Chapter One

C'est fou comme la vie peut prendre des tournants étranges. En regardant le passé on s'aperçoit que la pomme est tombée très loin de l'arbre contrairement à ce que diraient certains. Il n'est pas toujours évident d'imaginer ce que l'on serait devenu si on avait emprunté un chemin différent. Si ... un simple mot de deux lettres qui peut tout changer, modifiant votre trajectoire à un point tel que l'on arrive difficilement parfois à retrouver ses origines. Et pourtant, dans un sens, c'est ce que tous tôt ou tard nous cherchons. Malheureusement pour la plupart d'entre nous, cela reste et restera une énigme de plus.

« Personne ne t'oblige à choisir un camp mon chéri ». C'est malheureusement ce qui était en train de se passer, je n'avais peut-être que 13 ans à l'époque mais je n'étais pas un ignare pour autant. Beaucoup vous l'aurait-dit. Je me sentais tiraillé, comme si on exigeait de moi que je me coupe en deux, abandonnant la deuxième partie derrière moi. Mon regard déboussolé allait de droite à gauche, dévisageant à chaque fois mes parents impatients d'entendre ma réponse. Je ne savais plus où donner de la tête et je sentais les larmes venir se loger aux bords de mes yeux. Non je ne devais pas pleurer car même à cet âge là j'avais compris que la vie était loin d'être une partie de plaisirs, que tout n'était pas fait de joie et d'amusements. Ça aurait été tellement plus simple autrement. « Alors fiston que décides-tu ? », me demanda mon père en posant une main sur mon épaule. Je me retournai alors vers lui, oubliant l'espace d'un instant l'angoisse de ma mère et les deux agents des services sociaux présents dans notre salon. J'aimais beaucoup mon père, c'était un vrai modèle et à l'époque je ne rêvais que d'une chose, c'était de lui ressembler. Ça c'était à l'époque ... Mon esprit bouillonnait et mon cœur battait à rompre ma poitrine. J'avais très envie de dire oui à mon père, de lui dire que je partais avec lui mais lorsque je pensais à ma mère, ma pauvre mère, cela l'aurait anéanti. Elle était très fragile, ce dont j'avais pris conscience rapidement lors des disputes incessantes entre mes parents. Quitter la maison serait alors revenu à lui signer son arrêt de mort et je ne pouvais avoir une telle chose sur la conscience. Quand je vous disais que j'étais mûr pour mon âge. Comment croire en l'amour après ça ? Comment croire que deux personnes qui semblaient pourtant s'aimer d'un amour passionnel en arrive à se séparer et à pousser leur unique fils à vivre chez l'un d'entre eux ? La pression d'une réponse se faisait de plus en plus imposante. Tout le monde attendait que je dise quelque chose. Moi le premier je voulais mettre fin à cette horrible situation mais aucun mot n'arrivait à sortir de ma bouche tant le dilemme était cornélien. Une vague de sanglot se lisait sur mes lèvres tremblantes, une réponse essayait de sortir et je luttais de tout mon être pour l'éjecter au plus vite avant que je n'implose littéralement. Après plusieurs secondes d'acharnement et de torture, je parvenais enfin à faire une phrase. « Maman … je choisis Maman … désolé Papa ». Le flot de tristesse que j'avais réussi à retenir jusqu'à maintenant se déversa sur mon visage comme si le barrage que j'avais mis en place durant tout ce temps avait soudainement lâché. Meurtri au plus profond de mes entrailles, je ne put rester plus longtemps devant mon père qui, je suis sûr, avait lui aussi envie de pleurer et c'est pourquoi je me mis à courir droit vers ma chambre n'omettant pas de claquer d'un coup sec la porte. J'avais vraiment besoin d'être seul. Ils avaient eu leur réponse, maintenant ils devaient me laisser tranquille ; ce qu'ils firent d'ailleurs. Plus j'y pensais et plus je me disais que j'avais fait le bon choix. Après tout ce n'est pas non plus comme si je voyais pour la dernière fois mon père. Il partait emménager à San Diego, c'était seulement à quelques heures de là où je vivais, rien de plus. Et puis comme je l'ai dit ma mère avait besoin de moi, du moins c'est ce que je pensais.

En effet, quelques mois seulement après leurs divorce, alors que je rentrai plutôt du collège, j'entendis des bruits étranges chez moi. « Maman ?! C'est moi je suis rentré ! ». C'est à ce moment là que le silence fut total pour finalement voir ma mère descendre les escaliers tout juste quelques secondes après. C'est limite s'il elle n'était pas rouge de honte et qu'elle finissait de reboutonner son chemisier, le souffle court encore surpris de la présence de son fils à la maison. « Chéri ? Mais mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'avais pas cours normalement ? », me questionna-t-elle d'une voix fluette. Quelque chose semblait la tracasser mais je fis mine de ne rien avoir remarquer pour l'instant. « Si mais Miss Winckle est tombée malade et ... ». Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que déjà un homme légèrement plus vieux que ma mère venait d'apparaître derrière elle. Lui aussi semblait quelque peu mal à l'aise mais tentait de ne pas le montrer. En tous cas c'était raté. « Eh salut bonhomme ! Tu te souviens de moi ? ». Mon regard inquisiteur en disait long sur ce que je ressentais, c'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles celle qui m'avait mis au monde préféra intervenir. « C'est Paul Hunter, tu sais ... ». Mais je ne lui laissai pas l'occasion de terminer. Je ne voulais pas. « Le meilleur ami de Papa oui je sais ». Ma phrase venait de jeter un froid glacial dans la maison. « Oui … c'est exacte … j'étais en train de lui faire visiter notre nouvelle maison », bégaya-t-elle quelque peu prise au dépourvu. « Et oui ! T'as Maman a beaucoup de goût mon garçon ». Mon garçon ? Sérieusement ?! J'avais 13 ans et pas 6 ! J'étais à deux doigts de me jeter sur lui, refermant fermement ma main sur la rente de l'escalier pour m'empêcher de faire une bêtise. La tension était palpable bien que Paul fasse comme si de rien n'était. « C'est ce que Papa disait toujours en effet ». Ces mots étaient sortis tout seul, je n'avais pas pu les retenir et dans un sens je ne le regrettai pas. Malgré mon jeune âge j'avais très bien compris que le meilleur ami de mon père et ma très chère mère, pour qui j'avais mis mes sentiments de côté, étaient en train de s'envoyer en l'air à l'étage et que je venais malencontreusement de les déranger en pleine action. Je ne voulais plus entendre un nouveau mensonge.

Le soir même je préparais un sac de voyage et attendit le lendemain matin pour prendre le premier train à destination de San Diego. Je n'avais pas vu mon père depuis qu'il avait quitté la maison. Je sais que c'était complètement inconscient de ma part et terriblement dangereux ; mais j'avais besoin de lui plus que jamais. Je disparu donc de chez moi un matin d'Octobre laissant, pour la rassurer, une lettre écrite par mes soins. Après plusieurs heures à voir défiler des milliers de bâtiments différents j'arrivai enfin à destination. Je pris un taxi avec l'argent que j'avais économisé et donna l'adresse de mon père écrite sur un bout de papier. J'étais tellement heureux de pouvoir enfin le retrouver que j'avais presque failli oublié mon sac dans la voiture. Malheureusement il arrive parfois que la vie prenne un tout autre tournant, que rien n'aille comme on l'avait prévu. Et ce jour là était encore un témoignage de cette maxime. A peine avais-je franchi la porte qui n'était pas verrouillé que déjà une horrible odeur m'imprégnait les narines. Avançant avec prudence, toutes les fibres de mon corps tremblaient à l'idée de ce que j'allais trouver. Au moment où je parvenais enfin dans le salon, la désagréable senteur s'intensifia de plus bel et mon sang ne fit qu'un tour lorsque mes yeux se posèrent irrémédiablement sur le cadavre de mon père baignant dans un flot d'alcool et de vomie.

Chapter Two

Comment vivre une existence tout à fait normal après avoir passé près de trois jours dans un appartement avec le corps de votre père en décomposition, tout ça parce que vous aviez dépensé tout ce que vous aviez pour le rejoindre ? Trois jours oui, trois jours à m'en vouloir à un point tel que j'avais plus d'une fois frappé dans les quatre coins des pièces ou pleurer jusqu'à ce que plus aucune larme ne puisse s'écouler de mes yeux aussi secs que le désert du Sahara. Si j'avais d'abord fait passer mon bonheur avant celui de ma mère qui elle n'avait pas hésité à remplacer son ex-mari par le meilleur ami de celui-ci quelques semaines après leur séparation, mon père serait peut-être toujours en vie à l'heure actuelle. C'était ma faute. Je pensais avoir fait le bon choix. C'est pourquoi pendant ces 72h je n'avais cessé de haïr ma mère ainsi que moi-même. Mais il faut croire que le fait que je puisse avoir disparu l'avait tout de même inquiété un minimum puisqu'elle signala rapidement ma fuite. Les policiers ne tardèrent pas à retrouver ma trace. Une chance encore parce qu'il y a fort à parier que j'aurais rejoint le triste sort de mon père. Enfin une chance … pour les autorités et celle qui m'avait donné la vie parce que pour moi je ne pourrais pas aussi bien le dire. En effet, durant ces trois jours interminables, quelque chose en moi avait changé, une chose terrible qui n'était pas prête à repartir de si tôt. C'est comme si depuis ma naissance elle avait cherché à se manifester et voilà qu'elle avait profité de cette brèche pour enfin se faufiler au sein même de mon esprit. Cette partie de moi-même que je considérerais plus tard comme une horrible aliénation de mon subconscient, se faisait appeler Estevan.

••••••••••••••••••••••••

« Mais pourquoi tu as fait ça ? », répétai-je sans cesse dans un sanglot continu. J'étais perdu, complètement déboussolé par ce qui s'était passé plus tôt dans l'après-midi. Je n'avais que 16 ans mais déjà je mesurais toute la gravité de la situation. Plongeant mes yeux dans le miroir de ma chambre, juste en face du lit, je l'observais me parler. « Je l'ai fait pour nous Gabriel, pour nous … ce petit con prétentieux ne méritait pas mieux ». Peinant à respirer, j'enfouissais ma tête dans mes mains en imaginant peut-être que tous mes problèmes disparaîtraient ainsi. Hélas j'étais bien naïf. Rien ne pourrait changer la situation actuelle. Ce qui est fait est fait. Pourtant je me sentais terriblement coupable, comme si j'aurais pu l'empêcher, et en un sens c'était vrai. « Mais il est à l'hôpital maintenant ! Tu as failli le tuer ! Et puis la police va vouloir savoir qui lui a fait ça ... ». Je tremblais de tout mon être à l'idée d'entendre les sirènes du coin de ma fenêtre. C'est alors qu'un rire goguenard s'éleva de mes entrailles. « Crois-moi, si j'avais voulu sa mort, il serait à la morgue plutôt qu'en réanimation. Quant aux poulets ne t'inquiète pas pour ça, avec ce que je lui ai fait ce merdeux ne parlera pas ». Au delà de la glace je pouvais clairement visualiser son sourire sadique et dénué de remords. Affichant des yeux exorbités par la peur, de nouvelles larmes vinrent couler le long de mes joues et ma gorge se serra de nouveau dans un gloussement apeuré. Ceci avait plus que le don d'énerver Estevan. « Arh ! Arrête de chouiner comme un bébé ! Tu détestais aussi bien ce mec que moi pour t'avoir ridiculiser une énième fois au réfectoire de l'école devant tous les autres. Je t'ai vengé. Tu devrais me remercier au lieu de te comporter comme une véritable fillette ». Je n'étais plus apte à l'écouter davantage. La colère avait pris le dessus sur la terreur. « Assez ! », criais-je alors dans une tentative désespérée de le faire sortir de ma tête. Et par chance elle ne fut pas veine car Estevan me laissa en paix pour le reste de la journée. Je pris une grande inspiration de soulagement. Ce n'était que le début de mes ennuis.

Chapter Three

Ah l'amour ! Qui aurait pu croire un jour que moi, Gabriel Whisper-Rhodes, trouverait une personne qui tomberait sous mon charme ? Pas moi en tous cas, et beaucoup d'autres également. J'avais 18 ans quand mes yeux se posèrent pour la première fois sur son magnifique visage en parti dissimulé par une longue et ravissante chevelure brune. Je me rappelle encore de cette scène comme si c'était hier. J'étais au réfectoire, seul à une table pour ne pas changer, lorsque je l'aperçus franchir le seuil de la salle. Elle était nouvelle ici, j'en étais persuadé. J'avais une mémoire photographique extraordinaire, notamment en ce qui concernait les visages, et le sien jamais je n'aurais pu l'oublier. L'endroit était plein ce jour là, un brouhaha incohérent de discussions s'élevait un peu partout autour de moi. Tous étaient accompagnés pour le repas du midi et c'est pourquoi la quasi totalité des tables étaient prises, même si bien sûr il aurait pu rester de la place pour au moins une personne. Ne m'attardant pas plus sur sa présence, car il était certain qu'elle ne prêterait pas attention à moi, je me replongeai machinalement dans mon livre de bio-chimie des plus passionnants. C'était un jour comme les autres, du moins c'est ce que je croyais. « Salut, cette place est libre ? ». Surpris, je relevai rapidement la tête, mes yeux grands ouverts par ce qui se trouvait devant moi. C'était elle, la sublime brunette aux cheveux bouclés. Est-ce qu'elle se moquait de moi ? Était-ce un moyen comme un autre de martyriser la tête turc de l'école pour se faire accepter par les autres ? Cela ne pouvait être que ça, il n'y avait pas d'autres explications. Mais ce jour là il faut dire que rien ne fonctionnait comme d'habitude, à ma plus grande joie d'ailleurs. Me toisant d'un sourire sincère, cet ange tombé du ciel attendait ma réponse. Je n'avais absolument pas l'habitude qu'une aussi jolie fille m'adresse la parole et c'est donc pour cette raison que je lui répondis par un hochement de tête positif tout en ravalant ma salive. J'avais l'impression que tout le monde nous regardait mais bizarrement ça m'était égal, je n'avais de yeux que pour elle. Contente apparemment de ma réponse, cette dernière pris place juste en face de l'endroit où je me tenais. « Moi c'est Cassie Wellington ». Elle me tendit la main en guise d'échanges. Toujours aussi dérouté par la situation, je lui rendis son geste, l'expression de mes sentiments gravée d'une neutralité déconcertante. « Gabriel … Gabriel Whisper-Rhodes ». Son sourire jadis figé, se dessina davantage et elle émit un petit gloussement mélodieux. « Gabriel comme l'Archange Gabriel ? Oui désolée mon père est pasteur.. ». Cassie se mit à rire de plus bel et je ne pus m'empêcher de la rejoindre tant je me plaisais à l'entendre rire. C'est ainsi que commença notre idylle. J'avais l'impression de renaître, comme si plus rien n'avait d'importance. Même la peur constante de voir débarqué Estevan a tout moment avait disparu de mon esprit. Pour la première fois depuis des biens des années, je vivais.

Hélas, le destin a parfois un drôle de sens de l'humour et il faut croire qu'il prenait un malin plaisir à jouer avec moi. Enfin c'est ce que j'essayais de me dire parce qu'au fond de mon être je savais pertinemment que le destin n'était en rien responsable de la terrible tragédie que j'allais vivre ; c'était bel et bien une partie de moi qui était la cause, quelqu'un à qui je n'aurais jamais dû permettre de prendre le dessus : Estevan. Certes il m'avait aidé à tenir le coup durant ces trois jours insoutenables en tête à tête avec le cadavre de mon père mais il m'avait aussi volé une partie de mon innocence. Il avait fait de moi un monstre assoiffé de sang et cette idée me rendait malade. Je pensais être assez fort pour le combattre, ou tout du moins le maintenir dans son excès mais la jalousie d'Estevan était incontrôlable. L'idée que je puisse lui préférait Cassie lui était impossible. C'est pourquoi, alors que cela faisait plus d'un an que je vivais une relation pleinement épanouie avec mon seul et unique amour, ma vie bascula en quelques secondes. En effet, j'étais sur le chemin de sa maison – ses parents étant parti pour le weekend – avec une bague à la main car je m'apprêtais à enfin sauter le pas et lui faire ma demande, lorsqu'un immense écran noir se dessina devant mes yeux. Après ça plus rien, le blackout complet. Gabriel avait disparu. Lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, des voix et des lumières vives s'entrechoquèrent. Le visage contre le sol, je sentis des mains se posaient sur moi afin de me soulever du mieux qu'elles pouvaient. Au même moment une douleur vive, intense comme si on était en train de m'arracher l'épaule droite se propagea dans tout mon corps. Jamais je n'avais ressenti pareil douleur. « Il est vivant ! », cria la personne qui m'avait retourné. « ça va aller mon garçon.. ». Un épais voile brouillait ma vision, je n'arrivais pas à percevoir l'homme qui me parlait mais je savais qu'il n'était pas seul dans la pièce, d'autres étaient là s'attelant à des tâches dont j'ignorais la teneur. « Cassie … ou est Cassie ? », me mis-je à répéter tel un disque rayé.

Après mon réveil à l'hôpital, j'apprenais en fait qu'un voleur s'était introduit chez Cassie et nous avez tiré dessus tous les deux. Malheureusement, j'étais le seul à avoir survécu, celle que j'aimais s'étant prise une balle en plein cœur et milieu des deux yeux. Impossible alors de s'en sortir. Les autorités mentionnèrent d'ailleurs l'idée d'une exécution tant cela semblait étrange. Il faut croire que les poulets pouvaient avoir un minimum de jugeote quand ils s'en donnaient vraiment la peine. Et oui la thèse du meurtre pur et simple était bel et bien valable car c'était moi qui m'en était chargé ! Pour me faire passer pour la pauvre victime de service, j'ai volontairement décidé de me tirer une balle dans le bras avant de me débarrasser de l'arme. Sans cette pétasse écervelée ni ce pleurnichard d'Estevan, j'étais enfin un homme libre pouvant agir selon tous mes désirs, et quel désirs ! Baise, drogue, violence, dépravation, sadisme et torture en tout genre ! Terminé le petit étudiant bon sous tout rapport et bonjour au salopard de première. Après m'être rétabli de la soit disant attaque, je décidais de changer d'air. Je posais alors mes valise au Mexique et plus spécialement à Tijuana, me faisant rapidement connaître dans le monde de la criminalité, notamment en tant que trafiquant mais aussi et surtout pour la dangerosité que j'incarnais. Partout où je passe à présent des murmures et des regards inquiets s'échangent, tous connaissant mon imprévisibilité machiavélique sans faille. Je suis le Diable en personne que cela soit aussi bien auprès de mes ennemis - paix à leur âme - que de la gente féminine ; surtout si je dois passer outre leur consentement.

Epilogue

Enfermée dans cet appartement sans moyen de s'échapper, ce n'était pas faute pour la jeune fille d'avoir chercher une éventuelle sortie. Hélas rien. Elle avait peur et ce même si elle refusait de le montrer totalement. Cela faisait quelques jours seulement que cet homme l'avait récupéré – la sauvant d'une mort certaine certes – mais à quel prix ? Physiquement il aurait eu tout pour lui plaire mais elle était si effrayée en sa présence. Perdue dans ses pensée, Delicia en fut violemment tirée alors qu'elle venait d'entendre le cliquetis des clefs tourner dans la serrure de l'autre côté de la porte d'entrée. Recroquevillée sur le fauteuil du salon, elle leva la tête, ses yeux inquiets se posant irrémédiablement sur le propriétaire des lieux. Il avait déjà abusée d'elle depuis son arrivée. Enfin abusée.. Delicia était complètement perdue avec cet individu qui se faisait nommer Estevan car, elle avait honte de l'avouer, elle avait éprouvé une sorte de plaisir malsain, le criminel lui arrachant alors des cris de jouissance gênés. Jetant un coup d'œil à celle qu'il considérait comme sa propriété, le jeune homme alla droit à la cuisine pour se servir un café, le tout sans un mot. Il n'était pas du genre à faire la conversation. C'est à ce moment là que, pris par un élan de désespoir Delicia fonça vers la porte en question ayant tout de suite remarqué que ce dernier ne l'avait pas verrouillée. Mais c'est lorsqu'elle posa enfin sa main sur la poignet qu'elle sentit une force herculéenne par rapport à elle la saisir violemment. « Lâche-moi !! », hurla alors la jeune mexicaine en gesticulant de toutes ses forces. « Va te faire foutre espèce d'enfoiré ! ». Agacé par le comportement de sa captive, Estevan la plaqua contre le mur le plus proche en lui mettant une main devant de la bouche, afin d'avoir toute son attention. Plongeant son regard froid et terriblement dangereux dans celui de Delicia, celle-ci ne pouvait plus que tendre l'oreille : « Écoute-moi bien à présent Poupée, car je ne le répèterai pas. Désormais tu m'appartiens et ce quoiqu'il arrive. Tu feras exactement ce que je te dis quand je te le dis, tu ne sortiras de cet appartement que lorsque je t'en donnerais l'autorisation. Est-ce que c'est clair ? De toute manière personne ne t'entendra ici... alors tu peux aussi bien crier que te débattre ça ne m'excitera que davantage.. ». Il s'arrêta un instant avant de venir l'attraper par les cheveux et de la faire tomber à genoux, face à lui. Défaisant se ceinture puis la fermeture éclaire de son jean avant finalement de libérer son membre déjà durcit par le cours des événements, Estevan rajouta en présentant sa virilité à la bouche de la prisonnière : « Ne pense même pas à y laisser les dents ou le sort qui t'était réservé par ton mac ne serait être qu'un doux rêve d'enfant comparé à ce qui t'attendrait... ».

Bien sûr Estevan ne pouvait tuer la jeune fille qui, malgré son comportement, ressemblait de manière troublante à Cassie. Un flot d'émotions contradictoires que le criminel ne parvient pas vraiment à gérer, utilisant alors violence, perversité et lutte pour arriver à gérer cela. A côté, Delicia ne sait absolument pas comment gérer cet homme énigmatiquement terrifiant. Elle ignore réellement comment être avec lui, tantôt assez tendre et tantôt lui arrachant ses vêtements pour s'insinuer en elle avec ou non son consentement. Mais le plus étrange dans cette histoire c'est que parfois la mexicaine se plait dans cette position de dominée, même si évidemment elle se refuse à l'avouer.