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 Under the Bridge [Terminé]

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MessageSujet: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeSam 10 Mar - 23:10

Cael était non loin de l'hôpital. Non, il n'était pas malade, loin de là même, il était pleinement en forme. Depuis son arrivé à Tijuana, il faisait toujours beau, ou presque. Le temps était un peu frais par moment, surtout la nuit, mais sinon, c'était drôlement chaud, une chaleur sèche, donc idéal. Il s'était installé sous un viaduc qui menait à l'entrée de celle-ci, dans un des quartiers les plus achalandés de la ville, d'après ce qu'il a remarqué. Ce soir, il dormira peut-être à cet endroit même, mais en attendant, il jouait de la musique. Avec sa guitare acoustique, il jouait à répétition les accords de la chanson "Under the Bridge" des Red Hot Chili Peppers. Si vous ne la connaissez pas, courrez l'écouter, c'est un classique! Bref, il la jouait, un chapeau de cowboy à l'envers non loin de lui, rempli de quelques piécettes. Bah oui, si les gens veulent donner de l'argent, elle est certainement la bienvenue, puisqu'il n'a pas un sou. Il n'avait jamais eu dans l'idée de faire ça, mais quand on a plus un peso ou un dollar américain sur soi, puisque les deux monnaies circulent au Mexique et qu'un beau jour, alors que vous pratiquez, comme ça, dans un parc, quelqu'un vous offre un billet de 10 pesos, alors vous le prenez et vous vous dites: "tiens, j'ai peut-être une façon de me faire un peu d'argent de poche". Depuis donc, quand il est à sec, il jouait, un peu de tout et ça lui permettait de se pratiquer en même temps.

Derrière lui, un peu à côté, il avait son sac à dos, plein, bourré même. C'était le seul truc qu'il trimballait avec lui. Fini le grand garde robe rempli pour lui. Il avait aussi, installé de façon anodine entre le mur du viaduc et son sac, un ballon de football, plutôt usé d'ailleurs, à qui le remarquerait. Il jouait avec le capuchon de son pull relevé, mais remerciait quand même les passants dans un gracias qui témoignait de la reconnaissance et qui faisait savoir aussi qu'il était bien Mexicain et non pas un touriste ou un jeune Américain en cavale aux États-Unis. Ils sont plutôt rares ceux-là d'ailleurs. Au contraire, à Tijuana, il y a beaucoup de jeunes Mexicains prêts à tenter le coup pour franchir la frontière au nord. Plus de dix milles mort de 2011 à 2012 dans la guerre des cartels, il y a de quoi vouloir fuir le pays.

Cael jouait donc, remerciant les passants qui donnaient de temps en temps. Il aurait bien joué dans l'entrée de l'hôpital, mais on l'avait dégagé de là et des policiers surveillaient l'entrée et la police mexicaine... disons que l'éthique, ce n'est pas son fort, alors il vaut mieux l'éviter aussi. Une fille qui marchait, une blonde, finit quand même par s'arrêter à sa hauteur et le jeune Latino lève la tête vers elle, intrigué par le fait qu'elle écoutait avec attention, qu'elle ne donnait pas un sou et qu'elle ne disait rien non plus. Elle était blonde, plus ou moins grande, très maigre, un peu trop, ce qui trahissait certains signes. Le jeune homme continua à jouer et finit la chanson. Ayant arrêté, il remarqua que la demoiselle ne parlait pas toujours. Alors il releva de nouveau la tête vers elle, posant sa guitare un peu sur ses jambes, puisqu'il était comme assis, les jambes devant.

-Vous avez aimé?

Lui demanda-t-il dans un anglais hésitant. Pourquoi? Premièrement, parce qu'il a beau avoir eu des cours d'anglais, il n'est pas 100% bilingue pour autant. Aussi, s'il emploie l'anglais, c'est parce qu'une fille blonde à la peau si blanche... peu probable qu'elle soit Mexicaine et si elle l'est, alors ces origines espagnoles ou aztèques sont bien loin disons. Il la regardait donc, un doux sourire sur le visage, un brin intrigué. Que lui voulait-elle?

Tenue:


Dernière édition par Cael DeSanto le Lun 2 Avr - 12:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 11 Mar - 0:04


Under the bridge


Raphaëlle était sur le point de terminer son service. Toutefois, avant de sortir définitivement de l’hôpital, elle décida de se rendre dans la réserve de médicaments. Il fallait un pass pour y accéder. Heureusement, de par son métier d’infirmière, elle en avait un. Agissant très vite de peur qu’on la surprenne, elle vola divers médicaments. Quelques uns pour sa consommation personnelle, d’autres qu’elle pourrait revendre pour se faire de l’argent. Chaque semaine, c’était la même routine. Si, au début, elle avait su se montrer raisonnable, elle commençait à voler de plus en plus de choses. Tôt au tard, les soupçons finiraient par se porter sur elle mais, pour le moment, elle n’en avait rien à faire. Le désir d’avoir sa morphine et ses quelques comprimés étaient plus forts que tout. Ce sentiment l’emportait sur sa raison. Telle une ombre, elle ressortit dans le couloir sans se faire voir. Mission accomplie. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle avait réussi, une fois de plus. Étant donné que toutes ces boîtes étaient planquées dans les poches de son pantalon, elle se dépêcha d’atteindre le vestiaire. D’un geste vif, elle les fourra dans son sac et se changea. Au revoir l’uniforme blanc de l’hôpital bonjour sa fine robe d’été. Sans se faire prier, elle sortit du bâtiment. Après avoir commis une telle imprudence, elle ne désirait pas s’y éterniser plus longtemps que nécessaire. Son précieux sac serré contre son cœur comme si sa vie en dépendait, elle prit le chemin du bidonville. Elle ne roulait pas sur l’or, vivait dans un endroit de merde mais, au moins, elle ne s’en rendait pas compte grâce à la drogue. C’était le seul point positif de sa vie pourrie.

Cependant, elle fut arrêtée dans sa marche par une mélodie. Oh, bien sûr, ce n’était pas la musique qui manquait à Tijuana mais celle-ci était différente. Moins bruyante, plus dans la précision. Curieuse, elle décida de se diriger vers la source de ces sons. Son cœur manqua un battement lorsqu’elle vit un jeune homme, une guitare dans les mains. Il faisait la manche. Elle lui aurait bien donné quelque chose mais elle n’avait plus un sou. Tout passait dans la drogue et autres substances illicites. Le voir jouer pour gagner sa vie lui fit mal au cœur. Elle n’aurait pas su en donner la raison précise mais cette situation la toucha particulièrement. Bercée par ces sons, elle ne remarqua même pas qu’elle était immobile depuis un bon bout de temps. Finalement, il releva la tête vers elle. Il avait un fort accent espagnol. Elle lui sourit d’un air bienveillant et parla dans sa langue maternelle. « Oui, j’ai aimé mais je suis désolée je n’ai rien à te donner » Elle était un peu embêtée. Pour une fois que son argent aurait servi à quelque chose d’utile … Depuis qu’elle l’avait vu, une question lui brûlait les lèvres. « Je peux te demander ton âge ? » Techniquement, elle venait juste de le faire mais il était libre de refuser de le lui donner. Elle n’aurait pas su le déterminer avec précision mais, en tous cas, il était beaucoup trop jeune pour vivre sous un pont. Personne ne méritait ça. Il lui faisait mal au cœur d’autant plus qu’il n’avait vraiment pas l’air méchant. Elle jeta un coup d’œil à son sac. Elle était de plus en plus persuadée qu’il vivait dans les rues, toutefois, elle tint à se le faire confirmer. « Tu vis ici tout seul ? » Pour le coup, elle était curieuse voire même mêle-tout mais c’était dans sa nature. Elle aimait aider les gens, ce n’était pas pour rien qu’elle était infirmière.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 11 Mar - 3:55

La guitare chez les DeSanto, c'était important. Son père en joue, un autre de ses frères en joue aussi et encore mieux que lui. Normal, puisqu'il en joue depuis plus longtemps aussi. Du coup, c'était normal qu'il avait appris et cette guitare qu'il avait, il ne l'avait pas volé, il l'avait acheté, avec de l'argent âprement gagné. Aux dires de son père, il aurait dû s'acheter quelque chose de plus utile, mais pour Cael, jouer de la guitare, c'était important. Il a souvent eu un côté plus cigale que fourmi, c'est vrai. D'ailleurs, il ne regrette pas encore jusqu'où cela l'a conduit. C'est vrai, arriver à Tijuana sans un sou, ce n'est peut-être pas la situation idéale, celle dont tout le monde rêve, mais quand même, pour lui, c'était un sommet d'y être parvenu.

Une femme le regardait donc jouer de cette guitare chèrement acquise. Qu'on le regarde, ce n'était pas nouveau, mais la plupart des gens n'attendaient pas la fin de la chanson pour passer leur chemin. Elle, non, elle restait et il ne savait pas encore pourquoi, ni ce qu'elle lui voulait, enfin, si elle lui voulait quelque chose. Car Cael est encore un peu naïf, voire beaucoup même. Il croit à la bonne foi des gens, au bien qu'ils ont au fond d'eux. D'ailleurs, c'est pourquoi lui-même est presque toujours souriant et qu'il semble prendre les choses sous le bon angle. C'est encore un éternel optimiste, du genre persévérant, qui ne baisse pas les bras et qui défi les embûches. La blonde en question, qu'il considérait déjà comme une Américaine, lui répond dans un anglais plus fluide que le sien sans doute. Elle avait aimé, mais elle regrettait de ne rien avoir à donner. Cael haussa des épaules, ce n'était pas si important pour lui et il ajoute, avec un léger sourire serein sur le visage:

-Ce n'est pas grave. Vous avez aimé, c'est bien.

Il voulait dire que le fait qu'elle ait aimé, c'était ça le plus important, mais en anglais, il cherche ses mots, alors il va pour le plus simple, ainsi, c'est moins gênant. Cael profite de cet instant pour prendre une pause. D'ailleurs, il se lève, parce qu'à rester assis ainsi, ses jambes s'engourdissaient. Une fois debout, Raphaëlle peut constater que jeune ou non, le Latino en face d'elle est assez grand. Il mesure déjà six pieds, ou 1m80 si vous préférez, peut-être un petit plus, à cause de la capuche. Il avait laissé sa guitare de côté et son sourire s'amincit à la question de la demoiselle en face de lui.

-J'ai dix-sept ans. Et vous?

Cael n'avait rien à cacher et puis, il n'était pas du genre à envoyer les gens baladés. Il est jeune, c'est certain et il le sait, mais il est convaincu lui que ça ne change rien à rien. Ça ne l'empêche pas de vivre, d'aller au bout ce qu'il veut. À l'aise, puisqu'on lui posait la question, il se sentait libre de la retourner, question d'avoir l'impression d'être sur un pied d'égalité aussi. Le jeune homme se penche, range sa guitare dans son étui, puis le soulève et l'ancre contre son épaule et il retourne près du mur, un peu plus dans la pénombre. Quand Raphaëlle lui demande s'il vit ici, sous ce pont, Cael jette un oeil autour, puis reporte son attention sur elle.

-Ici? Pas plus ici qu'ailleurs. Mais oui... je suis seul.

C'était assez évident en même temps, sinon, qu'est-ce qu'il ferait là? Cael ne comptait pas dormir ici, sûrement ailleurs, dans le parc derrière l'hôpital peut-être, ça semble un endroit joli. Il sait aussi que son "amie", c'est plutôt récent, Seextine, peut lui offrir un toit de temps en temps, mais Cael est un jeune homme gêné, il ne veut pas abuser et puis, il aime se débrouiller seul aussi. C'est nouveau pour lui, battre de ses propres ailes et il en est fier. Il s'avance un peu et tend la main droite, son autre main sur la bretelle de son étui.

-Je m'appelle Cael.

Il accompagne sa présentation d'un beau sourire, plutôt sûr de lui et de ce petit regard brillant, vivant, enthousiasme, pas miné le moins du monde. Il y avait de la vie dans ce corps, cet esprit, il n'était pas une sorte de mort-vivant qui se laisse dériver sur le fleuve du temps.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 11 Mar - 17:29

Ce jeune homme l’intriguait. Il avait l’air de se contenter de peu pour vivre ce qui n’était pas vraiment dans le tempérament des touristes américains descendus à Tijuana pour faire la fête. A première vue, il possédait uniquement un sac à dos et une guitare. Pourtant, il ne semblait pas teigneux. Au contraire, il paraissait de bonne humeur. Si elle avait été à sa place, elle aurait sûrement été désagréable avec les passants. Quoique, étant donné qu’elle aurait dépendu de leur argent, rien n’était moins sûr. Bref, après avoir fait le tour des lieux du regard, son attention se reporta vers le jeune homme. Apparemment, il n’avait pas l’air fâché qu’elle n’ait rien à lui donner. Il semblait simplement ravi qu’elle ait aimé sa musique. Elle était flattée mais ce n’était pas ça qui allait le faire vivre. D’autant plus que, du coup, il s’était arrêté de jouer pour parler avec elle. Bizarrement, elle était de plus en plus mal à l’aise face à cet homme si innocent. Finalement, il se leva. Même si les traits de son visage semblait jeunes, elle put remarquer sans aucune difficulté qu’il avait facilement une tête de plus qu’elle. Il n’était peut-être pas aussi faible que ça finalement. Elle lui sourit. Il avait 17 ans ? Sérieusement ? A son âge, elle, faisait sans doute la moitié de sa taille. En même temps, elle n’avait jamais été bien grande ni robuste. Elle avait toujours été une petite chose fragile que l’on pouvait briser en la poussant trop fort. Nullement offusquée qu’il lui demande son âge – elle n’était pas du genre de femmes qui riaient l’air gêné de peur d’avouer qu’elles n’étaient plus toute jeunes – elle lui répondit. « J’ai 24 ans » Bon elle n’était pas non plus une grand-mère mais, mine de rien, elle n’avait pas vu les années défiler.

Sans prévenir, il rangea sa guitare dans son étui et s’enfonça dans ce pont qui lui servait de maison de fortune. Même si elle n’y avait pas été invitée, elle fit quelques pas dans sa direction. L’intérieur semblait plutôt humide. Les nuits n’étaient pas très froides à Tijuana mais cet environnement était propice aux maladies en tout genre. Comme elle l’avait deviné, il vivait seul et dans la rue. « Tu n’as personne qui pourrait t’héberger quelques temps ? Désolé si je me mêle de ce qui ne me regarde pas mais vivre dehors est très dangereux ici, surtout la nuit. Des gens louches peuvent débarquer de n’importe où pour faire Dieu sait quoi » C’était tout elle. Déjà à s’inquiéter pour un homme qu’elle connaissait à peine. Si elle se fichait royalement de ce qu’il pouvait lui arriver, ce n’était pas le cas en ce qui concernait les autres. Elle leur portait toujours énormément d’attention. Non, il ne pouvait pas rester là. Il allait se faire tuer dans le mois. Encore sous le choc, elle lui tendit la main lorsqu’il se présenta sans vraiment s’en rendre compte. « Moi c’est Raphaëlle. Ça sonne pas très mexicain je sais. Mes parents ont toujours aimé les prénoms étrangers. D’ailleurs, si tu te sens plus à l’aise en parlant espagnol, n’hésite pas » Elle lui sourit gentiment. Elle n’avait absolument rien d’une mexicaine mais, pourtant, elle l’était de par son père. Elle devait probablement être la mexicaine la plus blanche de tout le pays. En même temps, sa mère était très pâle et les drogues avaient aussi rendu son teint plus cadavérique. Afin de le mettre plus à l’aise, elle se mit à parler espagnol. « Tu devrais aller voir au bidonville. De temps en temps, il y a des endroits qui se libèrent. Quand les gens meurent et tout ça. C’est pas très joyeux mais ça pourrait te dépanner à l’occasion. Tu veux que je vienne avec toi ? » Une droguée en bonne samaritaine. On aura tout vu.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 11 Mar - 18:41

Cael vivait une aventure. Pour lui, c'était ça. Chaque journée offrait ces petits défis à surmonter, mais il ne s'en faisait pas à outrance et débrouillard, il trouvait toujours ou presque un moyen de s'en sortir et de faire en sorte de passer à la prochaine journée sans trop mal s'en tirer. C'est certain qu'il pourrait faire demi-tour et rentrer chez lui, dans son petit village dans le désert mexicain, mais à quoi bon? Sa vie prenait bien plus de sens ici à ses yeux qu'elle n'en avait là-bas. Là-bas, c'était d'un ennui... alors qu'ici, c'est vraiment amusant. Ils se passent toujours plein de trucs, comme cette rencontre. Cael adore rencontrer des gens, il est un mec plutôt sociable et comme il aime la nouveauté, il aime rencontrer de nouvelles personnes, ce qui arrive souvent quand vous venez de débarquer dans une ville où vous n'avez jamais été de auparavant.

Quel âge avait la blonde en face de lui, maintenant un peu plus petite? Vingt-quatre ans, c'est bien l'âge qu'il lui aurait donné, enfin, pas exactement, mais il s'était dit dans la vingtaine. Il remarquait qu'elle avait les traits tirés, peut-être à cause de la fatigue et enfin, si sa mère la voyait, elle dirait de cette fille qu'elle est malade, mais bon, Cael décide de ne pas trop se fier à cette pensée. Sourire en coin, le garçon, car oui, il n'a même pas encore dix-huit ans, fit remarquer:

-24 ans, c'est un beau âge. On a le droit de tout faire.


Oui, son anglais n'était pas tout à fait au point, mais il arrive à se faire comprendre au moins. Tandis qu'il se ramassait un peu, le beau brun se préparait ainsi à mettre les voiles ailleurs, puisque non, il ne comptait pas dormir sous ce viaduc un brin trop inhospitalier pour lui, il comprend, au fil de la discussion avec la jeune femme près de lui que celle-ci s'inquiète pour lui. Elle lui faisait un peu la morale et il se demandait pourquoi elle s'en faisait autant pour lui. Il a l'air si mal en point? Oh et qu'elle se rassure, ça ne fait que deux jours qu'il n'a pas pris une douche avec du savon, mais sinon, il passe à la plage tout les jours! Quand elle évoque Dieu de cette façon, il ne peut s'empêcher de penser que d'où il vient, évoquer Dieu de cette façon est un blasphème. Sa mère lui ferait remarqué et cette pensée le fit sourire un instant.

-Hey bien vous savez, je n'ai peut-être que dix-sept ans, mais je sais ce que je fais.


Cael n'est pas si susceptible, mais il trouvait qu'elle orientait drôlement la conversation et il la regardait maintenant avec suspicion. Était-elle une travailleuse sociale? Ou pire encore, une de ses "messies" venues des États-Unis qui veulent venir en aide et faire la leçon aux pauvres petits Mexicains. Ah non, pas ça, par pitié... D'ailleurs, pour essayer de repartir sur une bonne note et montrer qu'il n'est pas un désespéré qui cherche la pitié des gens, il se présente avec confiance. Il apprit que la fille s'appelait "Raphaëlle", un prénom qui se prononce drôlement pour lui et qui s'écrit encore plus étrangement. Le "ll" est une lettre et un son en soi en espagnol qui ne sonne pas du tout comme prononcé dans une langue francophone. Du coup, oui, son prénom était étranger, c'est certain. Au moins, elle parlait espagnol, ce qui était un soulagement pour lui.

-Ah, tu parles espagnol? Je suis plus à l'aise en espagnol, c'est vrai, je veux dire... C'est ma langue.


D'ailleurs, il fait une autre faute en disant "tongue" en anglais au lieu de "language" par exemple, ce qui n'a pas tout à fait la même signification. Il se détourne un court instant d'elle pour ramasser son sac à dos et son ballon, qu'il tenait sous son bras. Elle parlait d'aller au bidonville et là, il se redresse et se retourne vers elle, le regard très sceptique. Le bidonville? Il appréciait quand même l'attention et le coup de main en soi. C'est la deuxième personne qui veut bien l'aider. Décidément, ce qu'on dit sur les gens des grandes villes n'est pas vrai! Ou bien il y a un certain nombre d'exceptions ou bien c'est lui qui est sérieux. Il passe à l'espagnol quand il répond, ce qui allait de soit, puisque Raphaëlle lui parlait maintenant en espagnol.

-Le bidonville? Vous savez, c'est gentil de vouloir m'aider, vraiment, ça me touche, mais je me débrouille bien et je ne crois pas que le bidonville... Je me trouverai un autre endroit.

Même lui n'a jamais vécu dans un bidonville. D'accord, son village n'était pas riche, pas du tout même. Le toit de la maison coulait lorsqu'il pleuvait et les murs n'étaient pas des plus solides, mais c'était une maison, pas un taudis et ils ne vivaient pas dans un dépotoir non plus et ne mangeait pas dans les poubelles. Cael est comme le reste de sa famille, pourvut d'une certaine fierté et il sera tombé bien bas le jour où il ira passer une nuit dans un endroit pareil. Encore plutôt dormir sur un banc d'église. C'est la condition, c'est de se confesser, c'est pas si mal.

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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeLun 12 Mar - 12:52

Raphaëlle avait toujours été une fille très bavarde. Elle aimait parler de tout et de rien à l’unique condition que le sujet ne dérive jamais sur elle. Elle avait horreur de parler de sa vie. Trop de choses honteuses à avouer sans doute. D’ailleurs, personne – mis à part ses dealeurs – ne connaissait son addiction pour la drogue. Même si plusieurs personnes s’en doutaient, elle ne voulait pas confirmer leurs soupçons. Elle ne voulait pas de leur aide ou, pire, de leur pitié. Même son père ne savait rien. D’ailleurs, s’il avait été au courant de son problème, elle ne serait sans doute plus là pour en parler. Il l’aurait probablement envoyée dans un centre de désintoxication. Elle frissonna à cette idée. Hors de question pour elle de s’enfermer H24 avec des malades. Elle n’avait aucun problème. Elle pouvait arrêter à n’importe quel moment. C’est juste qu’elle ne le voulait pas. Par contre, il y avait en dessous de ce pont une personne qui avait de vrais problèmes : Cael. Reconnaissant une petite partie de son propre parcours en lui, elle s’était immédiatement mise en tête de l’aider. Et bien oui, elle aussi avait vécu quelques temps dans la rue lorsqu’elle était trop stone pour rentrer ou lorsqu’elle n’avait tout simplement plus d’argent pour payer son loyer. Bref, elle connaissait un peu le milieu. Entre autre, elle savait que voir débouler une personne prête à vous aider amenait inévitablement de la suspicion. C’est pourquoi elle avait décidé d’engager la conversation pour lui montrer qu’elle n’avait aucune mauvaise intention. Lorsqu’il lui dit que 24 ans était un bel âge, elle haussa les épaules. « Ouais, on peut tout faire mais on fait que des conneries » A commencer par boire ou prendre de la drogue par exemple. Il lui assura qu’il savait ce qu’il faisait. Elle lui sourit n’en croyant pas un traitre mot mais ne le montrant pas. « Je n’en doute pas, tu as l’air très déterminé » Elle n’avait aucune idée de ses buts ou de ses projets mais elle crut deviner qu’il n’était pas venu à Tijuana sans raison. Personne ne venait jamais ici sans raison.

Raphaëlle sourit, toujours dans le but de gagner sa confiance. Si elle voulait qu’il le suive afin de trouver un logement, c’était primordial. Elle amorça le début d’un rire lorsqu’elle entendit sa faute en anglais. Elle ne se moquait pas de lui mais trouvait juste ça drôle. Il se débrouillait plutôt pas mal en fait et les quelques fautes qu’il faisait ne nuisaient nullement à la compréhension de sa phrase. Cependant, son sourire s’estompa bien vite lorsqu’il vit qu’il serait sans doute assez difficile à convaincre. Elle fronça les sourcils. « Tu as une meilleure idée ? Je peux savoir où tu comptes dormir ? Sur un banc ? Par terre ? Je sais que je n’ai rien à te dire ou te conseiller mais, franchement, tu serais mieux là-bas. C’est pas le grand luxe mais, au moins, tu aurais une sorte de toit au dessus de ta tête. C’est pas si terrible qu’on le pense » Si on savait montrer assez de mordant pour ne pas se faire piquer des trucs, l’endroit était plutôt vivable. Par contre, il ne fallait pas s’attendre à trouver des appareils ménagers dans toutes les pièces. Ça, c’était réservé à ceux qui avaient assez d’argent pour se payer un appartement. « J’ai peut-être l’air bizarre mais je connais mieux Tijuana que toi. Laisse moi t’aider s’il te plait » Et, pour cause, elle vivait dans le bidonville. Etant donné qu’elle était là depuis assez longtemps, elle quittait sans cesse son logement pour en prendre un de meilleur qualité lorsque les habitants mourraient. Maintenant, elle occupait une sorte de studio désaffecté qui – oh luxe – disposait d’une source d’eau indépendante ainsi que d’une petite cuisinière connectée – grâce à du bidouillage – sur le réseau électrique de la ville. Avec un peu de chance, il finirait par posséder un tel logement un jour et, ce, gratuitement. Même s’il semblait buté, elle voulait le convaincre de tenter le coup.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeLun 12 Mar - 13:44

Si Cael est optimiste, il n'est pas cynique, ce sont deux attitudes assez incompatibles. Raphaëlle, qui est plus vieille et peut-être un peu plus aigrie par le temps semble davantage cynique que lui. La preuve, c'est que lorsqu'il voit l'âge de vingt-quatre ans comme un bel âge pour faire ce qu'on veut, Raphaëlle ajoute que selon elle, c'est surtout une belle occasion pour faire des conneries, ce qui casse un peu l'optimisme du jeune homme et l'ambiance aussi. D'ailleurs son sourire s'effaça un brin et il n'ajouta rien de plus. Qu'est-ce qu'il pouvait bien dire de toute façon? Que ce n'était pas vrai? Il ne sait pas, il n'a pas vingt-quatre ans et il ne connait pas tant de monde qui ont cet âge non plus. Après, faudrait savoir ce que sont des conneries exactement, mais ça, il était à même d'en avoir une assez bonne idée.

Au moins, après, elle semblait d'accord pour dire qu'il savait ce qu'il faisait et de son côté, il ne perçut aucunement le cynisme encore qui imprégnait les mots de Raphaëlle alors il sourit avec un petit air aimable, presque joviale.

Ensuite, si la technique de Raphaëlle pour gagner la confiance de quelqu'un, c'est le prendre de front et le confronter, disons que ce n'est peut-être pas la meilleure. En tout cas, pour ce qui est de Cael, c'est sans doute la pire. Déjà qu'il est un peu parti de chez lui pour prouver à tout le monde qu'il était capable d'aller au bout de ses rêves alors que personne, pas même sa copine, ne semblait le croire, il ne va pas se laisser rabrouer par une étrangère amaigrie et cynique qui se permet de jouer au mère Thérésa. Alors son visage se durcit, sans devenir menaçant, il ne ferait pas de mal à une mouche, mais dans la réponse qu'il fait, le ton change, empreint d'une certaine impatience, d'un énervement aussi.

-Hey oh, est-ce que je vous ai demandé votre aide, votre avis? Vous dites que n'avez rien à me dire, alors ne me dites rien. Non mais... vous vous prenez pour qui au juste? Vous vous pointez, comme ça, vous m'avez même pas filé un sou et vous me proposez de vous suivre au bidonville. Je vais vous dire, je ne sais pas ce que vous voulez au juste, mais fichez-moi la paix.

Le bidonville... voilà un endroit où il faut traîner justement. Faisons la liste des bidonvilles dans le monde. Cité du soleil, ciudad Juarez, les Favelas, ah oui, tous des beaux endroits à visiter et où passer la nuit. Hey bien Cael, qui n'est pas si stupide, se sent déjà plus en sécurité sur la plage, dans un parc ou dans le centre-ville que dans le bidonville justement et tant qu'il échappera aux policiers ou qu'il trouvera un moyen ou une façon de rester dans la partie un peu plus saine de la ville, il y restera. En attendant, il repousse cette main tendue qu'il trouve de plus en plus malsaine par ailleurs et comme il avait ramassé ses affaires, il allait s'en aller, mais Raphaëlle l'implorait presque maintenant de la laisser l'aider. Il lâche un soupire. Il n'a jamais aimé faire de la peine aux gens et puis bon, si elle tient tant à l'aider... Puis, elle avait l'air sincère quand il la regardait dans les yeux, alors il hausse des épaules.

-Bon... vous avez l'air sincère et puis si ce que vous me montrez me plait pas, j'ai qu'à m'en aller pas vrai? Alors c'est d'accord, j'accepte votre aide.

Autant être honnête, Cael faisait ça pour faire plaisir à Raphaëlle et pour lui laisser une chance tranquille, on ne sait jamais après tout. Les gens ne sont pas si généreux de nature alors quand ils le sont, c'est une bonne idée de tenter de leur faire confiance, de leur laisser une chance. C'est ce qu'il décide de faire, même s'il est encore sceptique et il est plus que convaincu qu'il ne passera pas la nuit dans un bidonville, rien que le mot et il tremble presque. Il la suivra, puis si ce qu'il voit ou sent ne lui plait pas, il fera demi-tour et puis c'est tout.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 18 Mar - 18:33

Raphaëlle avait toujours été une Madame je-sais-tout. Ce trait de caractère énervait déjà les autres élèves lorsqu’elle était à l’école. Puis, lorsqu’elle fut adolescente, cela avait énervé ses « amies » mannequins. Les seuls qui – bizarrement – supportaient ce trait de sa personnalité étaient les garçons. Raison pour laquelle elle avait toujours préféré traîner avec eux qu’avec des filles. Elle s’était longtemps demandée pourquoi, eux, ça ne les énervait pas. Bien vite, elle était arrivée à la conclusion que c’était parce qu’ils ne l’écoutaient pas. Oh, au fond, elle s’en fichait. Elle aimait parler, qu’on l’écoute ou non alors si ça convenait au deux camps, c’était parfait. Bref, encore une fois, elle n’avait pas pu s’empêcher de se croire plus expérimentée et de donner son avis. Elle ne le faisait évidemment pas par méchanceté ni pour le rabaisser mais uniquement pour l’aider. Toutefois, il ne l’entendit pas de cette oreille. Il lâcha un flot de paroles destiné à lui dire de se mêler de cette affaire. S’il lui avait collé une gifle en plein visage, cela aurait sans doute eu le même effet. Elle voulait juste l’aider… Déçue, elle baissa la tête, prenant un air de chien battu sans s’en rendre compte. Elle ne savait pas trop à quoi elle s’était attendue. Elle aurait simplement voulu qu’il lui fasse confiance et qu’il la suive mais il semblait décidé à rester dormir sur son banc. Elle n’allait quand même pas l’assommer pour le forcer à venir avec elle. Même s’il était jeune, il était assez grand pour se débrouiller tout seul. Elle le connaissait depuis dix minutes alors, au fond, même s’il mourrait, elle s’en remettrait assez vite. Oui, sauf que la blonde était une fille qui se préoccupait beaucoup des autres. Voire même trop. Enfin bref, vu qu’il ne voulait pas de la main qu’elle lui tendait, elle n’avait plus rien à faire ici. Légèrement déçue d’avoir échoué dans sa mission, elle tourna les talons l’air triste.

Mais, sans qu’elle ne s’y attende, il la rappela. Directement, elle se retourna tout sourire vers lui. Elle avait peut-être un peu joué la comédie pour qu’il ait pitié d’elle et qu’il la suive mais elle s’en fichait. Elle avait eu ce qu’elle voulait. « Oui, tu pourras partir si ça te plait pas mais, en attendant, tu peux me tutoyer tu sais » Se faire vouvoyer lui donnait l’impression d’être sa grand-mère. Elle attendit qu’il ramasse ses quelques affaires et, ensuite, commença à marcher dans la direction du bidonville. En gros, elle en était au même point qu’avant sa rencontre avec lui sauf que, là, elle était accompagnée. Etant donné qu’elle ne supportait pas devoir marcher en silence, elle essaya d’en savoir plus sur lui. « Au fait, tu es originaire d’où ? » Le fait qu’il parle espagnol la perturbait. Il y avait tellement d’étrangers qui avaient envahi la ville ces derniers temps qu’elle n’était plus tombée sur un homme qui parlait sa langue depuis longtemps. Elle exagérait, comme d’habitude, mais cela la surprenait quand même. « Pourquoi tu as décidé de venir à Tijuana ? Désolé si je te pose beaucoup de questions mais tu n’es pas obligé d’y répondre. C’est juste pour faire la conversation » A tout prendre, autant éviter qu’il la prenne pour une flic en civil ou quelque chose du genre. Elle voulait éviter qu’il se braque, raison pour laquelle elle pesait chacun de ses mots. « Tu vas voir, je suis sûre qu’on pourra te trouver un endroit convenable au bidonville » Elle lui sourit de manière réconfortante. De toute manière, têtue comme elle était, elle n’allait pas le laisser retourner dans la rue, c’était certain. Valait encore mieux avoir un toit miteux sur la tête que pas de toit du tout. Croyez-en son expérience. Et là voilà repartie avec ses conseils dont personne ne voulait…
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 18 Mar - 19:01

Cael se fâchait rarement. Il n'était pas une personne très susceptible, même si en ce moment, il donnait peut-être l'impression du contraire et il préférait éviter les conflits. Mais il était aussi quelqu'un de franc. Quand quelque chose le dérange, il le dit et il n'aimait pas le ton condescendant qu'avait Raphaëlla et elle a su, sans le vouloir sans doute, tenir des propos en plein dans le genre de ceux qu'il déteste et qui le braque, le mette sur les nerfs. Il ne cherche pas la pitié de personne et si toute aide est la bienvenue, ce n'est pas pour qu'après, on se moque de lui ou commence à vouloir lui dicter sa conduite non plus. Il n'a pas quitté la maison de papa et maman pour se trouver des parents de remplacement ailleurs, oh ça non. Alors fâché, il tint des propos assez durs, surtout clairs, à l'endroit de la jolie blonde. Sauf que rapidement, sa bonne humeur et sa tendance à être généreux, gentil et tout ça reprend le dessus. D'ailleurs, il a bien vu qu'il faisait de la peine à la demoiselle, alors il pouvait bien faire un effort d'ouverture et lui faire confiance. Elle n'avait pas l'air d'une méchante personne et puis, il voit mal pourquoi elle lui voudrait du mal de toute façon. C'est ainsi qu'il accepta son offre, mais à une condition si on peut dire, qu'elle accepte, alors tout était bien qui finissait bien finalement.

Raphaëlla voulait qu'il la tutoie maintenant et il acquiesça à cette demande, en hochant de la tête et en lâchant un "ok" qui signifiait que dorénavant, il la tutoierait. Lui, c'était juste pour faire poli vous savez et d'où il vient, on vouvoie les étrangers et il parait qu'en ville, c'est important de vouvoyer les gens. Cael se met finalement en route, pas tout à fait dans la direction vers laquelle il voulait aller, mais comme dit l'autre, la vie est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Elle lui demande alors il est originaire de où et aussitôt, un sourire éclaire le visage du Latino. Visiblement, c'était une question qui ne le gênait pas.

-De San Juan Cosala. C'est à l'est de Mexico City, pas très loin du lac Rio Grande de Santiago. C'est un plateau dans les montagnes, un petit coin tranquille, enfin, presque.

Ce n'était pas la porte d'à côté surtout. En latitude, c'est comme si Cael avait traversé l'Espagne au grand complet et le trois quart de la France, ça vous donne une idée et ça nous rappelle que le Mexique est un grand pays, un des plus grand au monde d'ailleurs. La question suivante était prévisible et tout à fait logique, puis, elle n'est pas la première personne qui lui propose son aide et qui lui pose ce genre de questions. Dans toutes les églises ou les couvents où il s'est arrêté, on lui a posé ses questions. Ça ne le gênait pas trop d'y répondre et puis, avec le temps, il a pu perfectionner sa réponse même.

-T'inquiètes, ça va, j'ai l'habitude. Je suis parti de chez moi pour voir le monde, voyager. Je ne supportais plus de tourner en rond chez moi, à la ferme. J'avais envie d'autre chose. J'espère entrer aux États-Unis, mais c'est un peu compliqué et puis, va me falloir de l'argent pour y arriver. Tijuana avait l'air d'un bon point pour amasser de l'argent et trouver un moyen d'entrer aux États-Unis.

Si Raphaëlla lui avait demandé s'il pensait qu'elle était un flic, il aurait dit que non. Disons que... bah... ce n'est pas avec des poignets d'anorexique qu'on peut mettre la loi en application! Non, sérieusement, elle n'en avait juste pas l'air, c'est tout et s'il se trompe, bah il se trompera, c'est tout. On ne peut pas essayer d'influer sur les choses qu'on ne contrôle pas. Puis, qu'il sache, ces parents n'ont pas envoyé la police à ses trousses, de toute façon, la police au Mexique, elle a d'autres chat à fouetter.

Ils marchaient à un assez bon rythme. Il faut dire que le soleil se couchait et aucun ne voulait s'attarder plus qu'il ne le fallait dans les rues de la ville la nuit. Raphaëlla restait convaincue qu'ils trouveraient un endroit où le loger pour la durée de la nuit, dans le bidonville. Ce serait plutôt du squat, pas tout à fait l'idéal. Cael était encore très sceptique, mais il essaie de ne pas trop le montrer, pour ne pas plomber l'atmosphère.

-On verra bien.

Il était encore très peu probable qu'il dorme dans le bidonville. Rien que le mot, c'est comme... "ah non, je ne dormirai jamais là". Au moins, dans le parc, il n'y a pas d'odeur de dépotoirs. D'ailleurs, plus ils approchaient du bidonville... l'odeur, les lieux aussi, c'était plutôt triste à voir, mais d'après ce qu'il commençait à en voir, ça lui rappelait un brin, juste un brin han, le village d'où il vient.

-Et toi? Tu viens d'ici ou..?
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeSam 24 Mar - 22:36

A force de faire semblant de pleurnicher, elle avait réussi à avoir ce qu’elle voulait. Elle avait réussi à le convaincre de la suivre. Après tout, elle connaissait Tijuana comme sa poche. C’était donc facile pour elle de lui indiquer l’endroit où il pouvait dégoter un logement et ce, gratuitement. Bien sûr, cela n’avait rien de comparable à l’hôtel de la ville mais, au moins, ça avait eu le mérite de la dépanner lorsqu’elle s’était retrouvée à la rue. Elle avait eu de nouveau le sentiment d’avoir un chez-elle et, mine de rien, cela lui avait remonté le moral. Tandis qu’ils prenaient ensemble le chemin du bidonville, elle lança la conversation. Loin d’être de la curiosité mal placée, elle voulait simplement le connaître. C’était toujours plus agréable de parler que de marcher en silence. Dans ces cas-là, elle avait l’impression d’être à un enterrement. Bref. Nullement dérangé par ses questions, il se montra plutôt bavard. Lorsqu’il lui apprit le village d’où il venait, elle hocha la tête d’un air peu convaincu. Même si elle habitait au Mexique depuis assez longtemps, elle ne connaissait pas le nom de tous les villages par cœur. Toutefois, lorsqu’il replaça l’endroit dans son contexte, tout s’éclaira. Elle avait déjà une idée beaucoup plus nette de sa région natale. « Sacré voyage » commenta-t-elle. Elle espérait pour lui qu’il était parvenu à se dégoter un moyen de transport car il avait dû parcourir de nombreux kilomètres. Personnellement, elle aurait été incapable de faire un tel chemin à pied. Mais, vu la carrure du bonhomme, lui, devait probablement en être capable. Elle l’écouta lui raconter la raison de son voyage. Ce n’était guère différent des autres. « Beaucoup de gens viennent ici pour passer la frontière. J’te souhaite bon courage. Si t’as pas la nationalité, c’est pas évident d’après ce qu’on dit. Enfin, j’en sais rien » En effet, vu qu’elle a la double nationalité, passer d’un côté à l’autre ne lui pose aucun problème. En revanche, pour son père, c’est une autre histoire. A chaque fois, il doit fournir une justification ayant pour but de convaincre les Etats-Unis qu’il ne va pas piquer le travail de ses honnêtes citoyens.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle avait énormément de mal à le convaincre qu’il avait fait le bon choix en la suivant. Malgré qu’elle s’évertue à le rassurer, il semblait réticent. En même temps, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. De loin, le bidonville ressemblait à une poubelle géante. De près aussi en fait. Afin de distraire son attention, elle se mit à parler d’elle. De la seule étape de sa vie qu’elle voulait bien partager. « En fait, c’est un peu compliqué. Je suis née en Arizona mais mon père est mexicain. Il a déménagé aux Etats-Unis pour vivre avec ma mère. Je suis arrivée à Tijuana avec lui à l’âge de 6 ans. Puis, à 12 ans, j’suis retournée vivre chez ma mère qui était restée aux Etats-Unis. Finalement, il y a quatre ans, j’ai décidé de revenir à Tijuana pour de bon » Elle avait un peu simplifié l’histoire pour ne pas le saouler mais, en gros, c’était plus ou moins ça. Même si elle avait fait tout son possible pour le distraire, il n’avait pu s’empêcher de remarquer les abris de tôle qui s’offraient à lui. En effet, ils étaient maintenant à bon port et entrain de pénétrer dans les lieux. Avant qu’il ne parte en courant, elle décida de le rassurer. « Je sais que ça n’a pas l’air génial mais avançons un peu, ok ? » D’un signe de tête, elle l’encouragea. Cependant, elle savait très bien que, plus elle avançait, moins il y avait de chances pour qu’il trouve un logement libre. Généralement, les nouvelles constructions se faisaient à l’extérieur du camp, pas en plein milieu. Rapidement, ils se retrouvèrent devant l’entrée de l’immeuble délabré dans lequel elle habitait. Sur leur chemin, ils n’avaient rencontré aucun abri de libre. « Peut-être qu’on trouvera une pièce vide » Toutefois, son enthousiasme s’était envolé. Si elle avait réellement cru pouvoir lui trouver un abri fait de tôles, il était évident qu’il était impossible de lui trouver une place dans cet immeuble. Considéré comme le bâtiment le plus luxueux du bidonville, tout le monde s’était rué sur les places disponibles. Tout en montant les escaliers, elle lui avoua le fond de sa pensée. « Ecoute. Je suis désolée mais à mon avis tu ne trouveras rien ici. Je voulais vraiment t’aider mais, apparemment, j’ai surestimé le nombre de places disponibles. Par contre, on n’est plus très loin de chez moi. Vu que je t’ai promis un toit, tu peux toujours venir avec moi. Considère que c’est ma façon de te remercier pour la musique que tu as joué tout à l’heure » Elle n’était pas sûre qu’il accepte mais, heureusement, elle était bourrée d’arguments. Et, en plus, elle avait un joli sourire.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 25 Mar - 13:27

Ah ça oui, ça avait été tout un voyage! Heureusement pour lui, il n'avait pas tout fait à pied. Au début, il avait une voiture imaginez-vous, mais elle l'a lâché en cours de route, une embûche de plus dans ses aventures, mais ce n'est pas cela qui l'a arrêté. S'il avait abandonné à la première difficulté, il serait déjà rentré dix à vingt fois chez lui. Or, il était bien là, à Tijuana, loin de chez lui et loin de vouloir rentrer. Raphaëlla semblait quand même impressionnée et avait sans doute une idée de la distance parcourue. Mexico City, c'est en plein centre du pays, dans les montagnes, tandis que Tijuana, c'est complétement au nord-ouest. Comme beaucoup d'autres, il venait ici dans l'espoir de traverser aux États-Unis. Cael espérait encore pouvoir le faire sans se prostituer, se vendre, finir bon marché et etc., bref, rentrer au pays avec dignité comme on dit. Il aurait bien aimé entrer en disant vouloir faire du tourisme aux USA, ce qui est bien vrai, mais aucun douanier américain ne le croirait et il ferait rire de lui. Forcer la frontière tout seul n'est pourtant pas la meilleure idée, avec les caméras, les barbelés, les milices frontalières assez rapides sur la gâchette et l'agence d'immigration à vos trousses si vous parvenez à survivre à tout le reste. L'idéal, tous les Mexicains le disent, c'est marier une Américaine...

-C'est vrai que c'est compliqué et puis, il se dit beaucoup de choses. C'est pour ça que je veux bien me préparer avant.

Il était à la fois si près et pourtant si loin de son but, mais pour lui, ce n'était pas une source de découragement, bien au contraire, c'était une motivation d'être si proche, de "seulement" à avoir à trouver un moyen de traverser la frontière. Comme il avait beaucoup parlé de lui, il s'intéressait aussi à qui était la demoiselle qui tenait tant à lui offrir un toit dans le bidonville. D'emblée, elle dit que c'est compliqué, ce qui le fait sourire. Les histoires compliquées, ça semblaient être la norme dans les environs. La vie "géographique" de la jolie blonde avait été un va et viens assez constant entre les États-Unis et le Mexique. Entre les deux pays, elle semblait avoir préférée le Mexique. Curieux comme à son habitude, Cael demande d'ailleurs, sans grande hésitation ni gêne:

-Pourquoi être revenu au Mexique? C'était pas sympa' les États-Unis?

Cael se retenait de parler contre son propre pays, mais il fallait reconnaître que ce n'est pas très joyeux ses jours-ci au Mexique. La pauvreté encore tenace, la guerre des cartels qui met le pays à feu et à sang, sans oublier la corruption et tout le reste, disons que le taux d'émigration n'est pas un des plus élevés au monde pour rien.

Bientôt, ils parviennent aux abords du bidonville et ça puait plus que chez la porcherie de son voisin au village. Le jeune homme évitait de respirer par le nez et respirait plutôt par la bouche, le seul truc efficace pour ne pas trop subir les odeurs nauséabondes. Il hocha de la tête, même s'il n'aimait pas trop ce qu'il voyait. C'était triste surtout, sur le plan humain, ça l'affectait toujours. Il en avait vu des bidonvilles ou des villages délabrés sur le chemin qui l'a conduit à Tijuana. Il se considérait alors un peu plus chanceux, plaçait les choses en perspective, mais... la situation n'en demeurait pas moins triste, bien plus triste que la sienne. Il suivait donc Raphaëlla en prenant garde à où il mettait les pieds et par moment, l'odeur semblait plus supportable et à d'autre, elle le semblait moins. Il ne fallait pas trop attardé son regard non plus, surtout pas sur les cuillères recourbées qui gisaient ici et là.

-Oui, peut-être...

Après être venu ici, on se sentirait presque coupable de retourner s'amuser dans le centre-ville. Cael n'avait plus de sourire, ni bonne mine. Il était plutôt triste, comme affecté par l'état des lieux et par ce qu'il voyait, même si c'était un paysage relativement familier, même pour lui. C'est une réalité avec laquelle on apprend à vivre, mais d'y plonger ainsi ne fait pas plaisir. Ils marchent vers le seul véritable édifice digne de ce nom qu'il ait aperçu jusqu'ici. S'il connaissait la France, ça lui ferait penser sans doute aux cités françaises. Il montait les escaliers, non loin derrière Raphaëlle, quand elle lui explique qu'il n'y a plus de place, mais qu'elle pouvait toujours l'héberger chez elle. Un brin hésitant encore, il se dit que sa gentillesse l'emportera un jour et répond:

-C'est d'accord, mais demain, je vais devoir repartir.

Il comptait faire de cet endroit un dernier recours, mais puisqu'elle avait été assez gentille pour l'aider et tout ça, puisqu'elle lui apportait de la compagnie surtout, ce qui était plus apprécié que n'importe quel toit qu'elle pourrait lui fournir, il pouvait bien rester un peu chez elle et puis, pour plus tard, rien ne l'empêchera de revenir cogner à la porte d'une jeune femme généreuse et gentille. Il suivait toujours la demoiselle, qui le conduit à son appartement, si on peut appeler un pareil endroit ainsi. C'était quand même pas si mal, du moins, c'est l'impression qu'il avait après avoir vu le campement en bas.

-Si tout le monde me remerciait en m'hébergeant une nuit, je serais bien heureux.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeVen 30 Mar - 14:20

La frontière américano-mexicaine était drôlement bien protégée, c’était le moins qu’on puisse dire. Dans l’esprit de Raphaëlle, elle était associée aux forteresses du Moyen-âge qu’elle avait eu l’occasion de voir dans les livres d’histoire de sa mère. Même si cette dernière était américaine, elle avait développé une passion pour la France et pour l’Europe occidentale en général. Bref, c’est de cette manière que la blondinette avait appris l’existence de ces immenses murs de pierre. Bien évidemment, ceux de Tijuana étaient beaucoup plus fins et ajourés mais ils semblaient tout aussi infranchissables. Elle fit la moue. Si elle avait pu, elle l’aurait aidé à passer cette fichue frontière mais ce n’était pas aussi simple. Quand on a pas la nationalité, on ne passe pas. Point. Étant donné qu’elle ne voulait pas le démoraliser, elle se remit à sourire. Il avait l’air déterminé. Si ça tombe, il trouverait un moyen. Elle l’espérait en tous cas. Spontanément, ils se mirent à parler d’elle. Elle lui raconta que, contrairement à lui, c’était très facile pour elle de passer de l’autre côté. Elle l’avait fait plusieurs fois d’ailleurs, pour des raisons diverses. Mais, finalement, elle avait choisi de se poser au Mexique. Cela devait être surprenant pour quelqu’un qui rêvait de quitter le pays pour s’installer aux USA. D’ailleurs, il la questionna à ce sujet. « Si, c’est sympa. Je n’ai pas à me plaindre du pays. C’est juste que … je ne me suis jamais vraiment entendue avec ma mère alors je suis revenue à Tijuana. C’est sûr que les conditions de vie sont plus difficiles mais, au moins, j’suis avec des personnes que j’aime. J’avoue que je vois pas mon père aussi souvent que je le voudrais mais je l’adore » Elle leva les yeux vers Cael. Elle allait lui demander si sa famille lui manquait mais, finalement, elle se retint. Ce sujet la rendait souvent triste. Elle n’avait plus de contacts avec sa mère et elle savait que son père lui mentait sur la vraie nature de son métier. Leur relation n’était plus aussi fusionnelle qu’autrefois. La preuve, il ne savait même pas qu’elle habitait dans cet endroit et qu’elle avait des problèmes avec la drogue.

Le trajet à l’intérieur du bidonville fut assez silencieux. Même elle qui était très bavarde préféra ne pas trop parler. Elle voyait bien que le regard du jeune homme venait de changer. Soudain, elle eut honte de l’avoir amené ici. Il semblait bien plus heureux à l’idée de dormir dans le parc. Elle avait voulu bien faire mais, finalement, elle avait peut-être fait tout le contraire de ce qu’il fallait. Vu qu’elle ne pouvait plus faire marche-arrière, elle l’emmena dans l’immeuble délabré dans lequel elle habitait. Ce serait toujours ça. Pour se faire pardonner de l’avoir attiré ici, elle lui proposa de dormir chez elle. Après tout, c’était la moindre des choses. A son grand étonnement, il accepta. Enjouée, elle le conduisit donc vers son « appartement ». « Oui, pas de problèmes. C’est pas une prison, tu peux sortir quand tu veux et … revenir quand tu veux aussi » C’était bien entendu une invitation à revenir s’il en avait envie. Elle précipitait peut-être un peu les choses mais s’il avait voulu lui faire du mal, ce serait déjà fait depuis longtemps. Au bout de quelques secondes de marche, elle le fit entrer chez elle. L’équipement était rudimentaire. Un réchaud dont l’installation électrique était plus que douteuse ainsi qu’un matelas posé sur le sol. Il y avait également une bassine au milieu de la pièce au cas où elle voudrait se laver ainsi qu’un petit miroir fixé au mur. Finalement, une armoire en sale état lui servait d’espace de rangement ainsi que de verrou lorsqu’elle la callait contre la porte. Fière de son logement et de tout ce qu’elle avait pu collecter gratuitement, elle le fit entrer en premier.

A l’aide de ses petits bras, elle poussa l’armoire contre la porte afin que personne ne rentre. Elle posa son sac sur le sol et invita le jeune homme à en faire de même. « Je suppose que tu dois avoir faim ? » Sans attendre sa réponse, elle ouvrit son armoire et en sortit une casserole qu’elle remplit d’eau. Pendant que l’eau bout, elle sortit également un paquet de pâtes, son seul repas depuis des mois. « Par contre, je suis désolée. J’ai miraculeusement deux fourchettes mais pas d’assiette. J’ai pas l’habitude de recevoir du monde » Voyant qu’il n’osait pas trop investir les lieux, elle l’encouragea. « Fais comme chez toi, assieds toi sur le lit, ça va bientôt être prêt » Il était la première personne qu’elle invitait chez elle. Bizarrement, cela la rendait toute heureuse d’avoir de la compagnie. Elle se sentait également d’humeur à « cuisiner » alors qu’elle avait toujours assimilé cette activité à un calvaire. Elle aurait presque pu paraître moins blanche tant elle était heureuse. Pourtant, quelque chose lui manquait. Elle se dirigea vers son sac et en sortit un comprimé de drogue qu’elle avala sans eau. Elle avait essayé d’être discrète et espérait donc qu’il ne l’ait pas vue.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeVen 30 Mar - 15:12

Cael pense qu'on ne peut pas dire que quelque chose est impossible tant qu'on ne l'a pas essayé soi-même. Oh, il ne se faisait pas d'illusion, entrer aux États-Unis n'allait pas être facile, peut-être que cela nécessitera des jours, des semaines, des mois de préparation, mais il était déterminé à le faire et à y arriver. En tout cas, alors que tant de gens traversent le Rio Grande dans un sens, c'était un peu surprenant de trouver une Américaine qui avait fait le choix de vivre au Mexique et non pas seulement d'y rester comme touriste. D'ailleurs, les motivations qui conduisaient à une telle décision l'intriguait. C'était l'amour de ses proches qui semblaient l'avoir ramené au Mexique, ou bien, la distance qu'il semble y avoir entre elle et sa mère. Cael n'était pas parti à cause d'une dispute ni de rejet de sa famille. Il avait été motivé par autre chose. Raphaëlle avait peut-être un but précis en venant au Mexique, un objectif à atteindre. Il l'espère en tout cas, parce que vivre sans raison, c'est mourir chaque jour.

-Ah oui, revenir pour son papa, c'est une bonne raison! Et c'est typique d'une fille...

Le Mexicain faisait un peu d'humour, avant qu'ils n'arrivent dans le bidonville, endroit de misère et de détresse humaine. D'entendre la petite histoire de l'Américaine lui rappelait que de son côté, il faudra qu'il contacte un jour ses parents, histoire de donner des nouvelles, qu'ils sachent qu'il est encore en vie, aussi bête que cela puisse paraître, les gens meurent beaucoup au Mexique, surtout dans par les temps qui courent. Via un téléphone public, ce serait sans doute possible. C'est sa mère qui serait heureuse d'avoir de ses nouvelles.

Une fois au bidonville, Cael voit à peu près tout ce qu'il craignait de voir et disons qu'il préférait le beau parc bien entretenu entre deux grands hôtels, mais il en aurait sans doute été chassé. Ici, aucun risque, personne ne viendra le chasser et d'ailleurs, il imagine que les policiers sont sans doute très absent de ce coin de la ville, ce qui n'a rien de rassurant. Comme ils ne trouvent pas d'endroit où le faire dormir, Raphaëlle l'invite chez elle et il accepte. Pourquoi? Par gentillesse d'abord et puis, dormir ici ou ailleurs dans le fond... Cael est une bonne âme. Ensuite, il y avait la curiosité, voir où elle vit, comment elle vit, comment c'est de vivre dans un bidonville aussi, puisque cela lui était encore inconnu et le jeune homme avait une soif de découverte, même pour des cas du genre. Il aimait à penser qu'il était quelqu'un d'ouvert d'esprit et qui ne jugeait pas trop les gens, du moins, il faisait un effort à tout le moins.

La jolie blonde était toute heureuse de sa décision et tandis qu'ils se remettaient à marcher, elle laissait même entendre qu'il pouvait aller et venir chez elle à son gré, ce qui était quand même gentil de sa part et de se sentir libre de la sorte aidait certainement le Mexicain à se sentir à l'aise et à ne pas avoir l'impression que Raphaëlle l'obligeait à quoique ce soit. Il avait donc fait un beau sourire, hocha de la tête et reprit sa marche. Ils montèrent quelques étages et bientôt, ils arrivèrent chez l'infirmière. D'un rapide coup d’œil, on remarquait l'essentiel des lieux et il fallait avouer que c'était miséreux. Comment une personne pouvait-elle vivre dans un endroit pareil? Sans doute qu'entre cela et la rue, comme lui justement, on préfère encore avoir un appartement comme celui-ci. D'ailleurs, lui-même se cherche un moyen de se sortir de la rue, mais ce n'est pas évident. Au moins, il connait deux personnes qui acceptent de l'héberger, à savoir Seextine et Raphaëlle, deux filles assez différentes. Cael est sorti de son analyse des lieux par le bruit de l'armoire qui bouge. Il venait de poser ses affaires dans son coin et vient aux côtés de la jolie blonde, la pousse même un peu, pour finir de pousser l'armoire.

-Laisses, je m'en occupe.

Voilà une manière peu conventionnelle de verrouiller une porte et à dire vrai, regardant l'armoire de bas en haut, il sourit. Il trouvait ça drôle, pas de là à éclater de rire, mais c'était amusant quand même, non? La jeune femme était maintenant au fourneau, décidément, elle ne perdait pas de suite dans les idées. Elle préparait un repas et au moins, elle avait de quoi faire à manger. À la question qu'elle pose, tandis qu'il était toujours debout dans son coin à observer les lieux, regarder par la fenêtre s'il y en avait une, il reporte son attention sur elle.

-Moi? Je suis en pleine croissance alors j'ai qu'à manger pour trouver l'appétit.

Cael enleva son chapeau de cowboy et le laissa à côté de ses affaires. Il se passait une main dans les cheveux et ajusta un peu le capuchon à l'arrière de son sweat, quand la locataire des lieux fit savoir qu'elle n'avait pas d'assiette. Même pas une? Comme ça, l'autre n'aurait qu'à manger dans le chaudron. Ah mais ce n'était pas grave, il n'était pas dédaigneux de toute manière.

-C'est pas grave, on a qu'à manger dans le chaudron.

Le Mexicain fit un sourire rassurant. Cela ne lui posait vraiment pas de problème. Comme elle l'invite à s'asseoir sur le lit, il s'exécute, mais avant, il tire sur son sac pour le ramener près de lui et fouille à l'intérieur d'une poche sur le côté. Il sort des espèces de petits bâtonnets à la viande séché, c'est assez consistant d'ailleurs. C'est ce qu'il comptait manger, avant de croiser une âme généreuse sur sa route. D'ailleurs, c'était encore plus touchant, maintenant qu'il voyait le peu qu'elle possédait. Effectivement, il ne l'avait pas vu prendre sa drogue, trop heureux d'avoir trouver ses six ou sept bâtonnets. Ah, le voilà le septième!

-Regardes, j'ai trouvé quelque chose pour accompagner les pâtes. T'as déjà goûté? Je t'avertis, c'est un peu piquant, mais c'est bon.

Cael remet son sac dans le coin où il ne dérangera pas personne et prend la fourchette que lui tend l'Américaine, quand elle revient près de lui. Sans doute qu'ils commencent à manger par après et Cael se délectait de ce repas chaud, malgré tout les défauts que les fines bouches pourraient y trouver, il n'avait pas l'air de se plaindre, ni de se forcer, il avait même un sourire sur le visage et croquait de temps à un autre le bâtonnet qu'il avait dans sa main libre. À un moment donné, il eut un "oh" spontané et se leva, faisant un signe de main à Raphaëlle, car il avait la bouche pleine, qui signifiait qu'il n'y avait pas de problème. Il retourne à son sac, fouille et sort vite une gourde d'eau, à en juger par la forme ronde qu'elle a et une bouteille d'eau en plastique, pleine. Il offre la bouteille à Raphaëlla. L'eau du robinet au Mexique a tendance à être toxique et à rendre les gens malades. Caël y est plus ou moins immunisé, vu qu'il a grandi au pays, mais même lui préfère boire de l'eau "vraiment" potable.

-Tiens, c'est meilleur avec de l'eau.

Il disait plus cette phrase comme une blague. Après quoi, il se remit à manger et sans doute qu'ils finirent le repas assez rapidement, ce qui n'empêche pas le jeune homme de faire la conversation pendant le repas, dont voici une des questions qu'il posa alors, pour lancer la conversation:

-Tu fais quoi à l'hôpital au juste?
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeSam 31 Mar - 22:10

Au contraire, en tant que fille, Raphaëlle avait toujours cru qu’elle aurait une relation fusionnelle avec sa mère. Selon elle, seule une femme pouvait comprendre une femme. Même si certains pères le faisaient, petite fille, elle s’imaginait mal aller acheter une poupée en compagnie du sien. En revanche, elle s’imaginait bien parler chiffons, bijoux et coiffures avec sa mère pendant des heures et des heures. Au final, elle avait été très déçue. Sa génitrice était obnubilée par son travail. C’était son père qui avait toujours été là pour elle. Il s’était difficilement initié au vocabulaire féminin au contact de sa petite fille. Même s’il était très froid et professionnel dans son travail, il était un autre homme lorsqu’il était avec elle. C’est pour cela que, curieusement, même si elle était très jeune, lorsque son père lui avait dit qu’il quittait les Etats-Unis, elle lui avait automatiquement demandé de l’emmener avec lui. Passer une journée complète en compagnie de sa mère était impensable. Surtout qu’à coup sûr, elle aurait engagé une nounou. Elle était bien trop égocentrique. Son seul but dans la vie était que sa petite fille devienne mannequin. C’était la seule raison qui la poussait à s’intéresser à elle : ses plans d’avenir. Malgré tout, elle ne put s’empêcher de sourire gentiment à la remarque de son compagnon. Après tout, c’était plutôt vrai. Comme toutes les filles qu’elle connaissait, elle était très proche de son père. Enfin, cette relative proximité ne l’empêchait pas de vivre dans un bidonville sans qu’il ne soit au courant. A bien y réfléchir, c’était plutôt drôle. Bref, elle s’écarta histoire que Cael puisse regarder le décor très épuré de son lieu de vie. En fait, mis à part un miroir et une fenêtre, il n’y avait aucun objet de décoration. C’était plutôt des instruments de première nécessité qui trônaient un peu partout. Lorsqu’elle poussa l’armoire pour fermer sa porte, il se proposa directement pour l’aider. Elle le remercia par un sourire. Il était vraiment très gentil. Même si les hommes étaient censés être galants, elle pouvait compter sur les doigts d’une main ceux qui l’avaient vraiment été avec elle. Cela la changeait agréablement.

Pour le remercier, elle décida de lui faire à manger. Vu qu’il semblait emballé à cette idée, elle s’activa d’autant plus à préparer des pâtes. C’était toujours plus gai de cuisiner pour deux que pour elle toute seule. Enfin, c’était pas de la haute gastronomie mais quand même. Toutefois, elle tint à le prévenir qu’elle n’avait pas d’assiettes. Même pas une. En vérité, puisqu’elle était toujours seule, elle mangeait dans la casserole sans que ça gêne personne. Maintenant qu’elle était accompagnée, elle avait l’air bien maligne. Elle décida de le prendre à la rigolade puisque ça ne le gênait pas. « Dans certains pays, je crois que ça se fait de manger dans le même plat. Ça porte bonheur quelque chose comme ça » Lorsqu’elle était en France, elle avait entendu ça. Toutefois, elle n’en savait pas vraiment plus. Elle ne savait même pas si ce qu’elle venait de dire était vrai. Avec ravissement, elle le vit prendre ses aises. Sur son invitation, il s’assit même dans son lit. Ce serait bientôt prêt de toute manière. Tandis qu’il cherchait quelque chose dans son sac, elle en profita pour faire de même dans le sien. Rapidement, elle ingéra un de ces petits cachets qu’elle aimait tant. Elle les prenait par habitude, parce qu’elle pensait que cela rendrait sa vie plus douce. Ridicule. Lorsque Cael reprit la parole, elle se retourna vers lui. « Non, qu’est-ce que c’est ? » Curieuse, elle en attrapa un qu’elle goûta assez rapidement. Tout en mastiquant, elle vint poser la casserole par terre pour qu’ils puissent manger. Ce n’était pas mauvais. Le mélange des deux était même plutôt bon. Elle picora dans la casserole quelques pâtes. Elle avait un petit appétit et, heureusement d’ailleurs. Tout à coup, il se leva et alla lui chercher une bouteille d’eau qu’il lui tendit. Elle le remercia et en but une gorgée. « Je sais pas trop comment je dois le prendre. J’ose espérer que c’est un compliment » Pour la première fois de la journée, elle eut un rire franc. En effet, il pouvait très bien se servir de l’eau pour faire passer sa nourriture immonde. Tout comme il pouvait l’utiliser pour se désaltérer après un bon repas. Sans doute que la vérité était quelque part entre les deux. Quoiqu’il en soit, ils ne prirent pas longtemps avant de finir leur repas. Une fois que ce fut fait, elle débarrassa et vint s’asseoir à côté de lui. « Je suis infirmière, tout simplement » Elle haussa les épaules. Son drôle de comportement causé par la drogue l’empêchait de monter les échelons mais cela lui suffisait comme ça. Grâce à son salaire, elle aurait pu s’offrir un meilleur logement mais, encore une fois, tout passait dans la drogue. Elle lui retourna rapidement la question. « Et toi ? Tu es vraiment musicien ou tu fais juste ça en attendant de trouver autre chose ? » Il n’y avait rien de méchant ou de condescendant dans ses propos. C’était une simple question. « Au fait, tu es ici depuis longtemps ? Tu as déjà essayé de chercher un travail fixe ? » La voilà repartie avec ses questions. C’était dans sa nature, il ne fallait pas lui en vouloir.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 1 Avr - 19:38

Cael pour sa part était plus proche de sa mère que de son père. Son côté lunatique, idéaliste, rêveur, naïf même par moment, un charmeur, quelqu'un qui pense plutôt à s'amuser au lieu de travailler, avait fait en sorte qu'il ne s'était pas attiré les faveurs de son paternel. Il faut dire que si ses autres frères se font la compétition quant à lequel aura le plus de fierté de la part de son père, Cael pour sa part avait joué une carte différente. Celle de la différence justement, d'être tel qu'il est et de ne pas nécessairement chercher à être meilleur que les autres. Pour lui, ce n'est pas ça qui était important, c'était de vivre selon ses propres désirs. C'est ce qui expliquait, en parti en tout cas, son départ de chez lui en bout de piste, une chose qu'aucun de ses frères n'auraient même pensé faire. Cael était plus proche de sa mère, qui voyait plus clair en lui que bien des autres. Oui, là où un père peut être sévère envers son fils, une mère quant à elle peut être d'une infinie compréhension.

En tout cas, en ce moment, le Latino mangeait avec Raphaëlle, une fille des bidonvilles, qui venait des États-Unis en fait, mais qui avait quand même quelques liens avec le Mexique. Il n'a pas encore tout à fait compris comment elle a pu se retrouver à vivre dans un endroit pareil, mais il se dit que de toutes les questions qu'il pourrait lui poser, c'est sans doute la plus délicate. De toute façon, il fallait apprendre à mettre ses préjugés et autres trucs du genre de côté et d'ailleurs, quand une fille pareille, dans une situation ainsi, vous vient en aide, c'est que vous, vous faites vraiment pitié! Ils se retrouvent à manger dans le même plat et Raphaëlle lui dit alors que dans certaines cultures, cela porte-bonheur. Ah oui? Il n'en avait jamais entendu parler et il ne comptait pas faire semblant du contraire.

-Ah oui? Je ne savais pas.

Tant mieux dans un certain sens, mais ça devait faire quand même un peu étrange si tout le monde mangeait dans les mêmes plats que tout le monde. Cael aime bien avoir sa propre assiette, normalement, mais il n'est pas dédaigneux non plus. Quand on lui dit de se mettre à l'aise et de faire comme chez lui, il ne se gêne pas pour le faire. Oh, il ne commence pas à mettre ses pieds sur les tables, des trucs du genre, mais quand même, il devient plus à l'aise quoi. D'ailleurs, il essayait de contribuer au dîner et la jolie blonde demandait en quoi consistait cette "chose" avec laquelle il voulait agrémenter le repas.

-Euh... Des bâtonnets à la viande je crois. Ça n'a pas vraiment de noms particuliers.

C'est de la viande séché et c'est très bon, en tout cas, à son goût à lui. Raphaëlle aussi semblait aimer et il remarquait qu'elle avait un moins grand appétit que lui, ce qui lui rappelle ses sœurs, qui avaient moins d'appétits que les hommes de la maison, surtout lui et ses frères. Il s'est toujours dit que c'était normal qu'une fille mange moins qu'un homme. Quand il propose de l'eau, il réalise après coup le sens que pourrait prendre sa phrase et ce, grâce à l'Américano-mexicaine et il se mit à rire un peu avec elle. C'est que le rire, c'est communicatif quand même!

-Ah non, c'est pas ce que je... enfin si... je veux dire, les pâtes sont bonnes, c'est juste que boire en même temps, c'est bien quoi.

Il ne sait pas s'il réussissait à se faire comprendre, mais en tout cas, il s'évertuait à essayer. De là à dire qu'il mangeait les meilleures pâtes de toute sa vie, non, il ne dirait pas ça, c'est certain. Peu après, il change un peu de sujet et demande à la demoiselle ce qu'elle fait à l'hôpital, d'où elle semblait être sortie. Peut-être même qu'elle n'y travaillait pas, qu'elle avait rendu visite à quelqu'un, mais il apprit que non quand il sut qu'elle était infirmière. En tout cas, il n'était pas surpris qu'elle avait choisi comme métier d'aider les gens, vu qu'elle le faisait déjà dans ces temps libres on dirait. Une âme généreuse, décidément. Il avait donc acquiescé et n'avait pas plus posé de questions. Il n'était pas vraiment étonné qu'elle lui retourne la question, si on peut dire.

-J'ai toujours joué de la guitare. Chez moi, on a presque tous les vinyls de Santana et c'est avec ça que je pratiquais. Ça et quelques partitions... Mais non, enfin, je ne crois pas que je pourrais en faire un métier, je ne suis pas assez bon. Je me cherche un autre emploi, mais je ne sais pas trop par où commencer.

Pour ça, il devait avouer qu'il manquait un peu d'expérience et ce n'est pas comme s'il avait des cvs avec lui non plus. Des Mexicains qui se cherchent des emplois à Tijuana, il y en a tout plein et le jeune homme avait encore plus ou moins envie de faire un travail qu'il n'aimait pas, mais il aurait un peu de mal à dire ou savoir quel travail il aimerait au juste. Un travail où il ferait affaire avec des gens sans doute et pas un truc dans l'ombre, comme laveur de vaisselle par exemple, mais il faut bien commencer quelque part.

-Non, je n'ai pas vraiment cherché encore... Je suis ici depuis seulement une semaine et quelques jours alors, je n'ai pas vraiment eu le temps et puis, je guette un peu si jamais ils cherchent des gens à embaucher quelque part.

Visiblement, répondre aux questions de Raphaëlle ne le gênait pas. Par contre, de son côté, il n'avait pas trop de questions, sinon peut-être celle-ci, quand la conversation connait un répit:

-Tu te couches vers quelle heure habituellement? Te sens pas obligée de veiller plus tard avec moi ou un truc du genre tu sais. Fais comme d'habitude, pour le reste, moi, je m'adapte facilement.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 1 Avr - 20:16

Raphaëlle n’était pas vraiment sûre d’elle quant au fait que manger dans le même plat portait bonheur. Quoiqu’il en soit, ils n’avaient pas le choix alors mieux valait ne pas chipoter pendant des heures sur le sujet. De plus, le croire ne leur ferait pas de mal vu la situation dans laquelle ils étaient tous les deux. Même si Raphaëlle n’avait jamais cru aux horoscopes ou aux autres trucs du genre, elle n’en était pas moins heureuse lorsqu’on lui prédisait une journée de bonheur. Disons que cela lui amenait un peu de joie sans sa vie si triste. Cael lui apprit que ces bâtonnets n’avaient pas vraiment de nom. Elle acquiesça. Personnellement, elle n’en avait jamais vu. Mais, c’était très bon. Elle adorait découvrir de nouvelles choses donc, rien que comme ça, elle était ravie. Le repas se passa bien. Son petit appartement ne serait certainement pas promu restaurant étoilé mais, au moins, ils avaient le ventre plein. Des rires vinrent même ponctuer la fin de leur dégustation. Lorsque Cael essaya de lui expliquer ce qu’il avait voulu dire, elle continua à rire et fit un geste désinvolte de la main. « Je sais bien, t’inquiète » Elle but une autre gorgée d’eau en souriant. Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus ri d’aussi bon coeur. En même temps, il fallait avouer que les plaisanteries de ses malades ne la faisaient plus rire à force. Elle se contentait d’un sourire poli mais ne se bidonnait pas pour autant. Encore une fois, cela amenait un changement agréable dans sa vie. Elle allait presque regretter qu’il parte. Bien sûr, elle n’allait pas le retenir contre son gré mais elle ne put s’empêcher de penser que, le lendemain, elle serait probablement de nouveau seule ici. Histoire de profiter un peu du temps qu’ils avaient encore à passer ensemble, elle le questionna sur sa musique. Elle l’écouta parler. « Moi, je trouve que tu joues très bien. J’ai reconnu le morceau que tu jouais tout à l’heure. Mais bon, j’suis pas une professionnelle » Elle lui sourit. Elle n’avait jamais pratiqué un quelconque instrument de musique. Elle n’avait même jamais touché une guitare de sa vie. Alors, s’il lui disait qu’il ne jouait pas assez bien pour en vivre, même si elle avait des doutes, elle le croyait.

Il lui apprit ensuite qu’il cherchait un travail vu qu’il n’était pas là depuis très longtemps. Elle réfléchit quelques secondes. « Si tu veux, je pourrai regarder si je trouve quelque chose à l’hôpital. Parfois, ils cherchent des animateurs pour les enfants. Si t’aimes te déguiser, tu seras parfait. Ils cherchent aussi de temps en temps des personnes pour travailler à la cafétéria. Je me renseignerais mais je ne te promets rien » Elle avait préféré ajouter cette dernière phrase pour éviter de renouveler l’incident de tout à l’heure. Elle lui avait fait espérer une « belle chambre » pour, finalement, se retrouver bredouille. Elle avait également bien d’autres métiers en tête mais elle était persuadée que ce n’était pas son genre. Dans le monde de la drogue, elle connaissait bien quelques personnes qui pourraient le former mais elle préférait garder ses plans foireux pour elle. Quitte à tout prendre, autant éviter de l’enfoncer encore plus. Tandis qu’elle pensait à ça justement, Cael lui demanda à quelle heure elle allait dormir habituellement. Elle regarda le ciel par la fenêtre, sa meilleure horloge. Elle sourit. « Je devrais déjà être entrain de dormir. Demain, je me lève tôt » Hésitante, elle n’osa pas se coucher dans son propre lit. Elle ne voulait pas qu’il se sente obligé de dormir par terre. Par contre, assez égoïstement, elle ne voulait pas dormir par terre non plus. « Je pense que le lit est assez grand pour nous deux » En même temps, vu qu’elle était très mince, elle ne prenait pas beaucoup de place. Un autre dilemme s’imposait maintenant à elle. N’ayant pas de pyjama super doux et confortable, elle dormait habituellement nue, avec une couverture sur elle pour ne pas salir ses vêtements inutilement. Aujourd’hui, elle n’allait certainement pas le faire. Plutôt pudique, elle n’allait même pas se mettre en sous-vêtements. Elle dormirait simplement comme ça. Voilà tout. Elle avait plusieurs tenues, au pire des cas, elle pourrait changer le lendemain. Gênée, elle s’assit dans son lit, sous ses couvertures. A ses yeux, c’était vraiment une situation bizarre. Ne sachant pas s’il était à l’aise ou non, elle l’encouragea par une question qui lui tenait à coeur. « Je peux dormir près de toi ? D’habitude, je dors seule et … » Elle avait besoin de la compagnie d’un gentil garçon pour la rassurer. Juste pour poser sa tête sur son torse. Rien de plus.
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MessageSujet: Re: Under the Bridge [Terminé]   Under the Bridge [Terminé] Icon_minitimeDim 1 Avr - 21:21

Cael était gentil et il n'aimait pas blesser les gens, même si ça pouvait être par accident ou sans le vouloir. Alors il ne voulait surtout pas dire à Raphaëlle que ces pâtes n'étaient pas mangeables et d'ailleurs, cela n'aurait pas été vrai d'être aussi critique. D'accord, ça manquait peut-être un peu de sel, de poivres, de sauce aussi, mais voilà tout un luxe que ni elle ni lui n'avait vraiment les moyens de se payer, alors il n'allait pas s'en plaindre et au contraire, ce repas, il l'appréciait vraiment. Raphaëlle le comprit, ou en tout cas, elle comprit qu'il ne voulait pas dire que ses pâtes n'étaient pas mangeables et elle lui faisait déjà un signe de main qui indiquait qu'il n'avait pas de soucis à se faire, ni d'excuses à formuler.

Après le repas, ils discutaient encore un peu. Ils parlaient de ses talents de musicien, plutôt limité selon lui, il ne pensait pas faire carrière dans le domaine et d'abord, il ne connait rien à la composition, il est juste capable de jouer des chansons déjà composées et il a quelques accords avec lesquels il n'est pas trop à l'aise, mais qui n'a pas besoin de s'améliorer et qui peut prétendre tout maîtriser sur le bout des doigts? Les virtuoses sans doute, ce qu'il n'était pas. Raphaëlle semblait croire qu'il avait du talent et disait même avoir reconnu le morceau qu'il jouait. Tant mieux! De là à espérer en faire carrière et encore pour cela, il ne saurait pas par où commencer. Jouer dans la rue, sans doute...

-Merci, c'est gentil.

Dit-il tout simplement. Après quoi, ils parlaient boulot. Pas son sujet préféré, mais en demandant à Raphaëlle ce qu'elle faisait à l'hôpital, il fallait se douter que la question fasse boomerang. La jolie blonde avait quelques suggestions de travail pour lui qui serait peut-être possible à l'hôpital. Animateur pour les enfants? M'ouais... Travailler à la cafétéria? Au pire... Oui, la cigale faisait la difficile. En même temps, si elle trouve quelque chose, il pourra considérer l'offre avec un minimum de sérieux. Il était assez mature et intelligent pour se dire cela. Il ne fallait pas cracher sur l'aide offerte, ni sur une offre éventuelle.

-Si jamais tu trouves, dis-le moi! Je suis un peu difficile à trouver, mais je suis souvent à la plage ou dans le centre-ville.

Surtout la plage, il en raffole. Peu après, il informe Raphaëlle du fait qu'il ne fallait pas qu'elle se gêne pour lui si elle voulait aller se coucher. Il ne savait pas encore qui dormirait sur le matelas, mais il se disait justement que l'idéal ce serait qu'ils y dorment tout les deux. Il y avait assez de place et puis, pour se genre de choses, Cael n'était pas trop mal à l'aise, tant que chacun reste assez habillé. Quand Raphaëlle reconnait qu'elle devrait déjà dormir, le beau brun eut un petit "oh" et hocha de la tête à ce qu'elle dit ensuite.

-Ah oui, sans problème. Je peux prendre un des mes pulls et m'en faire un oreiller, j'ai l'habitude. T'en as un toi? Sinon, j'ai un autre pull qui pourrait faire l'affaire.

Fit-il un peu comme une blague. Pour lui, c'était inutile de dramatiser. Raphaëlle installe le lit, la couverture, elle se préparait pour dormir. De son côté, il se lève et enlève le gilet qu'il portait. Il n'allait pas dormir avec cela, trop chaud et il se retrouve momentanément torse nu, mais il met un t-shirt, blanc, rien de plus anodin. Assis sur le bord du matelas, il ne s'était pas encore glissé sous la couverture et enlevait ses souliers et ses chaussettes. À ce qu'il entend, il reste un brin étonné et tourne la tête pour apercevoir le visage de sa colocataire pour la nuit.

-Oui, euh, pas de problème.

Ça ne le dérangeait pas vraiment. Ils pourront s'échanger de la chaleur justement; solidaire jusqu'au bout. Après quoi, il se glisse sous la couverture et s'installe avec un pull comme oreiller et en offre un à Raphaëlle, un qui soit encore tout propre, si besoin est. Il la sent se rapprocher et installer sa tête sur son torse et ça ne le dérangeait pas, mais il n'allait pas jusqu'à poser une main dans le dos de l'infirmière, il restait tranquille, à sa place, fixant le plafond, sa respiration devenait de plus en plus douce et régulière. Il alla même jusqu'à fermer doucement les yeux, mais il ne dormait pas encore. Plus habitué de se coucher tard, il finira sans doute par s'endormir de lui-même un peu plus tard.

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