. Mais cette fois-ci, elle prendrait un peu plus de temps pour savourer ce verre. Disons que le premier, c'était pour oublier, chasser de la main tout ce qui venait de se passer. Sans le vouloir, Alana lui avait tendu une perche concernant son boulot. Et Julian avait attrapé ladite perche pour lui faire quelques reproches. Enfin, ça sonnait comme des reproches selon la jeune femme. Mais comme à chaque fois, elle ne lui en tiendrait pas rigueur. "C'est une vision très négative que tu me dépeins là." Elle fronça légèrement des sourcils à son entente. Mais il est vrai qu'il avait raison et qu'elle ne pouvait pas le nier. Elle n'était qu'une prostituée, et rien d'autre. "Mais d'un côté, tu vois, je préfère qu'ils me prennent pour ce que je suis réellement. Une prostituée et rien d'autre. J'ai pas forcément envie qu'ils me courent après tout le temps. Parce que le seul, je dis bien le seul, qui a le droit à ce luxe, c'est bien toi." Et oui, en gros, elle lui avouait qu'il était le seul vers qui elle venait régulièrement. Et elle comptait bien que ça continue ainsi. Enfin, elle se doutait que ça serait comme ça tant qu'il serait célibataire et que s'il se retrouvait une nouvelle femme, il faudrait qu'elle lève le pied, encore, et qu'elle le voit un peu moins souvent. Et pour le moment, Alana comptait bien savoureux chaque minute qu'elle pouvait passer avec lui.

Julian en était venu à préciser quelques trucs. Que pour lui, quand elle était avec lui, c'était bien parce qu'elle le désirait et non pas parce qu'il l'aguichait avec des billets ou un truc dans le genre. Alana eut un hochement de la tête, approuvant ses dires. "Je sais, je sais. C'est pour ça que tu es bien le seul avec qui je fonctionne comme ça. Et ça me satisfait totalement." Surtout qu'avec Julian ... Au pieu ... Ils faisaient des trucs démentiels quoi. Enfin, moins quand il était marié. Parce que ça devait rester discret. Mais quand y'avait personne à la maison, ils s'en donnaient toujours à coeur joie. Alana buvait sa coupe de champagne tranquillement. Elle avait bien vu que ce sujet ne plaisait pas forcément à Julian. "Hé, c'est déjà derrière ça. Alors, on va mettre mes clients dans une boîte et tous les problèmes qui s'en suivent, on va jeter cette boîte pour la soirée et on va se concentrer sur toutes les galipettes qu'on va pouvoir faire." Alana ou le mode d'emploi pour changer de sujet. De toute manière, quand ils parlaient de son boulot, ça finissait toujours par partir en vrille. Et elle ne le voulait pas.

Alana avait terminé son verre. Encore. Elle aurait pu s'avancer un peu, ou bien tendre le bras pour prendre la bouteille de champagne et se servir à nouveau. Mais elle n'en avait rien fait. Parce qu'elle avait autre chose en tête, à dire vrai. Elle avait posé son verre sur la table, s'était levée et s'était assise, à califourchon, sur le diplomate. La brune avait pressé ses lèvres contre les siennes. "Tu sais que tes lèvres m'ont terriblement manqué ?" Signe qu'elle se sentait toujours bien avec lui. D'ailleurs, pour Alana, c'était impossible qu'ils s'engueulent ou bien qu'ils ne se voient plus du tout. Oui, bon, d'accord, on passait un peu du coq à l'âne, ou presque.

La belle brune ne souhaitait plus parler de son métier. Ou du moins, pas ce soir. Ce soir, c'était de franches retrouvailles entre eux. Ils ne s'étaient pas vus depuis quelques temps. Et en plus, il venait de divorcer. Il était donc libre comme l'air et il était plus que temps de fêter ça, et ce de la meilleure façon possible. Surtout que ... Et bien, qu'il lui avait terriblement manqué. Et en plus, elle devait le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Après tout, Julian n'avait pas hésité à venir l'aider et à laisser tout en plan pour elle. Il lui avait évité de nombreux ennuis et elle devait le remercier.

Alana s'installa donc à califourchon sur ce dernier. Elle avait approché ses lèvres de les siennes pour un baiser tendre et doux. Julian avait posé ses mains au niveau des cuisses de la jeune femme, les faisant un peu remonter, mais pas trop non plus. Du moins, pas dans l'immédiat. Il lui avait posé une question avec ce petit sourire qu'elle aimait tant chez lui. Un sourire qu'elle lui rendit d'ailleurs. "Oh non ... pas que tes lèvres ... Tes mains ..." Elle l'embrassa à nouveau. Un petit baiser. Furtif. Histoire de réveiller quelques envies chez le diplomate. "Ta bouche ... Tes baisers ..." A chaque fois qu'elle décrivait quelque chose, elle l'embrassait encore. "Ta voix ... tout chez toi m'a manqué." Et bien d'autres choses encore aussi. Mais Julian devait se douter de quoi elle devait parler. Surtout qu'il avait fait en sorte de la rapprocher au plus près de lui. Leur bassin collé l'un à l'autre, torse contre poitrine, ils s'embrassaient encore. Un baiser plus passionné, plus fougueux d'ailleurs. La langue d'Alana était venue à la recherche de sa comparse.

Leur baiser dura quelques instants. Mais fut rompu juste le temps qu'il fallut à Julian pour ôter le haut d'Alana. Sa poitrine s'écrasa complètement contre le torse du diplomate puisqu'elle était littéralement collée à lui. Et ça ne faisait que commencer d'ailleurs, puisqu'elle comptait bien prolonger ce contact bien plus. Elle le rendait dingue. Il la fit sourire. "Je sais." lui dit-elle tout simplement en réponse à sa remarque. Ses mains avaient glissé le long du torse de Julian et la belle s'était amusée à défaire les boutons de sa chemise. Elle en avait écarté les pans de sa chemise pour laisser glisser les doigts le long du torse de Julian. "Tu m'as terriblement manqué ... Il ne faut pas qu'on reste aussi longuement sans se voir. C'est pas ... humain ..." Ses lèvres s'attardèrent à nouveau sur celles de Julian. "Et si je commençais à te remercier pour être venue m'aider ?" lui dit-elle en penchant la tête légèrement sur le côté. De la précipitation ? Non, du tout. Mais elle avait follement envie de lui, ça, c'était clair.

Alana se décala quelque peu. Juste le temps pour elle d'ôter sa jupe et de se retrouver en sous-vêtements. "La question est de savoir où tu souhaites recevoir ton cadeau ... ici ... là maintenant et tout de suite ?" Alana déposa quelques baisers au niveau de son cou. Et elle était descendue, un peu, le long de son torse. Avant de relever les yeux vers lui. "Ou bien ton lit ..." Pour Alana, c'était du pareil au même. Ca lui importait peu. Ils pourraient s'envoyer en l'air sur le capot d'une voiture ou bien dans un cadre super romantique, près d'une cheminée par exemple, ça n'avait pas réellement d'importance. C'était du pareil au même. C'était l'homme qui faisait ça, si on peut dire ça comme ça.

Exit leur conversation. Place à l'action. Alana ne comptait pas rester les bras croisés à ne rien faire ou bien à attendre. Elle le voulait. Elle voulait ses lèvres. Ses mains sur son corps. Elle voulait sentir sa bouche contre sa peau. Elle voulait lui faire plaisir. Et ressentir du plaisir, aussi. Et là ... Y'avait trop de parlotte pour la jeune brune qui n'attendait qu'une chose : se faire tringler en bonne et due forme. Elle le voulait. Et il n'y avait pas plus à discuter sur le sujet. Alana lui avait avoué qu'il lui avait manqué. Julian n'avait pas répondu à cela, ou du moins, il ne lui avait pas dit que c'en était de même pour lui. Pas grave, parce qu'elle savait ce qu'il en était réellement. "Gratitude que tu ne vas pas tarder à voir mon cher."

Alana s'était levée. Elle avait fait tomber sa jupe en se pinçant légèrement les lèvres. Et hop, la voilà dans ses sous-vêtements. Rien de plus, rien de non. Quelques petits morceaux de tissu qui la séparaient totalement de la nudité la plus complète. Elle lui posa une question, après avoir laissé ses lèvres se balader sur le corps de Julian. Il ne voulait pas choisir. Il voulait un petit aperçu, là, maintenant sur ce canapé. Et il lui enlèverait le reste de ses fringues plus tard, dans son lit. "Monsieur serait-il joueur ?" Elle pencha la tête sur le côté. "Mais je crois que je te dois bien ça après que tu m'aies aidé." Elle l'avait embrassé langoureusement, une nouvelle fois, sa langue se mêlant à celle de Julian tandis que ses mains s'affairaient au niveau de sa ceinture. Elle le regarda avec un sourire coquin, un air empli de malice tandis qu'elle lui retirait cette ceinture. Elle lui attrapa le bas du pantalon, histoire d'ôter ce vêtement plus que gênant. Après tout, elle avait une cible très précise.

"Alors alors ... il va falloir que je vois ... Où tu en es ..." Sa main se balada au niveau de son entrejambe. Il y avait encore un morceau de tissu qui la gênait mais elle aurait l'occasion de lui retirer ça en temps en heure. Ses deux mains étaient au niveau de son barreau de chair qui, semble-t-il, prenait tout son temps pour se mettre au garde à vous. Mais Alana allait faire en sorte que ça soit un peu plus rapide. D'abord quelques lentes allées et venues le long de ce dernier. Quelques regards plus que lubriques et qui incitaient à la luxure. Deux à trois minutes ainsi. Avant de s'asseoir sur ses genoux et d'appuyer ses jolies petites fesses sur son membre, se dandinant un peu à droite, à gauche, bougeant son bassin. Alana aimait bien y aller progressivement. Elle n'était pas pressée par le temps, ça changeait. Peu de temps après, elle avait glissé une main dans son boxer afin de tâter la marchandise un peu plus. "Ca commence à venir j'ai l'impression." Alana se releva et refit face à Julian, afin de venir agripper son sous-vêtement. Sa cible ... Ses mains glissaient le long de son membre. Et elle approcha sa jolie petite frimousse. Un coup de langue ici ou là et telle une sucette géante, la voilà donc membre en bouche en train de lui faire une fellation. Ses mains ne restaient pas inactives pour autant puisque l'une d'entre elles faisait quelques allées et retours le long de son membre, encore, et l'autre s'aventurait au niveau de ses bourses, les pressant un peu de temps à autre. Elle alternait le rythme. Plutôt lent, plutôt rapide. Autant varier les plaisirs.