La porte venait de claquer dans son dos. Alana s'était tournée et elle avait souri quand elle avait vu le beau gosse qui se rapprochait d'elle. Il était à quelques centimètres d'elle. Elle s'était levée, les yeux dans les yeux. Il la regardait. Il se faisait violence pour ne pas l'embrasser.
"Oublie-le ... j'veux pas que tu te maries avec lui." Ce n'était pas la première fois qu'il le lui disait. Mais ça serait sans doute la dernière.
"Erik, c'est trop tard." avait-elle fini par souffler. Combien de fois il avait tenté de la faire revenir sur sa décision ? Trop de fois.
"Je l'aime." Ou plutôt, elle aimait son fric. Il était riche à foison. Que demander de mieux pour la demoiselle qui ne pensait qu'à l'argent, ou presque, à longueur de journée ? Elle qui avait eu une enfance et une adolescence minables. Elle qui avait toujours été obligée de regarder les choses ... derrière leur vitre parce que ses parents n'avaient pas les moyens de lui payer ce qu'elle voulait. Elle tenait sa revanche sur la vie. Et Alana comptait bien en profiter maintenant qu'elle avait ce mariage à portée de main.
"Vraiment ? Tu l'aimes comme moi je t'aime ?" Elle ne répondit rien à cela. Il la connaissait trop.
"Je peux t'offrir la même chose que mon frère." Et oui, c'était le témoin, le frère du marié qui faisait du gringue à la mariée. Et en même temps, c'était ça depuis le départ.
"J'peux pas revenir en arrière ..." Un sourire se dessina sur son visage tandis qu'elle se rapprochait de la porte. Pour la fermer. Et même la verrouiller. Avant qu'elle ne se tourne à nouveau vers lui.
"Mais on a encore une grosse demi-heure." Il avait souri, lui aussi. Apparemment, quand bien même elle serait mariée avec son frère, ce n'était pas pour autant qu'elle refuserait l'idée de s'envoyer en l'air avec lui. Pourquoi pas ?
Aussitôt, Erik s'était rapproché d'elle. Il avait placé ses deux mains sur son visage et avait capturé ses lèvres pour un baiser des plus passionnés, des plus langoureux, cherchant sa langue. L'une de ses mains avait fini par glisser dans son dos, descendant quelque peu le zip de sa longue et belle robe blanche, et pelotant ses fesses au passage. Il l'avait poussée avec douceur contre la porte tandis que son autre main libre descendait le haut de son bustier afin d'avoir accès à sa poitrine. Il avait soif, faim ... Une faim terrible ... Une soif inextinguible. C'est elle qu'il voulait. Il voulait la prendre une dernière fois, avant qu'elle ne prenne son nom de famille et qu'ils aient une toute nouvelle relation. Même si, au final, ça ne changerait pas grand chose. Enfin, il l'espérait.
"Promets-moi ... de toujours m'ouvrir ta porte ... Une fois que tu seras mariée." lui avait-il demandé entre deux baisers tandis que ses deux mains s'attelaient à soulever sa robe, histoire d'avoir accès à ce qu'il souhaitait.
"Autant que tu le veux ... Du moment où il ne le sait pas." Elle poussa un soupir d'aisance. Tandis qu'il la prenait là, contre la porte, la faisant trembler. Ca faisait du bruit. Un peu trop. Empalée sur son pieu, elle ne pouvait s'empêcher de gémir. La soutenant, l'agrippant par les jambes, il l'avait transportée jusqu'au petit canapé, juste histoire de bien pouvoir la prendre, la pilonner, et qu'on ne les remarque pas non plus. Il l'empêchait de gémir avec sa langue, avec sa bouche, ses lèvres. Il la prenait bien sauvagement, comme il en avait le secret. Et elle aimait ça.
"Et vous, Alana Jade Twomblay, acceptez-vous de prendre Cristiano Di Natale ici présent ? De l'aimer ..." Elle avait tourné la tête vers lui. Elle savait qu'Erik les observait. Il n'attendait qu'une chose. Qu'elle se rétracte, qu'elle plante son frère pour filer le parfait amour avec lui. Mais non.
"Oui, je le veux." Quatre petits mots qui auraient pu le détruire. Mais elle lui avait fait une promesse. Et il savait qu'elle ne reviendrait pas là-dessus. Levant le voile, Erik ne put avoir qu'un horrible rictus sur le visage quand il vit son frère fourrer sa langue dans la bouche d'Alana. Jalousie quand tu nous tiens. Alana venait de se marier. Et elle avait tout juste 19 ans. Et son mari ? Il avait déjà la trentaine.
L'amour est d'un compliqué parfois. Et là, c'était le cas. Partagée entre ses sentiments pour son homme ... Et le frère de ce dernier. Quoi que si on lui laissait le choix, sans doute qu'elle choisirait Erik. Mais tant qu'elle avait l'occasion de sauter les deux frères, pourquoi pas ? Erik était content et Cristiano n'était pas au courant. Que demander de plus ? Tant qu'elle avait le pognon et l'amour, c'était bien tout ce qu'il lui fallait. Sans oublier que son cher mari ... Lui avait trouvé un chouette petit boulot dans son entreprise. Oui, bon, vie personnelle et professionnelle, ce n'était pas toujours bon quand on le mélangeait, mais ça allait plutôt bien entre eux. Ce qu'elle faisait ? Alana était agente commerciale. Elle devait conclure de nombreux contrats et était au contact des clients. Si, au départ, ça lui paraissait plutôt ennuyeux et pas fait pour elle, elle changea d'avis lorsqu'elle réussit à conclure un gros contrats. Et son tendre mari, fier d'elle, avait organisé une petite fête au bureau. Fête à laquelle, bien sûr, Erik était convié. D'ailleurs, dans la famille Di Natale, on travaille tous ensemble, ou presque.
Voilà donc Alana s'éclipsant de la petite sauterie avec un Erik qui la suivait de près. De très très près. Ni une, ni deux, ils se retrouvèrent dans le bureau de ce dernier. La porte à peine fermée, il plaquait déjà ses mains sur le corps de la belle brune. Ses lèvres glissaient dans son cou pour y déposer de nombreux baisers.
"Si tu savais comment j'ai eu envie de te baiser durant toute la soirée ..." Il la poussait en direction de son bureau. Heureusement, monsieur avait prévu le coup et il avait fait du rangement. Il ne lui restait que quelques stylos et deux ou trois feuilles.
"Tu as de la chance, alors, qu'on ait pu s'éclipser." lui avait-elle dit avec un sourire en coin. Il l'avait retournée. Il voulait la prendre par derrière.
"Et puis ... avec cette petite robe sexy ... Ca me donnait qu'une envie." Il se plaqua contre elle. Alana pouvait sentir cette bosse qui trahissait clairement son envie.
"Tu vas tringler ma belle ... Comme jamais. Et tu me supplieras de te la mettre encore et encore jusqu'à ce que tu en perdes connaissance." Monsieur semblait sûr de lui. Sans plus de cérémonie, le voilà soulevant sa robe, écartant ensuite son string pour la prendre comme la petite chienne qu'elle méritait. Pas plus de préparation, ça ne servait à rien tant elle mouillait déjà. Signe qu'elle et lui, c'était quand même solide. Ou du moins, que ça aurait tenu la route si elle l'avait choisi lui.
Alana avait 23 ans. Et elle ne jurait plus que par l'argent. Et le sexe aussi. Belles voitures, vacances de rêve, séance au spa, elle faisait tout. Du moins, quand elle en avait la possibilité. Et pour s'assurer que son cher mari ne lui coupe pas les vivres, et bien, elle excellait dans son travail. Elle avait l'art et la manière pour conclure des ententes avec ces charmants messieurs qui négociaient avec elle. Moins avec les dames, quoi que ... Ca arrivait de tomber sur des femmes qui étaient plutôt open. Il était vrai que c'était bien plus rare mais qu'importe. Alana était prête à tout pour conclure les contrats avec brio. Quitte à demander à Erik un petit coup de main, de temps à autre. Pour elle, il était prêt à donner de sa personne. Pas de souci là dessus.
En 2001, Alana et son petit mari se décidèrent à faire une petite croisière. Pour lui, c'était l'occasion de passer un peu de temps avec elle, en tête à tête. Sans parler de boulot, et sans rien du tout. Pour elle, et bien ... elle voyait en cette escapade ... Elle voyait beaucoup de choses. Ca pourrait servir ses sombres dessins. Ou comment plaquer son mari en lui prenant la moitié de son fric parce qu'il avait fauté. Oui, oui, Alana avait un plan en tête. Un plan bien ficelé. Sans le vouloir, ils atterrirent à Tijuana. Ou du moins, Alana le savait. Son plan diabolique ? Et bien ... faire son possible pour que son mari cède à la tentation. Et qu'elle le prenne en flagrant délit d'adultère avec une ou plusieurs jolies demoiselles de l'île.
"Je ne te savais pas aussi diabolique." lui avait dit Erik tandis qu'il débarquait tout juste du bateau. Elle l'avait tiré par la main et elle l'avait entraîné dans l'ascenseur de l'hôtel, tout en prenant soin qu'il n'y avait personne dans les parages.
"Que veux-tu ? J'aime beaucoup ton frère, mais je t'aime encore plus." Il avait souri. Les portes de l'ascenseur se refermèrent.
"J'me suis senti bien seul durant la traversée." Elle haussa un léger sourcil.
"Seul à quel point ?" Il sourit à nouveau.
"Seul au point qu'il va falloir rattraper le temps perdu." Et j'peux vous jurer que l'ascenseur tringla cher pendant un petit moment. Enfin.
Erik en ville, il était donc temps de mettre en place leur petit plan. Par un odieux procédé, Alana parvint à piéger son mari. Il était dans leur chambre avec plusieurs prostituées qui lui faisaient quelques petites gâteries. L'une d'entre elles était même en train de filmer la petite séance. Un petit souvenir, si on peut dire ça comme ça. Seulement, ayant reçu le signal, Alana, l'air de rien, était rentrée dans la chambre.
"Oh mon dieu ! Cristiano !" Le visage de la brune s'était décomposé. Fallait dire qu'elle était une assez bonne actrice. Son mari devint rouge comme une pivoine et se retira bien vite d'une des demoiselles, les faisant déguerpir à toute vitesse. Elle lui hurla des mots terribles, il tentait de se défendre mais elle n'écoutait rien, trop à fond dans son rôle. Ce qui aurait dû être de chouettes vacances ... se termina rapidement. Puisqu'ils rentraient sur le continent.
"Je demande le divorce !" -
"Alana ... Attends ..." Mais elle n'écoutait rien. Erik dans tout ça ? Il était resté à Tijuana, encore un peu. Il aimait bien être là-bas.
Après une longue année d'instance, Alana arriva à obtenir le divorce et elle eut gain de cause. La moitié de la fortune de ce cher monsieur Di Natale. Elle avait retrouvé Erik, chez lui, rentré depuis peu.
"C'est fini." lui avait-elle dit simplement.
"Tant mieux. Je vais pouvoir t'avoir rien qu'à moi. Et ce sale type ne mettra plus jamais ses sales pattes sur toi." Elle lui avait sauté au cou et il l'avait embrassée. Un nouveau rodéo. Jusqu'à ce que le téléphone finisse par retenir. Intrigué par le numéro, Erik décrocha. On en vint à lui dire que son frère venait d'avoir un accident et que ses jours étaient en danger. Ne pouvant pas faire comme s'ils s'en fichaient, ils débarquèrent tous les deux à l'hôpital. Seulement, trop tard. Il venait de décéder. Mieux encore, puisqu'Alana apprit, quelques jours plus tard, que son défunt mari n'avait pas eu le temps de modifier son testament, ce qui faisait que ... Et bien, toute sa fortune revenait à sa tendre épouse. Et l'entreprise familiale à son frère, Erik.
Alana pensait que tout irait bien. Tout était merveilleux. Elle était riche, elle avait l'homme qu'elle souhaitait. Elle pensait couler des jours heureux. Mais ça, c'était sans compter sur un Erik qui avait retourné sa veste, en quelque sorte. Elle était venue le voir, à l'entreprise, lui proposer un petit rodéo dont elle avait le secret.
"Je suis désolé Alana. Je n'ai pas le temps." Elle leva un sourcil interrogateur. Avait-elle bien entendu ? Elle devait rêver.
"Tu plaisantes là." Il secoua la tête.
"Non. L'entreprise est importante. Et je ne peux pas la laisser couler." Elle était ... sur le cul tout de même.
"Tu veux dire qu'elle est plus importante que moi ?" C'était incroyable ... Il s'était joué d'elle ... A croire qu'il s'était servi d'elle, dans un certain sens, pour avoir ce qu'il souhaitait : la baiser sans lui promettre une jolie bague à l'arrivée et l'entreprise. A moins que c'était son petit passage au Mexoqie qui avait tout changé pour lui. Alana lui avait jeté un regard noir.
"Espèce ... d'enfoiré ..." Elle l'avait giflé et elle avait détourné les talons.
Elle n'en croyait pas ses yeux. Enfin, ses oreilles. Elle n'arrivait pas à y croire. Son monde était en train de s'effondrer. Elle qui pensait qu'elle allait mener une petite vie tranquille, avec l'homme qu'elle aimait et qu'elle avait toujours aimé. Elle en était devenue à se demander si ça n'avait été que physique entre eux ou bien s'il y avait eu, un jour, réellement quelque chose. A moins qu'elle l'intéressait uniquement lorsqu'elle était en couple avec son frère. Ouais ... Braver les interdits avait dû l'éclater un bon moment. Et son frangin mort, il ne voyait plus réellement où était le danger. Quelle poisse. Alana resta quelques semaines enfermées chez elle. Plus question de remettre les pieds au bureau. Hors de question même. Elle se refusait de le faire. Comme elle n'avait plus d'attache, pourquoi rester sur Los Angeles, hein ? Pourquoi ?
Quelques semaines après son divorce, l'enterrement de son ex-mari et sa rupture avec Erik, Alana faisait ses bagages et quittait la belle ville de Los Angeles. Elle voyagea dans quelques villes, ici ou là. Avant d'atterrir, finalement, à Tijuana. Elle ne sut pas trop comment, ni pourquoi elle en était revenue à cette ville, mais, ce n'était pas plus mal, dans un certain sens. Parce qu'elle s'y sentait bien. Sans doute. Ce qu'elle fit, au départ, en arrivant ? Et bien ... Elle avait du fric, certes, mais elle ne l'affichait pas vraiment. En gros, elle fit comme si elle prenait un nouveau départ, laissant sa vie derrière elle. Et elle allait gagner son propre fric, à la sueur de son front, si on pouvait dire ça comme ça. Et comment comptait-elle le faire ? Tout simplement en faisant ce qu'elle savait faire le mieux. C'est à dire, s'envoyer en l'air et donner du plaisir à son partenaire. Quand elle en aura marre ? Jamais ... Ca n'arrivera jamais.