Elle était partie depuis une semaine. Il lui en voulait. Il lui en voulait d’être partie. Trop de confiance. Avec les semaines, elle était arrivée à gagner sa confiance. Shawn ne se rendait pas compte qu’il s’attachait à elle. Sans le vouloir. Elle prenait un peu plus de place chaque jour, sans qu’il ne se rende compte de quoi que ce soit. Captive. C’est ce qu’elle était. Elle avait vu des choses qu’elle n’aurait pas dû voir. Il avait tué son dealer. Celui qui avait fait mourir sa sœur avec sa drogue de merde. Il lui refilait n’importe quoi. Il avait fait mourir la seule personne qu’il aimait réellement. Son regard s’était posé sur lui. Il ne contrôlait plus rien. C’était plus fort. Trop fort. Les coups s’étaient enchaînés sans qu’il puisse contrôler quoi que ce soit. Plus il frappait, plus c’était jouissif. Non seulement parce qu’il se défoulait, mais parce qu’il rêvait de le faire sur cette personne depuis des années. Elle était arrivée. À ce moment. Au mauvais moment. Quand il se rendait compte que ses coups avaient été mortels. Sans penser. Sans penser aux conséquences. Il avait entraîné la jeune femme chez lui. Aucune intention de se retrouver en prison. Ce salaud méritait de mourir et aux nombres de personnes qui passaient chez lui, c’était presque impossible de jeter le blâme sur Shawn. Sauf elle. Elle pouvait tout faire tomber. Gâcher sa vie encore plus qu’elle ne l’était déjà. Il n’avait pas eu d’autre choix que de la faire tomber avec lui. L’enfermer. L’empêcher de vivre sa vie. Une semaine. Une semaine qu’elle avait foutu le camp sans qu’il ne s’en doute. Il avait été con de penser qu’elle allait rester là. Pourquoi le ferait-elle? Il l’avait séquestré pendant un mois. Un long mois. Elle avait pénétré son intimité. Découvert des choses que personne ne devait connaître.

Ce soir. Il avait simplement envie de se changer les idées. Une envie fille de se détendre. Il prenait particulièrement mal le départ de Raphaëlle et il voulait oublier cette pétasse qui avait quitté son appartement. Il lui en voulait. Ce devrait être plutôt le contraire, mais maintenant, ce n’était pas le cas. Il lui en voulait d’être partie alors qu’il lui avait donné un peu de confiance. Shawn se rendait compte qu’elle ne le laissait pas indifférent et c’était en train de le rendre fou. Son odeur traînait encore entre les quatre murs de son appartement et il détestait la respirer. Une envie folle de tout casser. Une envie pressante de briser quelqu’un. Il entrait rapidement dans la boîte de nuit. La musique était forte. Les corps se percutaient sous les lumières qui donnaient l’impression que chaque mouvement était saccadé. Près de la porte d’entrée, il laissait son regard parcourir la salle. Pourquoi il était ici. Une envie folle de casser la gueule à quelqu’un le prenait. Humeur massacrante. Il se sentait sur le point d’exploser à tout moment. Si quelqu’un le cherchait, ça ne serait pas long avant qu’il ne reçoive son poing en plein visage.

Quelques pas. Un mouvement. Une agitation. Quelqu’un lui percutait littéralement le bras et filait à toute allure vers la porte de sortie. Son regard se tournait. Une longue chevelure. Un corps chétif qu’il connaissait parfaitement. Pendant un mois, il avait vu son petit corps frêle se balader devant lui. Il l’avait observé. Il connaissait son corps sans même lui avoir touché. Il avait rêvé plusieurs fois de la prendre sans retenue, mais il n’avait rien fait. Il avait eu envie d’elle mainte fois. Rêver de prendre son corps. De la percuter sauvagement, mais il avait peur de la briser. Peur de briser son petit corps frêle. Peur de lui faire mal. Elle était fragile. Elle lui rappelait sa sœur. Droguée. Brisée. Fragile. Une envie de la protéger. Une envie de la prendre et de la posséder. Elle poussait la porte. Il bougeait. Il ne pouvait pas la laisser partir si facilement. Impossible. Impossible qu’elle lui file entre les doigts. Impossible qu’elle parte une fois de plus. La porte se poussait violemment et se fracassait avec force contre le mur. Sa main se posait sur le poignet de la jeune femme et dans un mouvement elle se retrouvait coincée entre le mur et lui. Ils n’avaient jamais été aussi près l’un de l’autre. Le contact n’avait jamais été aussi vrai. Il se pressait un peu à elle. Sa main quittait son poignet pour se poser contre sa joue. Il était tendre, mais il avait une envie folle de lui faire mal. Lui faire du bien en lui faisant mal. Ses doigts touchaient lentement la peau de sa joue. Son souffle se perdait sur ses lèvres alors qu’il posait son regard directement dans le sien. « -Tu vas me fuir combien de temps comme ça Raphaëlle? Tu sais que je ne peux pas te laisser comme ça. Tu sais que je ne peux pas te laisser savoir. Reviens. Reviens chez moi.» Ses deux mains se posaient sur ses hanches, une pression forte. Il la tenait fermement contre le mur. Une pression qu’il ne pouvait pas contrôler. Pression contre ses hanches. Force qu’il ne pouvait retenir. Envie folle de la frapper. De la punir. De lui faire mal. De la posséder en entier. Petite chose fragile qu’il pourrait briser en quelques secondes. « -Pourquoi tu es parti? Je te faisais confiance. Tu t’en rends compte? Je ne pourrai plus jamais te faire confiance. Je vais devoir t’enfermer à double tour pour que tu ne puisses plus t’enfuir.» Pause. Ses doigts se serraient encore contre ses hanches. Une légère distance entre eux. Shawn n’était as complètement collé à elle mais ses mains la retenaient avec force pour qu’elle ne bouge pas de son emprise. « -Tu pensais m’éviter combien de temps encore? Tu pensais que je n’allais jamais te retrouver? Maintenant on est de retour à la case départ, sauf que je te fais encore moins confiance qu’avant.»

Cela faisait exactement une semaine qu’elle était partie. Elle avait réussi à lui échapper sans qu’il ne voie rien venir. Pour le coup, elle avait été très maligne. Elle avait attendu le moment idéal pour courir à toutes jambes sans se retourner. Maintenant, il n’avait plus aucun moyen de la retrouver. Elle était en sécurité. Il était donc temps pour elle de profiter pleinement de sa liberté retrouvée. La première chose à faire : chercher un nouveau dealeur. Etant donné qu’il avait tué le sien sous ses yeux, elle devait absolument en retrouver un autre. Plus question pour elle de se contenter de quelques ventes à la sauvette. Elle avait besoin d’un vendeur stable sur qui elle pourrait compter. Etant donné qu’elle avait peur de se retrouver nez à nez avec Shawn dans une ruelle déserte, elle avait choisi un lieu bondé où elle était sûre de pouvoir trouver ce qu’elle cherchait. La discothèque. La musique était forte. Certains dansaient collé serré, d’autres préféraient se bourrer la gueule au bar. Raphaëlle n’était intéressée par aucune de ces deux activités. Elle voulait de la drogue. Point. Elle se faufila tant bien que mal à travers la foule. Elle bouscula plusieurs personnes au passage mais ne s’arrêta pas. Elle était déterminée. Elle venait d’apercevoir deux types louches échanger de l’argent. A coup sûr des dealeurs. Elle s’approcha d’eux. Elle n’avait pas peur. Elle était prête à faire n’importe quoi pour sa drogue. Finalement, quelques dizaines de minutes plus tard, elle repartit de là avec une ligne dans le nez et un petit stock coincé dans une des poches de sa veste. Elle avait dépensé beaucoup d’argent mais c’était pour la bonne cause. Elle se sentait mieux. Elle se sentait euphorique. D’ailleurs, elle avait même envie de danser. Aussitôt dit aussitôt fait. Les néons projetaient leur lumière sur son corps tandis que la blonde se trémoussait en rythme attirant au passage quelques regards intéressés. Elle ressentait le besoin de faire ce qui lui plaisait. Enfin, après un mois, elle était libre comme l’air. Et, le réaliser avec de la drogue dans les narines était la plus douce sensation du monde. Elle avait envie de crier sa joie à la terre entière. Elle s’en était sortie. Elle éclata d’un rire joyeux. Pour l’instant, tout allait pour le mieux. Cependant, son bonheur fut de courte durée. En plein milieu de sa seconde danse, elle le vit. Il était là, dans la discothèque. Elle se figea. Elle devait absolument partir. Quitter cet endroit sur le champ. Il ne devait pas la voir. Guidée par son esprit embrumé par la drogue, elle se dirigea vers la porte de sortie. Malheureusement, elle le bouscula au passage sans même s’en rendre compte. Peu importe. Sa main se posa sur la clinche. Elle était sauvée. Elle n’avait plus qu’un mètre à faire et elle était dehors. Cependant, la porte se referma violemment tandis qu’elle était toujours à l’intérieur. Elle ne prit même pas la peine de se retourner. Elle savait très bien qui venait de lui bloquer le chemin. Shawn.

Il était là. Il était derrière elle. Elle le sentait. Doucement, elle se retourna pour lui faire face. A cet instant, elle réalisa qu’ils n’étaient pas seuls, ce qui était plutôt positif. Si elle décidait de se débattre pour éviter de le suivre, quelqu’un viendrait forcément l’aider. Cette pensée la rassura légèrement. Mais, sans qu’elle puisse faire quoique ce soit, il l’avait déjà attrapée par le bras et plaquée contre le mur. Elle n’avait jamais été aussi proche de lui. Elle n’avait aucune envie de s’éloigner. Elle n’avait plus aucune envie de partir. Doucement, il lui caressa la joue. Elle voyait la haine dans son regard mais, pourtant, ses gestes restaient tendres. Elle savait qu’elle aurait dû essayer de s’enfuir, toutefois, elle restait là à frissonner sous les caresses de son ravisseur. Il lui faisait perdre la tête. Elle avait devant les yeux ce pourquoi elle avait décidé de partir. Elle ne pouvait accepter de prendre du plaisir à être dans cette situation. Elle ne pouvait accepter d’être sa prisonnière. Elle tenait à rester saine d’esprit. Et, il était évident qu’elle aurait fini par devenir folle si elle était restée chez lui quelques semaines supplémentaires. Elle avait pris la bonne décision en partant, elle en était convaincue. Même s’il lui manquait de temps en temps, c’était la meilleure chose à faire. Elle était prête à lui dire tout cela en face s’il le fallait. Pourtant, l’entendre lui demander de revenir la fit réexaminer la situation. Elle ne parvenait plus à réfléchir. Cette pression sur ses hanches la faisait réaliser qu’une partie d’elle-même appréciait qu’il ait tout pouvoir sur elle. Une partie d’elle aimait être forcée à rester chez lui. La partie qu’elle voulait faire taire justement. Elle se ressaisit. Elle devait être ferme. « Je ne reviendrai jamais. Tu peux me menacer, me frapper, me faire tout ce que tu veux, je ne remettrai plus jamais les pieds chez toi » Elle voyait la colère passer dans ses yeux. Elle avait envie de l’énerver encore plus, de le pousser à bout. Elle aimait les jeux dangereux. « Et, si ça te plait pas, tu n’as qu’à me tuer, t’es assez doué à ce jeu-là, non ? » Elle laissa échapper un rire cristallin. La situation n’avait rien de drôle mais la drogue ingérée lui faisait cet effet. « Je suis partie parce que c’est ce que toute personne normale aurait fait. Et, arrête de dire que tu me faisais confiance, c’est faux. Tu m’as toujours considéré comme une fille que tu devais contrôler pour pas aller en taule. Je suis peut-être qu’une droguée mais je vaux mieux que ça. Alors, vu que c’est tout ce qui t’inquiète, je dirai rien. Maintenant que tu as ce que tu voulais entendre, laisse moi rentrer chez moi » La drogue lui donnait de l’assurance. Raphaëlle le regardait dans le blanc des yeux. Elle ne voulait pas se laisser impressionner par lui. Pourtant, soutenir son regard la faisait faiblir. Il était incroyablement sexy à essayer de faire d’elle sa chose. Non, elle ne devait pas y penser. Elle allait simplement retourner dans son bidonville et oublier toute cette histoire. Il le fallait.

Elle lui avait filé entre les doigts et c’est quelque chose qu’il prenait particulièrement mal. Manque de vigilance. Il lui avait accordé un peu de confiance et elle en avait abusé. Il se demandait encore comment il avait pu agir de la sorte. Il se maudissait de l’avoir laissé seule pendant cette heure, pendant cet instant qu’elle avait pris pour foutre le camp. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas comment il avait pu s’attacher à la petite bête fragile qu’elle était. Raphaëlle lui faisait penser à sa sœur. Sa façon de se tenir. La façon qu’elle avait d’être prise par la drogue. Fragile et soumise. Impossible de faire autrement. Physiquement, elle ne lui ressemblait en aucun point, mais psychologiquement c’était autre chose. Ce devait être une des raisons pourquoi il lui avait accordé sa confiance. Chose qui n’arrivait que très peu souvent. Il souffrait. Il souffrait de faire souffrir tout les gens autour de lui. Il n’avait même pas pu sauver sa propre sœur et il s’en voulait encore. C’est comme ça qu’il avait connu Rapahëlle. En tuant son dealer de merde. S’il le pouvait, il tuerait tout les dealers de la planète. Il les empêcherait de vendre cette foutue merde qui tue des petites filles comme sa sœur. Des personnes qui cherchent à s’évader en prenant de la drogue et qui finissent par crever parce que la cam qu’on leur à refilé est trop merdique. Il se défoulait lui, en frappant. Il se défoulait de son enfance de merde et de la mort de sa petite sœur.

Ce soir, il la retrouvait. Tant de fois il avait voulu la croiser pour lui dire ce qu’il pensait. Pour lui faire comprendre qu’elle avait fait la pire erreur de sa vie en partant et qu’elle avait fait naître la colère. Il avait explosé tellement de mâchoire sous le coup de la colère. Il avait brisé. Détruit chaque personne qui le provoquait un tant soit pour se défouler. Pulvériser un tas de choses alors qu’elle n’était plus là. Un vide. Une absence qu’il n’arrivait pas à combler et qu’il ne comprenait simplement pas. La revoir tirait simplement du délire. Croiser la jeune femme dans cet endroit bondé. Sentir son bras effleurer le sien. Sentir la colère en prendre un coup. Il ne pensait pas. La rattraper et la faire revenir. Peu importe ce qu’il devait faire pour qu’elle remette les pieds dans son appartement. La kidnapper et la séquestrer une dois de plus. Pourquoi pas? Ses doigts se pressaient contre ses hanches alors qu’il l’empêchait simplement de se rendre plus loin. Pas question qu’elle ne parte une fois de plus. Il ne la laisserait simplement plus faire sa. Ses doigts la poussaient fermement contre le mur le plus près et son corps venait s’approcher du sien pour l’empêcher de bouger. Les gens autour de lui ne l’importaient pas. Le regard des autres n’allait rien changer à ce qu’il avait envie de faire à ce moment précis. Envie folle de la casser et envie folle de lui dire de revenir. Jamais le contact n’avait été aussi près. Il ne voulait pas la briser. Il ne voulait pas qu’elle se brise comme sa sœur. C’était plus fort que lui. Shawn ne pouvait s’empêcher de briser chaque personne qui croisait son chemin. Les mots de la jeune femme venaient ébranler son égo. Venait briser les barrières qu’il tentait de garder droites. Sa main quittait sa joue. Son regard se mettait directement dans le sien. « -Tu crois? Tu crois que tu ne reviendras jamais?» Il riait un peu et sa main venait foutre un coup rapide dans le mur à côté d’elle. Son poing faisait une marque dans le mur près de son visage. « -T’es complètement conne. J’ai particulièrement envie de te foutre un coup en plein visage, mais ça risquerait de l’abimer.»

À ses mots, sa main venait prend son poignet et il l’entraînait dehors sans aucune douceur. Il tirait sur son bras comme si elle était un simple objet. Peu importe s’il lui faisait mal ou si elle ne voulait pas le suivre. La porte se poussait avec force et il la lançait littéralement contre le mur. Aucune envie de se montrer tendre. Aucune envie de monter la moindre douceur, il n’en était pas capable de toute façon. Il la poussait avec force et une fois qu’elle se retrouvait contre le mur il s’approchait d’elle pour la surplomber. « -T’es conne ou quoi? Tu devrais apprendre à fermer ta gueule au bon moment. Arrête de te prendre pour une dure. On sait tous les deux que t’es loin d’être comme ça. T’es droguée. C’est pour ça que tu penses que tu peux me défier, mais tu devrais juste te la fermer à la place de dire des conneries. Tu devrais la fermer avant de dire quelque chose que tu vas regretter demain matin.» Il criait. Il était littéralement en train de le mettre hors de lui, mais avec Shawn, tout était une bonne occasion de frapper et de se mettre en colère. Shawn n’avait rien. Il n’était pas le genre de personne qu’on voulait avoir dans sa vie. La colère était en train de le rendre fou. Il avait envie de briser les os de la jeune femme. De l’entendre pleurer sous les coups. Ses poings se serraient pendant un moment alors qu’il faisait quelques pas vers elle. Forte envie d’écraser son poing au milieu de son visage. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas la briser. Il ne pouvait pas lui faire mal, mais elle le cherchait. « -Tu penses que je vais te laisser partir. Ca été facile la première fois. Je n’ai qu’à te torde le bras pour te faire venir chez moi. Arrête de jouer à ton petit jeu de provocation.» Shawn était revenu près d’elle. Sa main avait attrapé son poignet alors qu’il était en train de lui parler. La force avec laquelle il serrait ses doigts contre elle n’était pas contrôlée. Il devait lui faire mal ou elle allait surement avoir une marque.

Pour une raison plutôt floue, Shawn n’avait aucunement l’intention de la laisser filer. Il voulait qu’elle revienne avec lui, dans son appartement. Que tout redevienne comme avant. Qu’elle soit de nouveau sa prisonnière. Qu’il puisse la contrôler. Elle pouvait le lire dans ses yeux. Il était en colère qu’elle ait osé le quitter. Il voulait lui faire payer. Grâce à la drogue qu’elle avait consommé quelques minutes auparavant, elle n’était pas apeurée par son regard noir et son poing serré. Elle ne réalisait pas encore pleinement qu’il l’avait retrouvée. Elle avait l’impression d’être la spectatrice de ce qui était entrain de lui arriver. Pire, elle commençait même à le défier. Était-ce de l’inconscience ? Probablement. Quoiqu’il en soit, elle ne voulait plus se laisser dominer par cet homme. Elle avait toutes les raisons du monde de le détester. Il l’avait kidnappée. Il l’avait retenue prisonnière pendant un mois. Pourtant, elle ne parvenait pas à le haïr totalement. Une petite partie d’elle résistait. Une petite partie d’elle lui trouvait encore quelque chose d’attirant. Malgré tout. Bien décidée à reprendre le dessus sur la relation qui s’était instaurée entre eux, elle se mit à le provoquer. Sur le coup, elle avait trouvé que c’était la meilleure chose à faire. Mais, à entendre le son de sa voix, il n’était pas du tout de cet avis. Il était hors de lui. Elle ne l’avait jamais vu si en colère. Sans prévenir, son poing s’écrasa contre le mur. Son cœur manqua un battement. Sous le choc, elle avait fermé les yeux. Elle s’était attendue à souffrir le martyr mais, manifestement, ce n’était pas son visage qu’il visait. Pas encore. Ce geste avait eu le don de la calmer. Elle reprenait sa respiration tant bien que mal. Ses mains étaient moites. Elle avait peur de lui. Peur qu’il puisse lever la main sur elle. Il ne l’avait jamais fait jusque là mais il avait l’air tellement déterminé à avoir ce qu’il voulait qu’elle le croyait capable d’en arriver là. Il allait faire tout son possible pour la convaincre de revenir. Elle le savait. Toujours tremblante, la demoiselle restait silencieuse. Elle n’avait pas envie de l’énerver encore plus. Pas pour le moment. Elle avait d’ailleurs peut-être déjà poussé le bouchon trop loin. Elle en eut la confirmation lorsqu’il la traîna dehors en lui tenant fermement le poignet. Il lui faisait mal. La douceur présente en lui lorsqu’il lui avait caressé la joue avait bel et bien disparu. Sans ménagement, il la tira hors de la boîte et la jeta sur le mur le plus proche. Apeurée, elle regarda aux alentours, ils n’étaient plus que tous les deux maintenant.

« Lâche-moi, tu me fais mal » protesta-t-elle. Elle essaya de dégager son poignet de son emprise mais c’était peine perdue. Il semblait vouloir lui briser les os un par un tellement il le serrait. Elle était prise au piège. De nouveau. N’ayant pas d’autres choix, elle l’écouta. Elle n’aimait pas la façon dont il lui parlait. Elle ne devait plus se laisser faire, peu importe ce qui lui en coûterait. Elle devait lui montrer qu’elle n’allait plus le suivre comme un toutou. C’était fini. Sans pouvoir se retenir, elle ouvrit la bouche. « C’est toi qui est complètement con ! Tu crois vraiment que je regrette de ne plus habiter avec toi ? Je préfère encore vivre dans mon bidonville pourri que de remettre les pieds dans ton appart’ » cria-t-elle. Dans un sens, elle ne mentait pas. Elle ne voulait plus retourner chez lui. Mais, ce n’était pas parce qu’elle ne voulait plus être prisonnière. C’était plutôt parce qu’elle avait peur de finir par aimer ça. Elle savait que ses paroles n’allaient pas rester impunies mais elle ne comptait pas arrêter. Il était fort probable que personne n’avait encore osé lui parler de cette façon. Il était fort probable qu’il n’allait pas aimer ça mais la drogue l’empêchait de réaliser les risques qu’elle prenait. Il continua à la menacer en lui faisant encore plus mal. « C’est ça. Tord moi le bras. Donne moi encore une raison supplémentaire de te détester. Je peux savoir pourquoi tu m’en veux autant ? J’avais une semaine pour te dénoncer et je l’ai pas fait. Pourquoi tu t’acharnes comme ça ? » Son ton était redevenu légèrement plus calme. Elle ne le comprenait pas. Elle ne comprenait pas ses réactions. Pendant le mois qu’elle avait passé chez lui, elle avait appris à le connaître mais, en ce moment, elle ne le reconnaissait pas du tout. Il semblait faire d’elle une sorte de trophée qu’il ne voulait partager avec personne. C’était ridicule. « Pourquoi tu vas pas à l’intérieur ? Il y a deux dealeurs. T’auras qu’à en tuer un des deux, repérer une fille qui t’as vu et la séquestrer chez toi. Avec un peu de chance, tu pourras même en avoir plusieurs d’un coup. Fais ce que tu veux mais laisse moi rentrer » Elle le défiait maintenant du regard. Elle ne savait pas si c’était une bonne idée mais c’était la seule qui lui venait. Même si cela lui demandait un énorme effort, elle ne baissait pas les yeux. Elle voulait juste qu’il la lâche. Elle voulait juste courir le plus loin possible de lui. Elle voulait lui montrer qu’elle n’était plus la petite chose fragile qu’il avait pu modeler selon ses envies. Du moins, elle voulait le lui faire croire. Elle regrettait. Elle regrettait d’avoir été assez stupide pour ne pas le dénoncer. Si elle l’avait fait, elle ne serait pas dans cette situation à l’heure actuelle. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Elle avait été conne de croire qu’il la laisserait filer. Qu’il la laisserait tranquille. Il était déterminé à gâcher sa vie. Le plus drôle c’est qu’elle n’avait pas besoin de son aide. Elle y arrivait très bien toute seule.

Elle le rendait fou. Il n’y pouvait rien. C’était incontrôlable. Cette sensation était simplement en train de le rendre fou. Shawn le sentait. Il savait parfaitement que quelque chose était en train de changer en lui. Que quelque chose était en train de se passer. Sentiment étrange qui prenait place en lui. Sentiment qu’il transformait simplement en colère. Pas question qu’elle sache quoi que ce soit, pas question qu’il se passe quoi que ce soit. Pourtant, depuis son départ, il se sentait vide. Il tentait de combler ce manque de n’importe quelle façon. Il accumulait les conquêtes et cela fonctionnait, le temps d’une soirée. Après son appartement lui semblait toujours aussi grand. Il était en colère contre elle. En colère qu’elle soit partie. Il était en colère que ça ne le laisse pas indifférent. En colère qu’il ne contrôle pas tout. Ça le rendait fou. Shawn voulait qu’elle revienne. Il n’avait jamais voulu qu’elle parte et cette façon qu’elle avait de lui parler, le rendait encore plus en colère. Il aurait voulu briser chaque parcelle de son petit corps. Aucune délicatesse de sa part, il la poussait. Il laissait son corps frêle percuter le mur froid de la ruelle avant de revenir vers elle. La distance entre eux se réduisait. Il aurait voulu la posséder. La prendre. Poser ses lèvres sur les siennes, mais il avait envie qu’elle le veuille. Qu’elle le désire. Il ne voulait pas la forcer. Pas sur ça. Pas sur tout. Ses doigts ce seraient avec force contre son poignet. Il la tenait. Shawn tentait de se contrôler, mais il pressait avec force ses doigts sur elle. Le ton de sa voix le mettait hors de lui. Il aurait voulu lui donner un coup. La frapper. La faire souffrir, mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait simplement pas lui faire ça. Il détestait la drogue. Ça avait tué sa sœur. Shawn aurait voulu qu’elle n’en prenne pas et quand elle était de la sorte, il la détestait simplement. Le jeune homme la surpassait surement d’une tête. Pressée entre lui et le mur, elle n’avait pas d’autre choix que de subir les assauts du free fighter. Aucune envie de la laisser partir. Aucune envie qu’elle ne parte. Aucune envie qu’elle le quitte une fois de plus. Shawn ne savait pas quoi faire d’elle.

Son regard se portait dans le sien. Il levait le bras de la jeune femme pour le presser contre le mur, près de sa tête. Il serrait son bras entre le mur et sa main. « -Je te fais mal.» Il se penchait un peu vers elle. Son souffle se perdait contre ses lèvres. Sifflement entre ses dents. Il grondait de colère. Il tentait avec tous les efforts du monde de contrôler cette envie de lui briser tous les os qu’elle avait dans le corps. « -Je pourrais te faire bien pire alors arrête de pleurnicher parce que je te malmène un peu. De toute façon, tu ne dois pas vraiment avoir d’estime de toi pour te droguer sans arrêt. Tu n’as pas de leçon à me donner Raphaëlle.» Shawn détestait la drogue. Elle lui avait fait perdre la seule personne importante à ses yeux et depuis ce temps, il était devenu ce qu’il était avec la droguée. Ses sentiments se transformaient en colère, en violence totalement insupportable et brutale. Une violence brute. Il ne manquait jamais un moment de frapper ou de briser quelqu’un chausse. Ce qui suivait ne lui donnait pas la moindre envie de se calmer. Il bouillait. Son corps était pris de spasme. Envie folle de la faire saigner tellement elle le rendait fou avec ces conneries. Tellement elle le rendait fou en lui disant qu’elle ne voulait pas de lui. Il donnait un coup violent sur son bras pour qu’elle s’écroule sur le sol. « -Ta gueule. Putain. Ferme ta putain de gueule parce que je te jure que je vais tellement te frappe que tu pourras même plus te reconnaître dans ton miroir dans ta maison pourrie.» Il allait lui asséner un coup de pied dans les côtes, mais il lui tournait le dos pour se mettre à faire les cent pas pendant un instant. Elle avait surement dû s’érafler quelque chose en tombant sur le sol.

La voix de la jeune femme montait. La drogue lui donnait un caractère qu’il détestait. Tout ce qui avait un rapport avec la drogue le détestait, mais il n’arrivait pas à la détester elle. Sa sœur. Elle et sa sœur. Elle avait un lien ensemble. Elle lui ressemblait, un peu. Il ne voulait pas qu’elle meure. Il s’en foutait qu’il sache qu’il avait tué un dealer. Il méritait tout de crever de toute façon. Silence. Il la laissait parler. Il se tournait vers elle. Quelques mètres plus loin. Sn regard haineux la dévisageait. Aucune idée du pourquoi il ne la frappait pas. Aucune idée du pourquoi il ne la brisait pas. « -Mais putain. Ferme ta gueule. Si je pouvais, je les tuerais. Tous, ces putains de dealeurs de merde. Ils te vendent de la merde. Tu sais même pas ce que tu te shoot dans les veines pauvre conne. C’est de la came merdique que tu prends, d’un revendeur merdique, qui en à rien à foutre que tu crève en sniffant un truc complètement con qui te donne l’impression que t’es une dure à cuire.» Il faisait un pas vers elle et l’attrapait vers le bras pour la faire se relever de contre le sol. « -T’es quoi sans drogue. Tu peux me dire. Une loque. Rien du tout. T’es défoncée et tu penses que tu peux te mesurer à moi. Si je voulais, je t’amènerais chez moi une fois de plus. Je te rendrais un service. Je t’empêcherais de te droguer comme une putain de connasse. Ça te sert à quoi. Dans deux mois, je vais te trouver morte dans ton propre vomi et je pourrai me dire que je te l’aurai dit.» Shawn s’emportait. Ça le rendait fou cette drogue. Ça le tuait. Ça le touchait. « -Tu sais pas ce que c’est de voir quelqu’un mourir à cause de cette merde alors arête de te comporter comme une putain de droguée de merde. Tes dealers, je les défonce tous si je veux, ça ferait que te rendre service.» Sa voix avait baissé d’un cran. Si au début il criait. Il en était revenu à un débit normal. Shawn se rendait compte de ce qu’il était en train de dire et c’est surement la première fois qu’il en disait autant.

La blonde était coincée entre Shawn et le mur. Il était impossible pour elle de bouger ne serait-ce qu’un petit doigt. Elle était prise au piège, de nouveau. En plus de cela, il s’amusait à serrer son poignet pour lui montrer qu’il commandait. Il lui faisait mal. Elle le détestait encore plus. Cependant, elle ne pouvait ignorer le fait que son torse était entrain de s’approcher de plus en plus de son corps. Elle pouvait maintenant sentir son souffle sur elle. Même si elle avait envie de le tuer, cette sensation la faisait frissonner. Certes, il était détestable mais il avait un corps incroyablement bien foutu. Elle aurait presque pu voir apparaître la forme de ses abdos à travers son t-shirt. Heureusement, la douleur qu’elle ressentit à son poignet la fit redescendre sur terre. Il la malmenait de nouveau en positionnant son bras près de son visage. Cela tombait très bien, elle ne pouvait pas penser à lui de cette manière. C’était un connard, elle ne devait pas l’oublier. D’ailleurs, comment aurait-elle pu puisqu’elle en avait la preuve juste sous son nez ? Elle le regarda aussi méchamment qu’elle put. Vu qu’elle n’avait pas assez de force pour espérer le repousser, c’était sa seule défense. En tous cas, si ses yeux avaient été des revolvers, il serait déjà mort depuis longtemps. « Parce que, toi, tu penses avoir des leçons à me donner ? J’fous peut-être ma vie en l’air mais t’es encore plus dans la merde que moi. Si t’es encore en liberté, c’est uniquement parce que j’ai l’ai décidé. Tu ferais mieux de ne pas l’oublier » Tandis qu’elle le menaçait, elle avait senti son souffle se perdre contre ses lèvres. Elle avait dû faire preuve d’une grande concentration pour ne pas faiblir. Ses yeux s’étaient fermés automatiquement. Si seulement il pouvait utiliser sa rage contre elle pour la plaquer contre le mur et l’embrasser violemment. Raphaëlle avait chaud. De temps en temps, la drogue lui faisait cet effet. Par moment, cette poudre blanche lui coupait toute envie de sexe mais, à d’autres, c’était totalement l’inverse qui se produisait. Dans tous les cas, elle avait du mal à se contrôler. Heureusement, les paroles de Shawn eurent le don de lui couper toute envie. En même temps, s’entendre dire qu’on allait se faire frapper était loin d’être excitant. Bien décidé à lui faire mal, il alla plus loin que les simples menaces. Il lui donna un coup violent qui la fit tomber sur le sol. Sa jambe était en sang. Instinctivement, elle ferma les yeux. Elle avait peur qu’il ne parvienne plus à se contrôler et qu’il décide de la tuer, là, dans la ruelle. Et, s’il le décidait rien ni personne ne pourrait l’en empêcher étant donné qu’ils étaient seuls. Pour la première fois depuis qu’elle était née, Raphaëlle craignait pour sa vie. Elle l’avait mis tellement en colère qu’il aurait été capable de lui faire n’importe quoi. Elle allait simplement attendre et voir ce qui allait se passer.

Au bout de quelques secondes, la blonde rouvrit les yeux. Il s’était éloigné. Il semblait réfléchir à ce qu’il allait faire d’elle. Pour le coup, elle aurait bien aimé le savoir aussi. Elle aurait bien profité de sa distraction pour courir et s’échapper mais, s’il la rattrapait, elle allait le payer, elle le savait. Plus raisonnable, elle choisit de simplement se lever et d’attendre qu’il reprenne la parole. Les effets de la drogue commençaient à s’estomper. Elle recommençait à avoir peur. Avec envie, elle regarda la poche de sa veste. Elle avait quelques cachets qui pourraient la dépanner. Elle avait bien envie d’en prendre un. Tandis que ses doigts se dirigeaient vers sa fermeture éclair, il se retourna et reprit la parole. D’un geste vif, elle éloigna sa main et fit comme si de rien n’était. « Tu penses vraiment que je vais les voir pour avoir un peu d’attention ? Je sais très bien qu’ils en ont rien à foutre de moi. Je sais très bien qu’ils en ont rien à foutre que je crève mais le truc c’est que j’en ai rien à foutre non plus. J’ai pas besoin que tu me rendes service. Je veux pas être aidée, c’est ça que tu comprends pas. Au moins, si tu me retrouves morte tous tes problèmes seront réglés. Tu seras sûr que je parlerai pas et, en plus, tu pourras te dire que tu avais raison. On est tous les deux gagnant » Raphaëlle en avait rien à foutre de mourir. De toute façon, sa vie était complètement merdique. Il n’y avait rien du tout à récupérer. Elle avait tout foutu en l’air. Elle était encore jeune mais elle n’avait plus aucun but dans la vie. A part prendre de la drogue bien sûr. Elle savait que cela finirait par la tuer mais, dans le fond, c’était peut-être pour ça qu’elle avait commencé. Par le courage de se suicider, elle préférait mourir à petits feux en faisant un truc qui lui faisait de l’effet. Lorsque Shawn reprit la parole, le ton de sa voix avait changé. Il semblait presque calme. Il l’intriguait. Elle fronça les sourcils et essaya d’en savoir plus. Elle était également redevenue plus calme. « Toi oui ? C’est pour ça que tu as tué mon dealeur il y a un mois et que tu détestes autant la drogue ? ça a quelque chose avoir avec la photo de la fille qui est dans ta chambre ? » Théoriquement, elle n’avait pas reçu la permission de rentrer dans sa chambre pendant qu’elle vivait chez lui mais elle ne s’était pas gênée pour le faire. Il pouvait bien l’engueuler maintenant ce qui était fait était fait. « C’était qui pour toi ? Un membre de ta famille ? » Elle pouvait se tromper mais c’était pas le genre de mec à se battre pour défendre l’honneur de sa petite copine. Sa carapace était tout doucement entrain de s’effriter pour le plus grand bonheur de la droguée.

Aucune intention de la laisser partir ce soir. Elle l'avait quitté une fois, il ne comptait pas faire la même erreur. Il ne pouvait pas la laisser partir. Elle en savait trop. Elle savait trop de choses qu'elle ne devrait pas savoir. Il ne pouvait pas ou il ne voulait simplement pas? C'était une bonne question. Il n'avait pas envie qu'elle parte de sa vie, il s'acharnait sans réellement avoir de raison. Il ne voulait pas se rendre à l'évidence, il ne voulait pas se rendre compte qu'il était en train de s'attacher à la demoiselle. Il ne faisait que se dire qu'il n'avait pas le choix d'agir de la sorte avec elle. C'était plus facile comme ca. C'était plus facile que de se dire qu'il s'était attaché à une femme qu'il avait fait souffrir pendant des mois. Collé contre elle, il la tenait en otage. Il sentait le souffle de la blonde contre ses lèvres. Il sentait les légers tremblements de son corps. Le free fighter avait envie de trop de chose en même temps. Il avait envie d'elle. De l'embrasser. De la prendre. De la posséder. Il avait envie de la punir. De la frapper. De lui faire comprendre qu'elle devait arrêter de jouer à la forte avec lui. Il détestait qu'elle lui tienne tête de la sorte. Il se connaissait, il savait que si elle le poussait top à bout, il allait perdre le contrôle. Il devenait fou. Comme quand il avait tué le dealer de sa sœur. Impossible de contrôler ses poings. Il avait frappé, sans arrêt, il avait entendu les os craquer sous ses coups sauvages et il n'avait jamais eu envie de cesser de frapper. Des années de douleurs. Des années de recherche. Il était fou. Depuis la mort de sa jeune sœur il était simplement fou. Son regard dans le siens. Il voyait la menace dans les yeux de la jeune femme. Elle ne lui faisait pas peur. Il n'allait pas avoir peur d'une petite droguée minable. La drogue rendait les gens tellement stupide. Elle pensait qu'elle pouvait le défier. Ce n'était pas le cas. Un soupire s'extirpait de ses lèvres alors qu'il l'écoutait parler. « -Tu crois que tu me fais peur avec tes menaces? Ca serait facile de t'enfermer une fois de plus chez moi et crois moi que cette fois tu ne pourrais pas t'échapper.» En effet. Il ne la laisserait plus jamais seule et il prendrait bien soin de tout fermer correctement. Shawn ne se laisserait pas prendre deux fois.

Elle commençait à le rendre fou. Il se sentait faible. Il sentait qu'elle prenait trop d'importance et qu'elle était trop à son aise. Mouvement brusque. Il la jetait littéralement contre le sol. Shawn faisait quelques pas. Ses doigts passaient nerveusement dans ses cheveux. Perdre le contrôle. C'est ce qui était en train de se produire. Il faisait les cent pas. Un instant. Un moment. Shawn pensait. Il ne voulait pas lui faire de mal. Juste se calmer. Juste ne pas la blesser encore plus qu'il venait de le faire. Il ne voulait pas mais il devenait parfois juste incontrôlable. Un pas vers elle. Son corps qui s'approchait du sien une fois de plus. Son regard qui se posait directement dans le sien alors qu'il l'écoutait parler. Ses mots le percutait. Ses mots le brisait sans qu'elle ne s'en rendre compte. Sans qu'elle ne puisse réellement comprendre l'effet que cela pouvait avoir sur lui. Les mots qu'elle venait de dire, il les avait enteud de la bouche de sa sœur et c'est le lendemain qu'il l'avait retrouvé morte. Sans savoir pourquoi, il ne voulait pas qu'elle fasse la même chose que sa petite sœur. « -Tu dis n'importe quoi Raphaëlle. Tu ne peux pas te laisser crever comme ça. Ma vie est sûrement aussi merdique que la tienne, ce n'est pas une raison pour agir comme ça. Ce n'est pas une raison pour te laisser crever. C'est un comportement de lâche. Si je suis pathétique, tu l'es encore plus. Je fuis pas moi.» Une partie de sa colère s'était dissipée. Il voulait la raisonner. Il ne voulait pas qu'elle lui crève entre les doigts. Il ne voulait simplement pas. Ca le rendait fou. Ca le rendait fou de penser à sa sœur, de penser qu'il n'avait rien pu faire pour elle. Un soupire. Devant elle, il ne bougeait plus. Il était en partie calme, même si parler de sa sœur le rendait instable. Alors que la droguée lui posait des question sur sa vie, il sentait son cœur se perdre. Il n'en avait jamais parlé. À personne. Il était un solitaire. Quelqu'un qui n'a besoin de personne pour vivre et le voilà qui parlait à une femme qui avait assistée à son meurtre. Qu'est-ce qu'il était en train de faire? Il se braquait. Il ne pouvait pas en parler. Elle avait misé dans le mille, en plus. La mort de sa sœur. « -Qu'est-ce que ca change que tu sache ca? Tu veux me dire.» Shawn n'avait pas spécialement envie d'en parler. Il sentait son rythme cardiaque se perde. Battre trop vite. Un pas en arrière. Il mettait de la distance entre eux. « -C'est pas important. Ce que je dis, c'est que tu va finir par crever si tu arrête pas de prendre cette merde. Pourquoi tu veux mourir autant putain? C'est quo ton problème. Arrête de fuir je sais pas quoi en prenant de la merde.» Sa petite sœur aussi avait voulu fuir. Son père. Ce con. Il ne l'avait jamais retrouvé mais il lui en voulait encore de l'enfance merdique qu'il leur avait donné. Un soupire. Il restait en face d'elle. Ce n'était plus de la colère. Juste de la nervosité, de la peur d'entrer dans ce sujet qui était encore trop douloureux. C'est des remords qui ressentait. C'est le mal. La peine. La cukpabilité.

Raphaëlle en avait marre de tout ce cirque. Sa jambe ensanglantée la faisait souffrir et elle avait envie de drogue. Elle ne pouvait plus rester là, en petite victime, à simplement attendre de voir ce qu’il allait faire d’elle. Elle en avait marre d’être un pantin entre ses mains. Elle était restée chez lui suffisamment longtemps. D’ailleurs, elle était restée bien plus longtemps qu’elle ne l’aurait dû. Plusieurs fois elle avait eu l’occasion de partir avant son évasion mais elle ne l’avait jamais fait. A bien y réfléchir, la raison était claire. Il lui offrait de la compagnie et un bel appartement. Mais, surtout, elle avait fini par s’habituer à cette situation, à sa présence. Si sa raison ne l’avait pas poussée à partir, elle serait probablement encore chez lui à l’heure actuelle. Entrain de vivre une situation malsaine. Parce que, oui, aimer vivre chez la personne qui vous avait kidnappé, ce n’était pas vraiment la meilleure manière de garder un esprit sain. Pour surmonter son absence, elle se répétait jour après jour qu’elle avait fait le bon choix. Au fond, c’était certain. Toutefois, cela ne l’empêchait pas de ressentir un début d’affection pour ce monstre. Cependant, à chaque fois, il trouvait le moyen de la décevoir. Il trouvait le moyen de faire quelque chose qui faisait directement naître une haine profonde à son égard dans l’esprit de la jeune femme. Tout en l’aimant, elle le détestait. Encore une fois, il essaya de lui faire croire qu’il avait le dessus. La drogue présente dans l’esprit de la jeune femme lui faisait penser exactement le contraire. Mais, malheureusement, celle-ci était entrain de disparaître petit à petit. Elle profita du peu de courage qu’il lui restait pour le défier une dernière fois. Après, elle serait sans doute trop lasse pour faire quelque chose. « Et ça serait tellement facile pour moi de partir encore une fois. Tu finiras forcément par relâcher ton attention et, crois moi, j’en profiterai pour partir. Et, cette fois, tu ne me retrouveras jamais. Pourquoi on teste pas cette belle théorie ? Tu dis que tu veux me ramener chez toi. Fais-le. Vas-y. Frappe-moi, oblige-moi à revenir de force. Je crois plutôt que tu préférerais que je sois consentante. Tu voudrais que j’ai envie de revenir avec toi de mon plein gré, pas vrai ? Laisse moi te dire que ça n’arrivera jamais » Pour elle, il était évident qu’elle venait de mettre dans le mile. Après tout, vu sa force, il aurait facilement pu la traîner chez lui sans qu’elle ne puisse rien y faire. Pourtant, il restait là et continuait à parler. Il acceptait toutes les provocations qu’elle lui faisait. Ce n’était pas son genre. La seule explication est qu’il voulait qu’elle veuille revenir chez lui. Dans un sens, elle en avait très envie mais, dans un autre, elle ne voulait plus être traitée comme une prisonnière. Jamais.

Sans s’en rendre vraiment compte, elle était sans doute entrain de le blesser. A dire qu’elle voulait crever, à dire qu’elle ne voudrait jamais retourner chez lui. En même temps, il l’avait mérité. Il l’avait traitée comme une merde. Il ne l’avait certainement pas aidée à avoir une meilleure estime d’elle-même. Comment pouvait-elle croire que sa vie avait un sens si elle se faisait traiter comme une vulgaire marionnette ? Cela lui allait bien de dire ça maintenant. Il lui avait clairement fait comprendre que sa vie n’avait aucune valeur par rapport à la sienne. Il l’avait empêchée de vivre pendant un mois juste être certain de ne pas aller en prison. Et, maintenant, il essayait de la … raisonner ? Trop tard. Il n’allait rien changer du tout à son comportement. Au contraire, sans le vouloir, il l’avait même empiré. Toutefois, elle resta silencieuse. La drogue dans son organisme s’était presque dissipée. Elle n’avait plus la force d’assumer ces altercations. Qu’il parle si ça lui chante, elle n’écoutait plus. Elle redevenait la petite fille fragile qu’elle avait toujours été. La drogue l’aidait à être plus forte mais, maintenant, c’était fini. Elle mourrait d’envie d’en reprendre mais, vu qu’il la regardait, il n’allait certainement pas la laisser faire. Elle était coincée. Les cris avaient cessé. C’était déjà ça. De toute façon, elle n’avait plus la force de crier. Lasse, elle se laissa glisser contre le mur pour en venir à s’asseoir par terre. Elle était fatiguée. « Ça change rien du tout Shawn. J’essaie juste de te comprendre. Et, même si ça te plait pas, j’suis sans doute une des seules personnes qui pourra saisir ce que tu as à dire » En tant que seul témoin du meurtre de son dealeur, il était clair qu’elle était la seule personne à qui il pouvait se confier. S’il parlait à quelqu’un d’autre, il devrait avouer ce qu’il avait fait. Et, vu toute la hargne qu’il avait mis à la tenir prisonnière, ce n’était manifestement pas dans ses intentions. Elle ne criait plus. Elle parlait d’une voix calme mais épuisée. Pourquoi est-ce que sa vie était si compliquée ? Même si elle le détestait, elle avait toujours accordé beaucoup d’importance à aider les autres. Ce n’était pas pour rien qu’elle était infirmière. Elle lui proposa une oreille attentive. « Viens t’asseoir à côté de moi. J’te dirais bien que si tu me racontes ton problème j’te raconterais le mien mais je sais que t’en as rien à foutre. Alors, raconte-moi simplement le tien. Tu peux me faire confiance. J’ai dit à personne ce que t’avais fait. Je te le promets. Alors, un secret de plus ou de moins … Ça changera rien et je crois vraiment que t’en as besoin » Encore une fois, elle n’avait pas une haute opinion d’elle-même. Elle était persuadée qu’il ne l’écouterait jamais de toute façon. Personne ne l’écoutait jamais. Elle lui sourit gentiment. Elle n’était pas sûre qu’il veuille se confier à elle mais, en tous cas, elle était sincère en disant qu’elle ne le répéterait pas.

En quelque sorte, elle avait raison. Avec le temps, avec les journées perdues à attendre dans l’appartement de Shawn, elle avait fini par le connaître. Maintenant, souvent, elle mettait directement dans le mille et cela le déstabilisait complètement. Il n’aimait pas qu’une personne puisse le connaître aussi bien. Elle le savait. Elle connaissait son comportement elle savait qu’il n’était pas du genre à parler pour rien dire. Habituellement, il se contentait d’agir. Comme même la première fois qu’il avait pris la demoiselle en otage. Il ne voulait pas faire la même chose, il voulait qu’elle vienne de son plein gré et qu’elle le suive sans qu’il ait besoin de lui tirer le bras. En quelque sorte, elle était la seule à être capable de lui tirer un peu de calme parce qu’il ne voulait pas la blesser, parce qu’il ne voulait pas lui faire du mal. Ses yeux se posaient sur elle. Sur le sang qui coulait le long de ses jambes. Elle n’était pas en sécurité avec lui, elle ne le serait surement jamais. Il s’emportait et il ne trouvait pas de moyen plu efficace que d’y allez par la force. Alors, qu’elle parlait. Alors qu’elle lançait simplement dans le mille, il tentait de calmer sa colère, il tentait de se calmer pour ne pas la blesser une fois de plus. Shawn détestait simplement qu’elle puisse avoir le moindre contrôle sur lui, il détestait qu’elle le comprenne et qu’elle sache. « -Tu as quoi à perdre? Une petite maison pourrie et de la drogue cachée dans tous les recoins de ta piaule. Je vais pas te traîner de force, t’as raison. T’as qu’à venir par toi-même. T’as qu’a venir de temps en temps, je t’enfermerai plus. Tu sais où je squatte de toute façon. T’as fait le chemin pour venir et pour partir. » Il venait de lui dire qu’elle pouvait venir quand elle en avait envie. Son appartement était assez grand pour deux personnes et le free fighter avait bel et bien besoin de quelqu’un pour calmer sa hargne contre le monde. Il ne pouvait trouver mieux qu’elle. Elle qui semblait le connaître sur le bout de ses doigts. Elle qui ne le laissait pas indifférent.

La drogue. Il la détestait. Il voulait simplement qu’elle cesse d’en prendre. Qu’elle cesse de vivre dans ce monde parallèle où elle se sentait bien l’espace d’un instant pour mieux tomber l’instant d’après. C’était la même chose pour sa sœur. Elle se sentait bien une soirée, pour mieux tomber dans ses bras ensuite, quand la sensation partait, quand elle se dissipait. C’est lui qui était là pour recoller les morceaux. Il avait laissé Raphaëlle se droguer dans son appartement, sans pouvoir calmer le mal que ça lui faisait, sans pouvoir dire combien il détestait le fait qu’elle se drogue. La drogue était une béquille, comme sa violence. La violence l’aidait à ne pas penser et à se entier mieux. Ils étaient tous les deux dépendants de quelque chose de totalement différent. Quand il ne frappait pas, il se souvenait, il se souvenait comment ça faisait mal de perdre quelqu’un qu’on aimait. Quand il était calme, c’était trop difficile. Il faisait un pas vers elle, alors qu’elle se laissait glisser contre le sol. Il venait déchirer un bout de son chandail pour venir l’enrouler autour de la blessure qu’il lui avait fait à la jambe de la blonde. Maintenant, il s’en voulait de lui avoir fait cela. Silencieux, il se contentait d’attacher le tissu autour de sa jambe avant de remonter ses yeux et de poser son regard dans le sien. « -C’est pas intéressant, tu sais. C’est pas important.» Il soupirait un peu. « -Je voulais pas te faire mal bordel. Arrête de me provoquer. Tu sais que ça mène à rien, je vais juste te foutre un coup de poing alors que c’est pas réellement ce que je veux.» Merde. Il venait de dire qu’il voulait autre chose que de lui foutre des coups de poing. Il voulait quoi? Il retirait ses mains de contre sa jambe pour venir se poser près de la demoiselle. Ce dont i avait réellement envie. De l’embrasser. De la posséder. De l’aider à plus prendre de drogue avant qu’elle en crève comme un insecte. Il fermait les yeux un moment en posant sa tête contre le mur de béton. Il écoutait la demoiselle, sa voix douce qui avait le don de le calmer. Sa voix qui lui disait qu’il devait lui parler. À certains moments, il s’était demandé pourquoi elle prenait de la drogue. Jamais, il ne lui demanderait clairement de lui en parler. C’était avoué qu’il avait un peu d’intérêt pour elle. C’était le cas. C’était juste, mais il n’aimait pas avoir un point faible et c’était en train de devenir elle. Il avait tellement d’ennuis. Après un moment, il ouvrait les yeux pour tourner la tête et poser son regard sur elle. Il l’observait. Il se contentait de la regarder alors qu’elle venait de se taire. Alors qu’elle venait de lui dire de se confier à elle. Il avait quoi à perdre? Tout. Il n’en avait jamais parlé, à personne. « -J’ai pas envie d’en parler Rapahëlle. Bordel. Me fais pas parler ok? Ça ne sert à rien. C’est juste atroce. J’ai pas tué ce mec pour le plaisir de le faire, il le méritait ce con. C’est tout.» Il ne pouvait pas parle. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas ici. « -J’en ai pas rien à foutre. T’en sais quoi de ce que je pense de toute façon.» Une façon de lui dire qu’il ne s’en floutait pas. « -Faut nettoyer ta plaie. Viens chez moi et je te jure que je te laisse partir après. J’veux juste pas que ça s’infecte.» Il finissait par se lever et tendre la main vers elle. « -Ma voiture est pas loin.»

Raphaëlle avait utilisé le peu d’énergie qui lui restait pour le provoquer une dernière fois. Elle n’avait plus rien à perdre de toute manière. S’il voulait vraiment la traîner chez lui de force, elle ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. Alors, autant tenter le tout pour le tout. Elle était persuadée qu’il n’avait pas envie de la kidnapper une deuxième fois. Elle semblait le connaître assez pour réaliser qu’il n’était pas foncièrement méchant. Il avait juste l’air de souffrir pour une raison qui lui était inconnue. Il ne ferait rien. Elle en était sûre. L’espace de quelques instants, en attendant sa réponse, elle ne put s’empêcher de douter. C’était quitte ou double. Soit il réalisait qu’elle avait raison, soit il se sentait provoqué et le calvaire recommençait. Elle s’était attendue à ce qu’il lutte, à ce qui lui réponde sur le même ton qu’elle. Pourtant, il était étrangement calme. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir l’apaiser à ce point en mettant dans le mile. Elle ne savait même pas quoi lui répondre tant elle était surprise par ce changement de comportement si rapide. Il la cognait et, la seconde d’après, il se montrait gentil avec elle. Bizarre. Mine de rien, il avait raison. Et, encore, en disant « maison » il avait été gentil. Son logement ressemblait plus à une poubelle qu’autre chose. Elle n’avait aucun confort, juste sa liberté pour lui remonter le moral. Elle était mille fois mieux chez lui, elle devait l’avouer. Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de se méfier. Et si c’était un piège pour mieux l’attirer dans ses filets ? Elle le sonda du regard. Jamais un mec comme lui ne pouvait l’inviter à passer le voir quand elle le voulait. Impossible. Un instant, elle douta même avoir bien entendu. Pourtant, son visage était décontracté. Comme si toute la colère qui l’avait possédé avait disparu en un clin d’œil. Toutefois, elle l’imaginait mal en bon samaritain prêt à la recueillir par pure gentillesse. Il ne fallait pas oublier qu’elle avait assisté au meurtre qu’il avait commis. Jamais elle n’avait vu quelqu’un entrer dans une rage pareille. Rien que cette image gravée dans son esprit aurait dû la faire partir, pourtant, elle restait là. Avec lui. « Je … D’accord. J’y réfléchirais. Merci » Elle remerciait l’homme qui l’avait menacée il y a à peine quelques minutes. Elle devenait complètement folle. Réellement. Elle était obnubilée par lui. Plus elle s’empêchait d’y penser, plus elle le faisait. Il avait quelque chose qui l’attirait. Peut-être était-elle guidée par une pulsion masochiste ? Non, c’était plus que ça. Il l’intriguait.

Fatiguée par leur dispute, elle s’était assise par terre. Elle n’avait même plus la force de tenir debout. A sa grande surprise, il fit un pas vers elle. Même s’il avait été gentil, elle s’imagina qu’il allait de nouveau la frapper. Il était si imprévisible. Après avoir fait un léger geste de défense, elle le regarda déchirer un bout de son t-shirt et l’enrouler autour de sa jambe. Il lui disait qu’il était désolé. Que ce soit un piège ou non, elle s’en fichait. Elle voulait juste profiter de cet instant où il se montrait aimable. Un léger sourire se dessina sur son visage. Elle exerça une brève pression sur sa main en signe de remerciement. Chose qu’elle n’avait jamais faite jusque là. Les seuls contacts qu’il y avait eu entre eux, c’était quand il lui attrapait violemment le bras pour la traîner où bon lui semblait. Elle le regarda dans les yeux. « Et qu’est-ce que tu veux ? » Elle fixa intensément de ses yeux clairs. Réalisant qu’elle était immobile, elle lâcha sa main. Jamais il ne lui donnerait la réponse qu’elle attendait. Il s’assit à côté d’elle. Elle l’invita à se confier sur son passé. Il se contenta de la regarder. Presque tendrement. Elle était persuadée qu’il allait le faire mais, là encore, il la surprit. Il n’avait pas envie de parler. « Je sais bien que tu l’as pas fait par plaisir » De temps en temps, elle le prenait pour un monstre mais elle savait qu’il avait toujours une raison de s’énerver. Tantôt c’était parce qu’elle lui avait répondu. Cette fois-là ça avait été pour Dieu sait quelle raison. Elle ne disait pas que ses colères étaient justifiées mais, en tous cas, elles avaient toujours une origine bien précise. Elle ne put s’empêcher de sourire ironiquement lorsqu’il lui dit ne pas se foutre de sa vie. Elle n’était pas dupe. Les gens étaient égoïstes par nature. Alors pourquoi un mec qui cognait si facilement s’intéresserait à l’origine de son problème ? Elle préféra ne pas répondre. Toutefois, il lui sembla tout à coup plus sincère lorsqu’il lui proposa de venir chez lui pour désinfecter sa plaie. Elle ne savait pas pourquoi mais, maintenant, elle le croyait plus facilement. En revanche, elle se demandait si c’était une bonne idée. Est-ce qu’il la laisserait vraiment repartir ? « T’inquiète, c’est rien de grave, j’vais pas en mourir. Mais, puisque ta voiture est pas loin… c’est d’accord » Elle finit par se laisser convaincre. Elle était infirmière et, par conséquent, elle saurait sans doute mieux se soigner que lui mais elle avait envie de le suivre. La perspective de revoir cet appartement, en tant qu’invitée cette fois, lui paraissait plutôt agréable. Elle pourrait peut-être même avoir un repas correct. Quoique, il fallait sûrement pas trop pousser. Elle le voyait mal en chef coq aux petits soins pour elle. Elle le suivit donc vers sa voiture qui, en effet, n’était pas très loin. Elle monta sur le siège passager tandis qu’il mettait le contact. Elle le fixait intensément. Son cœur s’emballait. Le fait qu’il soit si gentil la touchait énormément. Petit à petit, elle devenait de moins en moins méfiante. Elle avait envie de changer. Elle appuya son coude près de la vitre. « Tu crois que je pourrais arrêter la drogue ? Au stade où j’en suis ? » Elle avait déjà essayé mais avait replongé aussitôt. Vu que personne n’était au courant de son problème, personne ne l’aidait alors, forcément, c’était plutôt compliqué. « J’en ai marre de tout ça » Elle soupira. Cela ne faisait d’une heure qu’elle n’avait rien pris et, pourtant, l’envie de plonger sa main dans sa poche la démangeait. C’était une dépendance autant psychologique que physique. Déjà, elle sentait des bouffées de chaleur l’envahir. Elle avait l’impression qu’elle ne se libérerait jamais de cette merde. Qu’elle était condamnée à vivre de cette façon.

C’était impossible de le contrôler. C’était en lui. Il le savait. Il tentait simplement de s’en détacher ou de se dissuader du contraire. Une droguée. C’est ce qu’elle était. Il n’avait pu s’empêcher de s’attacher à elle parce qu’elle le faisait penser à sa sœur. D’une façon inconsciente, il voulait la sauver, comme il n’avait pas pu faire avec sa sœur. Il s’attachait à elle, sans le vouloir, c’était simplement plus fort que lui. Malgré le fait qu’il la tapait, qu’il la maltraitait, il tenait à elle, pour le souvenir qu’elle évoquait pour lui. Pour le fait qu’elle devait le connaître mieux que personne d’autre sur cette terre. Rare était les fois où il arrivait à se calmer, à passer à autre chose. Cette envie qu’il avait de la protéger était surement plus forte que l’envie de lui asséner des coups de poing violents. C’est pour cette raison qu’il se calmait, malgré le fait qu’elle mette droit dan le mille, malgré le fait qu’elle en sache trop sur lui. Il avait des moments d’égarements. Des moments où il parlait trop, où il se laissait un peu trop allez et à ce moment il se rétractait, se rendant compte de ce qu’il était en train de faire.

Penché devant elle, son regard dans le sien, il laissait la main de la jeune femme sur une des siennes. Il avait envie de l’embrasser. Il avait envie de la prendre, là, contre le mur. Il n’allait simplement rien faire. Shawn était en train de se rendre trop loin avec elle. Il s’en rendait compte. Il s’en rendait compte de la façon dont il avait de lui parler, de se calmer, de ne pas avoir envie de lui faire mal. Même si la violence était naturelle chez lui et qu’il ne pouvait s‘empêcher d’en user. Son regard dans le sien. Il se retenait pour ne rien faire. Le free fighter n’allait rien dire. Il était silencieux. Il ne parlait rarement pour rien dire et il ne parlait quasiment jamais de ce qu’il pouvait ressentir. Contrairement à ce qu’on pouvait penser de lui, il savait écouter. Il l’avait tellement fait avec sa petite sœur tout au long de sa jeunesse. Il posait sa tête contre le mur. Fermant les yeux un moment. Il n’y avait pas un jour où il ne pensait pas à elle. Il en voulait au monde entier. Il s’en voulait de ne pas avoir été là pour elle. Un soupire. Une main qui passait dans ses cheveux. Ils ne pouvaient pas rester dans la ruelle à parler, à discuter de choses importantes. Ailleurs. Il voulait qu’elle vienne. Il voulait qu’elle refasse partie de sa vie. C’était insupportable. Il détestait qu’elle lui dise non. « -Y’a juste une raison à tout. Dis-toi ça. Je sais. J’suis un malade. Tu seras surement pas la première qui me dit ça de toute façon. J’pense pas que je vais changer.» Ça faisait trop longtemps qu’il était comme ça. Il ne serait jamais un homme tendre et doux. La violence était sa vie, depuis son enfance jusqu’à maintenant. Il finit par se lever et lui tendre la main. Il voyait la peur en elle, une sorte d’hésitation à le suivre. « -C’est bon Raphaëlle. Je vais pas t’enfermer une fois de plus. Tu pourras partir si tu veux, mais dis toi que chez moi y’a pas de drogue. Tu pourras pas en prendre et j’aurai surement pas envie de t’en donner.» Il ne voulait pas en avoir chez lui. Il ne voulait pas que ça fasse partie de sa vie. La drogue. Il détestait ça. Simplement. Qu’il ait toléré qu’elle se drogue chez lui, ça relevait du miracle. Il avait crevé d’envie de la tuer à chaque fois qu’elle se baladait défoncée. Il voyait sa sœur.

Il se dirigeait vers sa voiture. Une voiture sport, bien entretenue. C’était un mec. Tous les hommes avaient un penchant pour les belles voitures. Quoi qu'il en soit, il adorait la vitesse. Il se posait derrière le volant et le moteur se mettait à gronder. Il roulait. Sans penser. Ses yeux se posaient de temps en temps sur elle. Il ne savait pas comment se comporter. Il ne savait pas quoi dire face à ça. Shawn n’était surement pas le meilleur homme pour trouver les bons mots, mais il avait le mérite d’être direct et franc. Il n’y allait jamais par quatre chemins et les gens se retrouvaient souvent avec la vérité en plein visage. Un soupire de sa part. Pas qu’elle l’agaçait, mais juste que c’était un sujet assez difficile à parler. Ça saignait. Ça faisait mal et ça n’allait surement jamais partir. Son regard se posait sur elle un instant. « -Sérieusement. J’en sais rien. Si tu me demandes de contrôler ma colère, je risque pas d’y arriver. La drogue c’est de la merde et en plus t’es paumée Raphaëlle. T’as pas d’argent. T’es accro. Tu vas finir par te mettre dans la merde et plus jamais t’en sortir. Faut que t’arrêtes. C’est tout. Tu peux juste pas continuer comme ça. Ce n’est pas une option. Je sais même pas pourquoi tu me poses la question.» Shawn venait de lui dire sa façon de penser. Il aurait surement dû faire la même chose avec sa sœur, mais elle semblait tellement bien quand elle était défoncée. C’était une illusion. Elle en a crevée. Elle peut pas être mieux maintenant, elle est juste plus rien du tout.

Ce ne fut pas long avant que la voiture ne se pose devant son appartement. Il attendait qu’elle sorte et il la faisait entrer pour refermer la porte derrière eux. Sa veste de cuir se posait sur une chaise et il retirait son haut qu’il foutait à la poubelle. Shawn n’allait pas se gêner pour se mettre torse nu devant elle. Il allait vers sa chambre pour enfiler autre chose et il revenait vers elle avec tout ce dont il avait besoin pour s’occuper de sa jambe. « - Pose-toi. J’vais regarder un peu ta jambe.» Au nombre de fois où il avait du s’arranger la tête à force de manger des coups, il savait exactement comment s’y prendre. Il retirait le bout de tissu pour s’occuper de sa jambe et une fois cela fait il posait son regard sur elle. « -T’as de la drogue sur toi. Si tu veux t’en sortir, tu me la donnes et je t’arrange ça.» Il tendait la main vers elle. C’était maintenant ou jamais.

Finalement, Raphaëlle avait accepté de le suivre. En utilisant une autre approche, il avait finalement eu ce qu’il voulait. Si elle avait encore eu de la drogue dans le sang, elle lui aurait sûrement résisté, juste par principe ou par fierté. Toutefois, étant donné qu’elle était clean par la force des choses, elle se montrait plus docile. Elle s’en fichait d’avoir perdu la « bataille ». Tout ce qu’elle voyait, c’est qu’il était gentil avec elle. Et, en ce moment, elle avait vraiment besoin de ça. De quelqu’un à qui parler. Le fait que ce soit lui la remplissait de bonheur. Même si, parfois, il se comportait comme un salaud et la frappait, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir quelque chose pour lui. Ce petit quelque chose était à ce moment-là caché derrière la douleur qu’elle ressentait. Cependant, il était toujours présent. Il pouvait lui faire tout ce qu’il voulait, elle reviendrait toujours tel un aimant attiré par lui. Elle ne savait pas à quoi c’était dû. Au fait qu’il lui porte de l’attention ? A cause du charisme qu’il dégageait ? Sans doute un peu des deux. Même si c’était bizarre à dire, le fait qu’il la frappe prouvait qu’il s’intéressait à elle. Comme victime, certes. Mais, au moins, il voyait qu’elle existait. Contrairement à toutes ses collègues de l’hôpital qui passaient à côté d’elle sans jamais lui adresser la parole. C’était vraiment dur à supporter. Au moins, avec lui, elle ne se sentait pas indifférente. Elle ressentait quelque chose. Que ce soit de l’amour ou de la haine. C’était très fort. Au fond d’elle, elle savait qu’il ne changerait pas. Elle ne voulait pas qu’il change. Pas complètement en tous cas. Il était unique en son genre. Et, même si ça pouvait paraître étrange, elle l’appréciait. Bon, il ne fallait pas se leurrer. Elle n’était pas entrain de dire qu’elle aimait tout ce qu’il faisait. A certains moments, elle ressentait une profonde envie de le tuer. Mais, à d’autres, comme maintenant, elle se sentait tout simplement pousser des ailes. C’était pitoyable. N’importe quelle autre femme l’aurait sûrement évité. Pas elle. Une autre l’aurait dénoncé à la police. Pas elle. S’il allait en prison, elle n’aurait plus personne. Triste à dire : son bourreau était son seul « ami ». Ils se dirigèrent vers sa voiture. Elle n’y connaissait pas grand-chose mais ne pouvait s’empêcher de constater que c’était une belle bagnole. Qui aurait cru que les combats de rue rapportaient autant ? Elle s’assit et se mit à penser tout haut. Elle se doutait bien qu’il n’allait pas la prendre dans ses bras en lui disant que tout allait s’arranger. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle voulait un avis sincère. Après ses paroles, elle ne savait pas si elle se sentait mieux. En revanche, il avait eu le mérite de lui claquer la vérité en pleine face. Ouais, elle devait absolument arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Lorsqu’ils furent arrivés, elle descendit de la voiture. Elle se rappelait de cet endroit en détails. Elle avait cru ne jamais en sortir et, maintenant, elle revenait de son plein gré. Comme quoi la vie réserve toujours pas mal de surprises. Lorsqu’elle pénétra dans les lieux, rien n’avait changé. Mis à part que les quelques affaires qu’elle n’avait pas pu prendre en partant avaient disparu. Rien d’étonnant. Elle fit le tour des lieux du regard avant de le reposer sur Shawn. Il était entrain de retirer son t-shirt. Elle détourna machinalement ses yeux avant de les reposer sur son torse quelques secondes plus tard. Elle ne parvenait pas à détacher son attention de ses abdos. C’était tout juste si elle n’ouvrait pas la bouche comme une conne. Lorsqu’il bougea, elle s’assit sur le canapé. Il revint rapidement, habillé, et avec du matériel pour la soigner. Elle se laissa faire. « Tu devrais travailler à l’hôpital. Tu fais ça bien » lui dit-elle en souriant. Elle préférait aborder un sujet léger avant d’en venir aux choses sérieuses. Apparemment, lui, ne voulait pas attendre. Il lui demanda sa drogue. Oui, elle en avait. Non, elle n’était pas sûre de vouloir lui donner. D’un côté, la perspective d’arrêter complètement était tentante. D’un autre, elle avait peur de paniquer lorsqu’elle réaliserait qu’elle n’en avait plus du tout sur elle. Et si c’était le cas, il était clair qu’il ne lui en donnerait jamais. Finalement, elle décida de jouer le jeu. Elle retira sa veste, ouvrit sa poche et lui passa son sachet. Elle le vit partir avec. « T’es pas obligé de le jeter. On sait jamais » Il ne l’écoutait pas. Elle regrettait son choix. Elle commençait déjà à flipper. L’idée d’être à court lui était insupportable. Elle passa ses doigts dans ses cheveux et les rejeta en arrière. Ensuite, elle se leva et commença à faire les cents pas. C’était la panique totale. Elle n’aimait pas être seule dans des moments pareils. Elle se calma légèrement lorsqu’il revint. Elle respira profondément. Ce n’était pas son corps qui était en manque mais son esprit. Tout allait bien. Elle leva les yeux vers lui. « Pourquoi tu m’aides ? Ça a un rapport avec ta haine pour la drogue, la photo qui est sur ta table de nuit et le mec que t’as tué ? » Elle ne prenait pas de gants pour lui parler. La réponse était évidente. Avec toutes les pièces du puzzle, Raphaëlle avait une bonne partie de l’histoire. Toutefois, elle voulait qu’il lui en parle. Elle voulait l’entendre de sa bouche. Sa voix était douce. « Raconte moi s’il te plait. C’est bien pour ça que tu m’as amené ici, non ? » Elle resta debout devant, lui, immobile. Elle prendrait le temps qu’il faut mais il finirait par parler. Elle n’était pas pressée de toute manière. S’il avait besoin de temps pour tout lui avouer, elle serait patiente. Elle avait vraiment envie de l’aider. Comme il était entrain de le faire pour elle.

D’une certaine façon, il était content qu’elle accepte de le suivre. Depuis qu’elle était partie, il crevait de ne plus la voir. Malgré un tas de choses qu’il ne pouvait accepter d’elle, il ressentait quand même l’envie de la revoir. L’aider. Va savoir ce qu’il voulait exactement. Même lui ne le savait pas réellement. Là, il se laissait devenir tendre. Il se laisse calmer. Il tentait de ne pas perdre le contrôle, mais ça n’avait rien de facile. Shawn ne voulait pas la blesser, mais il voulait la contrôler, il voulait qu’elle cesse de prendre cette foutue merde. Qu’elle le suive par elle-même était une sensation particulièrement étrange. Elle se posait dans sa voiture. Elle lui parlait comme s’il avait été un ami pour elle, alors qu’il avait été atroce et qu’il le serait surement encore. Shawn n’avait rien de bon. Shawn n’aurait surement jamais rien de bon autre qu’une trop grande détermination et une haine viscérale envers la drogue. Le free fighter se doutait qu’il ne pouvait rien lui donner de bon. Il allait lui apporter que du mal. Pourtant, elle le suivait, elle venait avec lui et entrait dans cet appartement où elle avait été captive pendant trop longtemps. Il ne regrettait pas. Il agirait surement de la même façon. Shawn n’avait jamais de regret, peu importe le mal qu’il pouvait faire.

Une fois à l’intérieur, il se dirigeait vers elle. La jeune femme voulait cesser de prendre de la drogue, il allait lui donner un coup de main. Un léger sourire qui passait rapidement sur son visage alors qu’elle lui parlait de bosser l’hôpital, il se voyait mal aider les autres. « -Je me vois très mal faire ça. Je sais comment faire parce que j’ai dû me soigner moi-même trop souvent.» Il se levait pour allez porter ses choses plus loin. Il ne tardait pas. Il tombait tout de suite dans le vif du sujet. La main tendue devant elle, il attendait qu’elle lui donne la drogue qu’elle avait surement sur elle. Il se levait et son regard se posait sur elle. « -Tu penses quoi? Que je vais la garder. Mauvais plan.» Il quittait le salon pour allez dans la salle de bain et foute le tout dans les toilettes. Voilà. Pas de putain de drogue. Il détestait ça. Il détestait les dealers qui se mettaient de l’argent dans les poches aux dépens des autres. En revenant, il remarquait la nervosité da la blonde. Ce n’est pas la première fois qu’il voyait une droguée en manque. Il savait parfaitement de quoi ça avait l’air. Il s’approchait d’elle en posant son regard dans le sien. « -Calme-toi tu veux. Laisse pas la Cam gérer ta vie.» Il ne bougeait pas. Il se doutait qu’elle allait lui poser des questions et sincèrement, il n’avait pas la moindre envie de parler de son passé. Il n’allait surement pas avoir le choix. Il poussait un soupire en passant sa main dans ses cheveux. Shawn contournait la jeune femme pour se poser dans le fond de son canapé. Silencieux. Il ne voulait simplement pas parler de ça avec elle, il détestait qu’elle en sache autant, même si d’une certaine façon elle avait envie de parler avec elle.

Enfoncé dans le fond de son canapé il fermait les yeux un instant. Il détestait cette façon qu’elle avait de le connaître et de lui poser les questions qui lui faisaient du mal. « -Pourquoi tu veux tout savoir Raphaëlle. Ça change quoi au fond? Je t’aide parce que je le fais. T’es pas obligé de savoir pourquoi. Putain. Tu peux pas te contenter de prendre mon aide et pas poser de question. Non? Faut absolument que tu saches ce qui me ronge. Tu trouves pas que t’en sais déjà assez? J’ai pas besoin d’aide et t’as pas besoin de savoir. T’as besoin de plus prendre de drogue. Simplement.» Il tentait de reprendre son calme. Il perdait un peu patience quand il retombait dans ses sentiments qui le rongeaient depuis trop longtemps. Il retombait dans le silence. Ses yeux restaient plantés dans ceux de la jeune femme. Shawn crevait qu’elle lui pose autant de questions. Il lui faisait un signe. « -T’as pas envie de t’asseoir trois secondes. Tu vas pas rester planté là comme une conne à me regarder et attendre que je parle. Faux qu’on trouve ce qu’on va faire pour toi.» Il ne bougeait pas de sa place. Il laissait son regard sur elle et lui faisait signe de venir le rejoindre dans son canapé. « -Amène-toi, tu veux.» Il attendait qu’elle pose son joli cul à côté de lui et il se tournait vers elle. « -Je t’amène ici pour pas que tu retournes t’acheter de la merde. Si t’es toute seule, c’est évident que tu vas y allez, même ici je sais pas comment ça va se passer.» Il se tournait vers elle. « -Arrête de me demander Raphaëlle. Arrête. Juste.» Sa voix était douce aussi. Il avait retrouvé son calme. Plus elle lui demandait de parler, plus il ne voulait pas le faire. Qu’elle le laisse tranquille. Quand il allait avoir envie de parler, il allait le faire. Maintenant, il n’en avait simplement pas envie. « -Tu vas faire quoi. Si tu retourner chez toi, tu pourras pas t’empêcher de te droguer. Tu restes ici? Reste ici ok? Tu peux pas crever comme une droguée. Tu peux juste pas.»

Raphaëlle trouvait adorable qu’il lui ait soigné la jambe. Elle était entrain de découvrir une facette de sa personnalité qu’elle ne connaissait pas du tout. Il se montrait gentil. Elle était ravie. Mais, ce moment ne dura pas bien longtemps. L’orage refit surface lorsqu’il lui reparla de drogue. A la base, elle était venue chez lui pour arrêter mais, maintenant, elle voulait juste profiter de sa présence. A contrecœur, elle lui tendit son sachet. Lorsqu’il le vit partir, elle savait très bien ce qu’il allait en faire. Il allait le balancer dans les toilettes. Parce que, dans la poubelle, elle aurait été capable d’aller le rechercher. Elle soupira. Elle avait envie de trouver une excuse pour ne pas qu’il le fasse. Lui dire qu’elle allait la revendre par exemple. Même si elle ne voulait pas vraiment y toucher pour le moment, elle voulait l’avoir à portée de main pour se rassurer. Pour se dire que, si elle craquait, elle avait toujours une roue de secours. Là, elle n’avait plus rien. Elle commençait à paniquer. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Il faisait sans doute ça pour l’aider mais, bizarrement, elle se sentait encore plus mal. Elle se leva et commença à faire les cent pas. Elle était sur les nerfs. Elle lui en voulait de l’avoir jetée. C’était plus facile d’accuser quelqu’un d’autre. Et ces maudites bouffées de chaleur qui n’arrêtaient pas de lui monter au visage. Son esprit recréait déjà les signes du manque auquel elle avait souvent été confrontée à cause du manque d’argent. Elle avait envie de mourir. Elle était entrain de paniquer, toute seule, dans le salon. Lorsqu’il refit surface, il vit son état. Ses mots se firent durs. Du moins, elle les interpréta comme tels. Elle savait très bien qu’elle ne devait pas laisser la drogue gérer sa vie mais, si ça avait été si facile d’arrêter, elle l’aurait fait depuis longtemps. Elle commençait à se demander si elle avait bien fait de venir. Histoire de parler d’autre chose et de se vider la tête, elle lui reposa la même question qu’il y a quelques minutes, dans la ruelle. Elle avait cru que, tantôt, il avait eu envie de se confier. Mais, maintenant, il était clair qu’il ne le ferait pas. Il était confortablement assis dans son canapé, chez lui. Il se sentait en sécurité. Pourquoi il se serait mis en danger à parler de son passé ? Elle aurait dû s’en douter. C’était tellement prévisible qu’elle s’en voulait de ne pas l’avoir deviné. Son ton était dur. Elle préféra ne pas répondre. Ça ne servait à rien de toute manière. Il avait pris sa décision.

Elle se contenta de le fixer. Elle ne savait même pas pourquoi. Son comportement ne lui échappa pas. Avec toute la douceur dont il était capable, il lui dit venir s’asseoir à côté de lui. Elle n’en avait vraiment pas envie. C’était aimable de sa part de s’intéresser à elle mais, là, c’était trop. Depuis quand il se sentait concerné par son avenir ? Elle avait juste envie de lui hurler de partir et de la laisser se débrouiller toute seule. Sauf que, si elle était venue chez lui, c’était justement pour ne pas l’être. Encore une fois, elle préféra rester silencieuse. Si elle disait tout haut ce que son esprit pensait, il l’aurait sans doute frappée. Lorsqu’il le lui demanda une seconde fois, elle finit par venir à côté de lui. Elle n’osait pas le contrarier. Maintenant, elle était comme une conne dans le canapé. Elle ne voyait pas ce que ça avait changé. Elle l’écouta sans réagir. Une phrase de trop, elle se leva. « Je ne t’ai plus rien demandé, d’accord ? T’as pas envie d’en parler j’ai compris. Alors tu peux comprendre que j’ai pas envie de parler de ça maintenant non plus. Je m’en fou de comment ça va se passer. Fais comme tu veux. Je sais même si je vais rester. Je comptais venir ici pour une nuit seulement. Arrête de t’occuper de moi comme si j’étais une enfant. Je t’ai jamais demandé tout ça » Elle était entrain de s’énerver sans raison apparente. C’était juste la situation qui était entrain de la rendre folle et le fait qu’il parlait trop. Il voulait être plus qu’impliqué dans sa vie, il voulait la contrôler et elle n’aimait tout simplement pas ça. Elle avait besoin d’être seule. Elle n’était pas habituée à avoir quelqu’un qui lui parle de drogue comme il le faisait. C’était trop tôt. Elle reprit un ton plus calme. « T’énerve pas. J’ai juste besoin de temps. J’ai besoin d’être seule et de réfléchir à tout ça. S’il te plait » Elle resta debout devant lui quelques secondes et, ensuite, fila dans son ancienne chambre. Elle se coucha sur le lit regardant le plafond. En acceptant, elle n’avait pas réalisé tout ce que cela impliquait. Elle était complètement paumée. Elle resta dans cette position un temps indéterminé. Le temps qu’elle se calme. Miraculeusement, il n’était pas venu la rejoindre pour voir si elle ne se droguait pas en cachette. C’était déjà ça. Elle regrettait de l’avoir engueulé. Elle agissait vraiment comme une conne. Il avait raison. Rongée par le remord, elle décida de se lever et d’aller le voir dans sa chambre. Elle n’y avait jamais mis les pieds. Pendant qu’il était là du moins. Elle s’appuya contre l’embrasure de la porte et le regarda. Le silence s’installait. « Désolé Shawn » C’était court mais sincère. Sans attendre sa permission, elle entra dans sa chambre et contourna son lit. Il était couché. Elle s’assit près de lui. Il l’attirait. Elle n’était pas vraiment venue pour ça mais maintenant … « Je crois qu’en fait j’ai juste besoin de me changer les idées » dit-elle en plantant son regard dans le sien. Spontanément, elle passa sa main sur son ventre à travers son t-shirt tout en remontant doucement vers ses abdos. Elle crevait d’envie de l’embrasser. Elle crevait d’envie de lui tout simplement. Avant d’aller plus loin, elle attendit. Elle voulait simplement voir s’il allait la refouler ou non.

Il ne savait pas ce qu’il lui prenait, mais il avait envie de l’aider. Il se rendait lentement compte qu’il voulait faire ce qu’il n’avait pas fait avec sa sœur. Incapable de la sauver, Shawn ne pouvait pas se permettre de faire la même chose avec elle. Si elle perdait elle, il allait se perdre encore plus. L’anglais était déjà une bête, un homme incapable de se contrôler. Juste impossible de se permettre que ce soit la même chose. Impossible que ce soit pire. Il la regardait, elle était chez lui. Il n’était pas mal à l'aise, mais il n’était pas à l’aise. Il voulait prendre le contrôle parce qu’il était comme ça. Un dominant. C’est ce qu’il était. Jamais, il n’aimait se faire dire quoi faire, mais il ne se gênait pas pour dire à la jeune femme quoi faire. Il ne voulait pas parler. C’était clair. Surement qu’il n’allait pas changer d’idée à ce sujet. Il ne voulait pas se sentir contraint à lui dire quoique ce soit, même si d’une certaine façon, il avait envie de se vider le cœur, il ne voulait pas parler de ça. C’était encore trop difficile et surement que ça le serait toujours. Assis. Il lui demandait ce qu’elle allait faire. Jamais il n’avait pris le temps avec sa sœur de le faire, jamais il ne lui avait dit de cesser ses conneries et à cause de ça, elle était morte. Elle ne pouvait juste pas comprendre pourquoi cela lui tenait autant à cœur. Ça le rongeait. C’était en train de le tuer lentement. Elle savait presque tout, elle le connaissait trop bien, surement que la suite n’allait pas tarder. Un soupire insatisfait passait entre ses lèvres quand elle se levait pour lui dire qu’elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire. La jeune femme était réellement en train de lui faire perdre patience et ça lui demandait tout pour ne pas se lever et se mettre à lui gueuler dessus. Il sentait la rage gronder. Il sentait l’envie frapper et de briser quelque chose. Shawn fi ni par se lever. Sa voix était particulièrement froide. Il en avait marre. Il n’aimait pas aider quelqu’un et qu’elle lui dise ce genre de merde. Il avait juste envie de lui dire de foutre le camp et de crever d’une putain d’overdose. Dans un bond, il se levait pour poser son regard dans le sien. Il se penchait un peu vers elle et sa voix grondait entre ses lèvres. Un sifflement. « -Fais ce que tu veux. Je m’en fou.» Il se retenait pour ne pas casser quelque chose. Sur ses mots, il tournait les talons pour foutre le camp dans une autre pièce. Il se connaissait. Il sentait qu’il allait perdre le contrôle alors autant foutre le camp et penser à autre chose. « -Ouais ouais. Isole-toi bien.»

Il poussait la porte de sa chambre pour la refermer dans un coup sec et il se laissait tomber sur son lit. Ses mains se posaient sous sa tête et il fermait les yeux pour se calmer. Le silence. Il écoutait le vide. Putain. Elle était simplement en train de le rendre fou. Il détestait ça vouloir l’aider et se faire un vent de la sorte. Il tentait de ne pas penser et en ce moment, il avait juste envie de casser quelque chose pour se défouler. Un moment. Il ne se passait rien. Alors qu’il était en train de s’endormir, le son de sa porte lui faisait ouvrir les yeux. Il posait son regard sur elle, posé dans le coin de sa porte. Aucune idée s’il avait envie de lui parler en ce moment. Silencieux. Il ne disait rien. Il laissait entrer la jeune femme. « -C’est bon.» Il ne faisait rien. Il laissait la jeune femme se poser près de lui, en se demandant à quoi elle était en train de jouer. Il avait particulièrement envie de la prendre là. Ul serrait les dents un moment et il fermait les yeux. À ce moment, il sentait les doigts de la jeune femme se glisser contre son ventre. Ses yeux s’ouvraient pour se poser dans les siens. Il n’attendait pas un signe de plus ou un dessin pour faire quelque chose. Ses mains attrapaient rapidement les hanches de la jeune femme pour qu’elle vienne se poser à califourchon par-dessus lui. Ses mains se plaçaient dans son dos pour qu’elle se penche vers lui. Elle pouvait sentir le souffle de Shawn se perdre sur ses lèvres. C’était étrange qu’elle se trouve là. Depuis le temps qu’il en avait envie. Ses yeux dans le sien. Il était calme. Heureusement pour la jeune femme, il n’était pas d’humeur massacrante et pas d’humeur à la briser en couchant avec elle. Ses lèvres venaient effleurer celle de la jeune femme lentement. Il jouait de ses lèvres sur celle de la demoiselle. « -Tu penses que c’est une bonne idée pour te changer les idées Raphaëlle?» Il relevait le torse pour venir le coller contre le corps de la jeune femme. Une de ses mains se glissait dans le creux de ses reins pour tenir la jeune femme fermement contre lui tandis que l’autre passait dans ses cheveux. Ses lèvres se pressaient contre la sienne. Baiser ardent. Sa langue se glissait entre ses lèvres pour venir caresse la sienne avec envie. Il ne se doutait pas qu’elle allait venir la rejoindre ici. Il ne se doutait pas qu’elle allait avoir envie de faire les premiers pas. Sa langue jouait avec la sienne tandis que la main dans son dos se glissait sous son haut pour venir caresser sa peau nue. Il la pressait contre lui. Il y allait lentement. Ce n’était pas lui de se comporter de la sorte. Se main remontait pour venir dégrafer son soutien-gorge d’une main adroite. Le baiser se rompait. Il laissait son souffle se mélanger à celui de la jeune femme. « -T’es belle.» Compliment. Il n’avait pas pu faire autrement. Il avait envie de lui dire.

En venant le voir dans sa chambre, Raphaëlle n’avait aucune idée de la manière dont il allait réagir. C’était clair qu’il n’avait pas apprécié la façon dont elle lui avait parlé tout à l’heure. Pourtant, même si l’envie de la frapper le rongeait, il n’avait rien fait. Il l’avait laissée s’isoler dans sa chambre et était parti de son côté. Elle n’avait pas non plus entendu le bruit d’un objet se briser, juste la porte de sa chambre claquer violemment. Venant de lui, c’était presque miraculeux qu’il n’ait rien fait de plus. Pendant qu’elle réfléchissait au tournant que sa vie allait prendre, elle s’était demandée ce qu’il était entrain de faire. En ouvrant sa porte, quelques minutes plus tard, elle avait eu la réponse. Il semblait sur le point de dormir. Elle ne s’en préoccupa pas et s’excusa du comportement qu’elle avait eu. Il grogna un « c’est bon » plutôt prometteur. Il semblait étrangement calme. Sans doute le fait de n’être pas encore totalement réveillé. Quoiqu’il en soit, elle s’approcha de lui. Après une courte hésitation, elle posa une main sur son ventre. Elle avait besoin d’un distraction. Le genre de distraction que seul un homme comme lui pouvait lui donner. Elle se mordit la lèvre. Elle ne savait pas comment il allait réagir. Bien vite, elle eut sa réponse lorsqu’il la souleva pour la mettre à califourchon sur lui. Ravie, elle se pencha vers lui aidée par la main pressante de Shawn dans son dos. Maintenant, il était trop tard pour reculer. De toute manière, elle n’en avait aucune envie. Elle voulait rester là à attendre la suite. Son souffle sur sa peau lui donnait envie de lui, comme lorsqu’il s’était approché d’elle dans la ruelle. Il jouait avec elle la frôlant de temps en temps de ses lèvres. Elle se contentait de le respirer. Ces effleurements la rendaient folle. Elle crevait d’envie qu’il l’embrasse violemment. Qu’il la possède. Elle avait besoin de quelque chose de fort pour combler le manque de drogue. Elle tremblait d’impatience se contentant d’acquiescer vivement lorsqu’il lui posa sa question. C’était clairement l’idée du siècle pour la faire aller mieux. Tandis que les mains de la jeune femme se baladaient doucement sur toutes les parties de son torse auxquelles elle avait accès, il pressa son corps au sien. Elle ferma les yeux un instant profitant de ce contact incroyable. A travers leurs vêtements, elle pouvait sentir son corps musclé qui la rendait encore plus fiévreuse. Il passa une main dans ses cheveux et, enfin, il l’embrassa. Libération. La blonde vint chercher sa langue avec envie renforçant encore le contact entre eux. Elle en soupira de bonheur. Il la rendait folle. Ses mains vinrent se poser sur le visage du free frighter avant d’aller se glisser sur sa nuque pour le forcer à écraser complètement leurs lèvres l’une contre l’autre. A chaque fois qu’il faisait mine d’interrompre leur baiser, elle venait le relancer en exerçant une légère pression dans son cou. Momentanément assouvie, elle finit par descendre doucement son visage contre son corps tout en le caressant du bout des doigts pour faire naître quelques frissons sur sa peau. Elle avait une autre idée en tête.

Elle le laissa dégrafer son soutien-gorge et baissa légèrement les yeux lorsqu’il lui dit qu’elle était belle. Sans un mot, elle retira son haut et fit descendre les bretelles de son sous-vêtement le long de ses bras. Elle les laissa tomber tous les deux sur le sol. « Et maintenant t'en penses quoi ? » Elle vint chercher sa main qu’elle posa sur son sein. Elle voulait qu’il prenne possession de chaque parcelle de son corps. Maintenant qu’il était occupé à la ploter, elle descendit ses mains vers son pantalon. Avant d’attaquer les choses sérieuses, elle remonta son t-shirt d’un coup sec pour avoir accès à son torse. Elle ne le lui retira pas. Elle voulait juste qu’il reste couché et qu’il profite de ce qu’elle allait lui faire. Elle ne put résister bien longtemps à l’envie de venir emprisonner chacun de ses muscles entre ses lèvres. Rapidement, elle voulut également les sentir sur ses seins. Elle se pencha donc vers lui et vint coller son buste contre le sien. Leurs corps étaient brûlants. Elle ondulait habilement contre lui pour lui donner encore plus envie de la prendre. Il pouvait sentir ses seins pointer contre son torse. Elle remontait son visage vers lui et venait l’embrasser dans le cou lui mordillant parfois la peau. Ses baisers se faisaient de plus en plus pressants. Elle le voulait tout de suite. Se dégageant rapidement de lui, elle se releva et s’empressa d’ouvrir le bouton de son pantalon et de descendre son jeans. Plus lentement, elle en fit de même avec son boxer devenu beaucoup trop serré. Son membre dur ne tarda pas à se libérer et à pointer vers elle. Une main se posa à sa base. Son visage se rapprochait. Ses lèvres s’entrouvraient pour finir par aspirer avidement sa trique dans un bruit de succion. Sa langue exerçait des mouvements circulaires autour de l’extrémité de son membre. Elle voulait lui donner un maximum de sensations. Sans tarder, elle commença ses mouvements de vas et viens. Sa bouche entourait parfaitement ce membre de plus en plus volumineux. Son regard était accroché au sien pour réagir à la moindre de ses envies. Elle l’aspirait de plus en plus loin dans sa bouche. Elle alternait les mouvements profonds et les mouvements plus rapides. Les bruits accélérés de succion lui donnaient envie de le satisfaire pleinement. Elle engloutit complètement sa trique venant à la faire buter contre le fond de sa gorge. Son membre prenait tellement de place dans sa bouche qu’elle avait du mal à respirer. Mais, c’était tellement bon qu’elle ne s’en préoccupait pas. Lorsqu’elle fut à bout de souffle, elle le fit légèrement ressortir et continua à le sucer rapidement. Au bout d'un moment, elle le relâcha afin de pouvoir parler. Elle revint vers son cou, remonta vers son oreille qu’elle mordilla avant de chuchoter dans un soupir. « Fais moi ce que tu veux » Elle savait qu’elle prenait un risque en disant ça à un homme comme lui mais elle n’avait pas peur. Au contraire, elle se mit à lui griffer le torse en signe de provocation. Peu importe ce qu’il lui ferait, elle apprécierait.

Avec elle, il tentait de se calmer de toutes les façons possibles. S’il retenait trop, à un moment, il allait éclater. Shawn n’avait simplement pas l’habitude de se retenir. Plus depuis la mort de sa sœur. Il n’était qu’un fou laissant allez la moindre de ses envies de meurtre. Ce soir, il tentait de se contrôler un peu. Shawn ne se doutait pas le moins du monde que le reste de la soirée allait se dérouler de la sorte. Il ne se doutait pas non plus qu’il allait avoir envie de l’aider. Ce n’était pas lui de faire ça. Il l’attirait contre lui, sans avoir l’intention de bouger ou de faire quoi que ce soit pour le moment. Encore dans les vapes, il se contentait de laisser ses mains parcourir lentement le corps de la jeune femme. Quand elle fut penchée sur lui et que le baiser commença à prendre forme, il venait poser ses mains contre ses fesses en la forçant à se colle à lui. Leurs langues venaient lentement se mêler. Il pressait le bassin de la jeune femme contre le sien, il avait envie de sentir la jeune femme contre lui. Il soupirait un peu en sentant les doigts de la jeune femme se perdre sur sa peau. Son regard restait planté dans celui de la blonde. Il la laissait faire. Il la laissait découvrir son corps. Sensation qui venait lui arracher quelques frissons au free fighter. Ses doigts avaient glissé dans son dos pour lui retirer son soutien-gorge. Une partie des vêtements de la jeune femme trouvaient le chemin du sol. Sa voix se perdait dans un souffle alors que son pouce venait caresser le bout de son sein.

Shawn bougeait pour aider la jeune femme à lui retirer son haut et laissait la blonde lui retirer ses vêtements. « -Je ne vais pas te refuser ça.» Shawn n’avait pas envie de s’arrêter. Il en voulait plus, toujours plus. Il bougeait son bassin sou elle pour sentir l’intimité de la belle se frotter contre son membre. Espace qui devenait de plus en plus minime. Il laissait ses mains passer dans son dos pour retourner vers ses fesses et déboutonner rapidement le pantalon de la jeune femme. Ses mains glissaient sous le tissu de son vêtement pour empoigner fermement ses fesses et la faire se coller encore plus à lui quand elle pressait son corps au sien. Plus il sentait les lèvres de la jeune femme descendre contre son ventre, plus l’envie devenait oppressante. Son pantalon trouvait le chemin du sol. Il n’avait plus rien. Ses doigts se pressaient contre la tête la demoiselle quand il sentait son souffle contre sa trique. Il avait particulière envie de se sentir au fond de sa bouche. Un frisson passait sur sa peau quand il sentait la langue de la jeune femme contre son membre. Un long soupire. Il serrait ses doigts contre sa tête pour qu’elle continue. Simplement qu’il était en train de devenir fou. Shawn ne put empêcher un long râle de s’extirper de sa bouche quand il sentait les lèvres humides de la droguée entourer son membre dur. Soupire. Il forçait un peu sur sa tête pour qu’elle l’enfonce de plus en plus loin entre ses lèvres. C’était plus fort que lui. Son membre prenait de plus en plus de place entre les lèvres de la blonde. Après un moment, les lèvres de la blonde quittaient sa trique en feu. Il serrait un peu les dents. Si elle n’avait pas été elle, il l’aurait forcé à continuer jusqu’à jouir dans sa bouche. Elle n’était pas une pute. Il ne voulait pas faire ça.

Il passait ses mains dans son dos quand elle revenait vers lui et il retirait les derniers vêtements que portait la jeune femme. Encore le souffle court, il attrapait fermement la jeune femme question de la faire basculer et qu’elle se trouve sous lui. La première idée qu’il eut fut de la placer sur le ventre, mais il change d’idée au dernier moment en la posant sur le dos. Son corps venait par-dessus celui de la jeune femme. « -Fais attention à ce que tu me dis Raphaëlle. Je pourrais faire des choses atroces.» Ce n’est pas ce qu’il allait faire. Un de ses mains venait écarter sa cuisse pour ensuite glisser entre ses cuisses. Ses doigts la parcouraient lentement. Glissant contre sa chair, contre sa peau, faisant naître les sensations sur son corps. Ce ne fut pas long avant qu’un de ses doigts ne se glisse en elle. Sa langue venait glisser contre son sein. Il le suçait, le caressait, laissait sa langue le parcourir lentement. Il lui donnait envie. Il glissait un autre doigt en elle, les enfonçant en profondeur. Un moment. Il retirait sa main et venait se placer entre ses cuisses. Sa main relevait une de ses cuisses avant qu’il ne s’immisce en elle sans douceur. Il n’y allait pas non plus de son plus fort, mais il ne pouvait pas être doux. Il en était incapable. Mouvement de bassin qui prenait place entre les cuisses de la demoiselle. Un râle. Un soupire. Mouvement lent, mais profond. Une de ses mains tenait la cuisse de la jeune femme pour remonter son bassin pour entrer en elle plus en profondeur. Son souffle se perdait sur les lèvres de la jeune femme. Il se laissait allez en elle. Comblant chaque partie de son être et de son corps. Ses mouvements se faisaient de plus en plus vites et profonds. Quelques râles lui échappaient de temps en temps.

En lui demandant de lui faire ce qu’il voulait, il était clair que la droguée avait déjà quelques idées en tête. Heureusement pour elle, il avait les mêmes. Après l’avoir déshabillée, il la fit basculer sur le dos pour se retrouver au dessus d’elle. A la vue de ses muscles contractés, la blonde se mordit légèrement la lèvre inférieure. Il était magnifique. Rien que son corps lui donnait furieusement envie de passer à la suite. D’un geste ferme et autoritaire, il lui fit écarter les cuisses. Elle se laissa faire. Sa brusquerie, bien loin de la rebuter, l’enivrait. Elle se laissait prendre au jeu. A son jeu. Elle ne voulait surtout pas qu’il la ménage. Elle avait plus que jamais besoin de se sentir vivante. Elle frissonna au contact de ses doigts se dirigeant vers son intimité. A fleur de peau, elle ferma les yeux. Lorsqu’elle sentit ses doigts entrer en elle, elle ne put retenir un râle de plaisir. Automatiquement, ses mains vinrent glisser contre le dos du free fighter et, avec une légère pression, elle le guida vers ses seins. Un désir ardent était entrain de prendre possession de son bas ventre. Des frissons parcourraient sa peau. Quelques gouttes de sueur commençaient à perler sur son corps témoignant ainsi du plaisir qu’elle ressentait déjà. Par des mouvements habiles de son bassin, elle le faisait s’enfoncer encore plus en elle. Elle recherchait le plus de sensations possibles. Elle était brûlante. Au bout d’un moment, il remplaça ses doigts par son membre. L’intrusion fut brusque. Elle aimait ça. Il prenait toute la place possible. Il s’appropriait son corps. Il la possédait. Les mouvements qu’il effectuait lui faisaient ressentir un feu d’artifice de plaisir. A tel point que les gémissements de la blonde gagnaient en intensité à chaque coup de rein. Pour se contenir, elle étouffait ses râles en venant chercher avidement ses lèvres. Son corps bougeait au rythme du sien. Elle ne contrôlait plus rien. Elle se laissait submerger par le plaisir qu’il lui faisait ressentir. C’était encore meilleur que la drogue. La drogue. Elle n’en avait plus pris depuis des heures. Elle savait que le manque allait commencer à se faire ressentir. Malgré tout ce qu’il était entrain de lui faire, ses pensées étaient entrain de prendre le dessus. Il fallait qu’elle arrête. Histoire de ne plus y songer, elle passa ses bras autour de son cou et l’attira vers elle avec plus de force. Elle l’embrassa avec une énergie nouvelle. Cela marcha un moment. Mais, lorsqu’elle s’arrêta, l’ impression de manque envahit de nouveau son esprit. Elle était entrain de devenir folle. La seule manière de combler cette sensation était par un rapport physique encore plus puissant que ses pensées. Et pour ce faire, Shawn était le partenaire idéal. Elle allait simplement transformer toute la frustration et la panique qu’elle ressentait en une fougue sexuelle dont seul lui saurait faire usage correctement.

Alors qu’il était entrain de la pénétrer, elle se redressa brusquement. Son corps moite et déjà bien épuisé collait aux draps, signe que le moment avait été intense. Pourtant, elle était loin d’être assouvie. Au contraire, elle en voulait encore plus. Elle voulait qu’il continue à lui donner du plaisir et à lui faire penser à autre chose. « Couche toi » lui demanda-t-elle avec empressement. Afin d’accélérer le mouvement, elle le poussa en arrière d’un geste vif. Elle savait qu’il ne devait pas forcément apprécier son comportement mais elle s’en fichait. Elle était dans le même état de panique que tout à l’heure dans le salon, sauf, qu’ici, elle avait un exutoire. Inutile de dire qu’elle comptait en profiter. Rapidement, elle vint se placer au dessus de lui. Une jambe de chaque côté de son corps, elle s’empala sur son membre dans un mouvement lent. De cette manière, elle pouvait sentir chaque parcelle de son intimité être investie par lui. Légèrement cambrée, elle exécuta quelques mouvements de bassin afin de bien le sentir en elle. Aidée de ses mains sur ses hanches, elle se soulevait de plus en plus haut pour, ensuite, retomber violemment sur son membre. Des cris de plaisir s’échappaient d’entre ses lèvres. Elle le regardait dans les yeux. Elle aimait sentir son corps se contracter sous le sien. Elle aimait regarder les traits virils de son visage. Elle aimait le regarder, tout simplement. Au bout d’un certain temps dans cette position, elle se pencha vers lui pour revenir l’embrasser. Leurs corps étaient collés l’un à l’autre. Il n’y avait plus aucune distance entre eux. Ils ne faisaient plus qu’un. Elle le fit basculer pour se retrouver sous lui. Toutefois, au lieu de rester sur le dos, elle se plaça sur le ventre. Sans le vouloir, elle venait de se mettre dans la position à laquelle il avait pensé au début. Pour l’inciter à la pénétrer, elle cambra ses fesses et les colla contre son membre. Sentir son corps contre son dos la faisait rêver. Bien loin de se sentir soumise, elle se sentait protégée. Elle sentait son souffle dans son cou, ses bras autour d’elle. Elle était bien. Presque calme et détendue. Il ne manquait plus que son membre dans son intimité pour que tout soit parfait. Et, justement, son corps était entrain de faiblir sous ses assauts. Elle ne pensait plus à la drogue. Elle ne pensait plus à rien. Elle entendait seulement le bruit de leurs deux corps qui se percutaient violemment. Son visage légèrement de profil, elle le regardait. Elle le laissait faire ce qu’il voulait. Elle avait envie qu’il ait autant de plaisir qu’elle ; que ce moment reste gravé dans son esprit. Elle avait d’ailleurs bien du mal à se concentrer sur quoique ce soit d’autre. Tout ce que son cerveau était capable de faire, c’était lui faire serrer les draps de toutes ses forces pour lui faire tenir le rythme toujours plus longtemps. Jusqu’à ce qu’il se lâche en elle.

Shawn ne s’attendait pas à ce qu’elle vienne. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle veuille coucher avec lui. Il en avait envie, depuis longtemps, mais elle le détestait et il se doutait de pourquoi elle ne le portait pas dans son cœur. Ce ne fut pas long avant que la jeune femme ne se retrouve sous lui, il laissait ses doigts caresser son corps avec envie. Passer entre ses cuisses pour venir s’attarder aux bons endroits sans y allez avec trop de douceur. Il avait tout de même déjà été bien plus brusque que cela. Il laissait ses doigts passer entre ses cuisses un instant avant de lui-même s’introduire en elle. Mouvement de va-et-vient qui prenait place. Sa voix qui se perdait de temps en temps en râle. Ses lèvres venaient par moment prendre les siennes et ensuite venir se perdre sur ses seins. Ses mains poussaient parfois sur les hanches de la demoiselle question e s’infiltrer plus loin entre ses cuisses. La vitesse devenait de plus en plus présente jusqu’à ce que la jeune femme ne bouge pour se relever. Il grognait un peu, se demandant ce qui était en train de se passer. Son regard se posait dans celui de la jeune femme. Un ordre de sa part. Shawn n’aimait pas particulièrement être en dessous, mais il se laissait glisser sur le dos pour venir prendre les hanches de la jeune femme alors qu’elle passait par-dessus lui. Ses mouvements de hanches recommençaient de façon féroce, il la forçait à s’empaler avec force sur lui. Il poussait contre ses hanches pour la sentir, levant de temps en temps le bassin pour s’immiscer en profondeur entre ses cuisses. Une de ses mains quittait ses hanches pour prendre un de ses seins entre ses mains. Caresse sans douceur. Il se relevait un peu question de venir poser ses lèvres dans son cou pendant qu’elle continuait d’onduler contre lui. Ses dents passaient de temps en temps contre sa peau, glissant contre un de ses seins qu’il venait prendre en bouche. Son autre main continuait d’appuyer sur ses hanches, la forçant à ne pas se ménager et à le faire entrer au creux d’elle, sans le moindre ménagement.

Leurs lèvres venaient se sceller une fois de plus dans un baiser avant que la jeune femme ne bouge à nouveau pour se trouver sous lui. Shawn bougeait, se plaçant sur les genoux et venant passer ses doigts dans le creux de ses hanches. Il s’approchait d’elle. La vision de sa croupe l’excitait de plus belle et décuplait cette envie qu’il avait de la prendre. Encore une fois, il se glissait entre ses cuisses et comptait bien finir cette séance dans cette position qu’il affectionnait particulièrement. Il entrait en elle sans douceur. Laissant son corps percuter le sien avec envie, reprenant des mouvements profonds et intenses. Se penchant un peu vers elle, une de ses mains glissait le long de son dos pour venir se perdre dans ses cheveux. Il laissait ses doigts se perdre dans la chevelure de Raphaëlle, les tirant vers l’arrière pour qu’elle se cambre encore plus et qu’il se glisse loin entre ses cuisses. Son dos cambré, il continuait les assauts sans douceur, sans ménagement, pour la faire crier, jouir, gémir à en perdre la voix. Shawn continuait. Tirant sur sa tête sans la moindre douceur, donnant des coups de plus en lus fort, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus tenir. Jusqu’à ce qu’il ne puisse plus tenir et qu’il sente le corps de la jeune femme faiblir, trembler de plaisir. Il se vidait en elle dans un coup profond de bassin.

À ce moment, il calmait ses mouvements, retirant la poigne ferme qu’il avait sur ses cheveux. Il lui avait peut-être fait mal. Dans ce genre de moment, il ne pensait pas, il faisait ce qui lui passait par la tête sans se poser la moindre question. Ses mains relâchaient le corps de la blonde, la laissant se tourner sur pour se poser de façon confortable. Il manquait de souffle, il se laissait tomber près de la jeune femme question de reprendre son souffle et de s’allumer une cigarette. C’est bien la seule chose qu’il se permettait. Couché sur le dos, il tirait sur sa clope, observant le corps nu de la jeune femme à côté de lui. Shawn ne savait pas du tout comment cette histoire allait tourner, mais il n’avait pas envie que cela se termine maintenant.