The only way to get rid of temptation is to yield to it

Dolorès était assise au bar de l’hôtel un verre d’alcool à la main. Elle y décrivait des cercles à l’aide de sa paille d’un air distrait. Comme d’habitude, elle s’ennuyait à mourir. Certes, il y avait tout le luxe rêvé dans cet hôtel mais elle en avait déjà tellement usé et abusé que cela ne l’intéressait même plus. Elle avait besoin de faire quelque chose de distrayant. Quelque chose qui sorte de l’ordinaire. Quelque chose de nouveau. Elle soupira. Elle avait déjà testé tellement de trucs qu’il ne lui restait plus rien à expérimenter. Sans grande conviction, elle se retourna afin de parcourir la salle des yeux. Aucune proie potentielle. Elle avait déjà couché avec la moitié de l’hôtel et ceux qui restaient ne l’intéressait pas le moins du monde. Pourquoi la vie était-elle si difficile ? Elle reprit sa position initiale. Il ne lui restait plus qu’à se noyer dans l’alcool en espérant que cette horrible journée passe plus vite de cette manière. Ce fut le cas. Les heures défilèrent comme si c’étaient des minutes. La belle commanda un verre supplémentaire puis deux puis trois jusqu’à ce que son esprit soit assez embrumé pour arrêter de compter. Elle refoula plusieurs hommes venus s’asseoir à côté d’elle pour la draguer. A chaque fois, elle était impitoyable voire même blessante. Elle n’avait aucune envie de coucher avec des hommes de seconde zone. Hors de question pour elle de se contenter du fond du panier. Elle voulait coucher avec un homme, un vrai. Quelqu’un qui lui arrive à la cheville. Quelqu’un qui mérite cette faveur. Le seul problème est que, pour l’instant, cette personne restait introuvable. Bien décidée à ne pas rester sur un tabouret toute la journée, elle se leva et se dirigea vers la piscine. En désespoir de cause, elle pourrait toujours profiter du soleil. La démarche hautaine, ses lunettes de soleil dans les cheveux, la brune se décida à bouger. Il ne lui fallut pas longtemps avant de trouver un transat libre. Déjà en maillot, elle se contenta de s’allonger. Bien vite, elle remit ses lunettes sur le bout de son nez. Le soleil l’aveuglait. Protégée par ses verres fumés, elle fit le tour des personnes présentes. Elle ne les regardait pas par pure curiosité, elle était littéralement entrain de faire son marché. Elle cherchait quelqu’un qui pourrait la distraire pendant quelques temps. Elle repéra une blonde plutôt à son goût. Elle était bien faite, avec une taille fine. Toutefois, elle n’était pas d’humeur à se faire une fille. Elle avait besoin de testostérone. Ses yeux se détachèrent doucement de ses fesses galbées. Elle se promit de se souvenir de cette bombe pour une prochaine fois. Elle continua son tour de piste. Son regard fut rapidement accroché par un homme présent dans la piscine. Il était entrain d’embrasser une femme. Mais, le fait qu’il soit en couple ne la dérangeait pas le moins du monde. La garce dans toute sa splendeur. Un fin sourire se dessina sur son visage. Elle venait de trouver la proie idéale.

Après des heures de recherche, elle venait enfin de trouver sa cible. Elle ne le quittait plus des yeux. Ses yeux parcourraient chacun de ses muscles d’un air envieux. Il était parfait. Elle se mordilla la lèvre. Sans aucune gêne, elle regarda l’eau ruisseler sur son corps lorsqu’il se décida à sortir. Elle avait une irrésistible envie de le toucher. Sa copine, elle, resta dans la piscine. Parfait. Dolorès pourrait agir plus facilement si elle n’était plus collée à lui. Bien décidée à aller l’aborder, elle l’épia afin de saisir la meilleure occasion. Elle n’eut pas à attendre très longtemps. Au bout de quelques secondes, il s’adressa à sa copine qui nageait toujours. Elle n’entendit pas ce qu’il lui dit mais, ce qui était sûr, c’est qu’il était entrain de quitter les lieux. Seul. La brune se leva d’un bond. Perchée sur ses talons hauts, elle balança les fesses afin de le rejoindre. Bien vite, elle fut à sa hauteur. Elle attendit qu’il s’engouffre dans le bâtiment pour entamer la discussion. Elle n’avait aucune envie que sa copine le voit entrain de lui parler et qu’elle pique sa crise. A coup sûr, cela aurait gâché tous ses plans. Il se dirigea vers le bar. Elle le suivit. Lorsqu’elle fut derrière lui, elle s’accouda sur le comptoir. Vu le monde qu’il y avait, ils auraient le temps de papoter. « Envie d’un verre après avoir profité de la piscine ? » Il se retourna vers elle plutôt surpris. Elle n’avait pas de phrase toute faite pour aborder les hommes. Tout ce qu’elle savait c’est que, peu importe ce qu’elle disait, elle se faisait rarement rejeter. En général, les hommes aimaient passer du temps avec elle. Sans aucun sourire, elle se contenta de le dévisager. Jusque là obnubilée par son corps, elle ne s’était pas rendue compte qu’elle l’avait déjà vu. Pas plus tard que la semaine dernière. Elle l’avait vu arriver avec sa copine. Déjà à ce moment-là, elle l’avait trouvé à son goût. Cela ne faisait que confirmer qu’il n’était pas une proie comme les autres. « Je suis Dolorès. Tu es arrivé la semaine passée si je ne me trompe pas? On a pas encore eu l’occasion de se parler. Je vis ici depuis tellement longtemps que je connais la plupart des clients. Mais pas encore tous apparemment » Elle ne dit plus rien. Elle se contenta de l’observer d’un oeil lubrique qui voulait tout dire. Ses yeux allaient de bas en haut afin d’observer tous les recoins de son corps. Elle se fichait qu’il le remarque. Elle voulait qu’il le remarque. Amusée par son silence gêné, elle arrêta son petit manège. Elle s’était assez rincée l’œil pour le moment. « Alors, comment tu trouves le Mexique jusqu’à présent ? » Elle s’approcha un peu plus de lui l’air de rien. Elle n’en avait rien à faire de sa réponse. Tout ce qu’elle voulait, c’était l’avoir au dessus d’elle dans sa chambre d’hôtel mais, pour ça, pas d’autre choix que de passer par l’ennuyante étape « conversation banale ».

The only way to get rid of temptation is to yield to it

Il était arrivé depuis quelques jours dans la ville du Mexique. Le soleil à temps plein. L’inspiration qui revenait de plus en plus. Être au bon endroit au bon moment. Des vacances. Des vacances qui allaient être d’une durée indéterminée. Emeryck était arrivée dans l’hôtel depuis une semaine. Ville de débauche. Ville qui ne lui ressemblait. Musicien posé. Avec sa femme. Vie de couple simple, vi simple sans trop de problèmes. De l’argent à profusion. Son nom était connu au États-Unis et ici il pouvait profiter du fait que les gens ne le reconnaissaient pas. Être comme les autres. Ne pas se faire arrêter pour signer un autographe. Ne pas s’arrêter parce qu’une jeune femme vous avoue que vous êtes l’un de ses fantasmes. Le sien était sa femme. Grande blonde. Parfaite. Délicieuse. Douce. Adorable. Profiter du beau temps avec elle. Glisser ses doigts dans le creux de ses hanches et attirer son corps contre le sien. Rien autour. Aucune autre femme ne pouvait l’intéresser. Aucune autre femme ne pouvait attirer son attention. Ses doigts attiraient doucement son épouse contre lui. Il pressait son corps frêle contre sa peau. Un baiser. Sa main caressait lentement son dos avant qu’il ne se recule doucement pour venir souffler quelques mots à son oreille. Il voulait boire quelque chose. La chaleur lui montait quelque peu à la tête.

Il sortait de la piscine et essuyait rapidement la peau qui coulait sur sa peau nue. Quelques choses dans ses pieds et il se mettait en marche pour se trouver quelque chose à boire. Un bar. Il se posait au bar. Une bière et quelque chose de rafraichissant pour Delilah. Il s’appuyait au bar en jetant un regard furtif à la serveuse qui était débordée. Nullement l’habitude d’attendre, mais quand on se trouvait dans une ville où les gens ne vous reconnaissaient pas, il fallait s’y faire. Ce genre de vie ne lui déplaisait pas. Il préférait cela que de se faire tourner autour et de rendre sa femme morte de jalousie. Il détestait qu’elle s’emporte pour rien pour une petite midinette qui venait lui faire la cour. Une voix féminine se faisait entendre. Son regard se détournait pour se poser aussitôt sur la jeune femme. Jeune. En effet. Elle devait avoir la moitié de son âge. Il ne pouvait même pas savoir si elle était majeure et pour dire, cela ne l’intéressait pas particulièrement. Sourire furtif qui passait contre ses lèvres alors qu’il posait son regard dans celui de la brune. « -Disons que je n’ai pas l’habitude d’une chaleur de la sorte. Ça ne fera surement pas de tort. Tu veux boire quelque chose?» Politesse? Surement. Il faisait simplement cela par principe parce qu’il n’avait aucune idée derrière la tête. Ni méchanceté. Ni envie. Ni désir. Ni rien du tout pour elle. Son regard la quittait un moment pour observer la serveuse qui semblait bien débordée. Ce n’est pas rapidement qu’il allait pouvoir lui adresser la parole dans tout les cas.

Emeryck prenait appuie sur le bar pour reporter son regard sur la jeune brune qui ne semblait pas avoir envie de le laisser en paix. Il voyait clair dans son jeu. Elle ne se gênait pas pour l’observer de haut en bas, ce qui était loin de le gêner. « -Emeryck. Tu as raison, je suis ici depuis une semaine. Pas plus. » Il prenait une légère pause avant de reprendre simplement sur un ton tout à fait neutre. Le musicien n’allait pas se laisser impressionner par la jeune femme. Ce n’était pas la première gamine en chaleur qui venait pointer le bout de son nez près de lui. Il était loin d’être un coureur de jupon. Charmeur peut-être, mais pas plus que ça. « - Avec un hôtel, c’est surement difficile de connaître tout le monde. Disons qu’il doit avoir souvent de nouvelle tête, ce n’est pas rare que les gens viennent prendre des vacances.» Aucune idée de ce qu’il allait lui dire. Ni aucune idée de ce qu’il avait envie de lui dire. Les gens commençaient à se rassembler autour du bar. Comme s’ils avaient tous attendu, le moment précis où il avait envie de prendre un verre pour venir faire exactement la même chose. Il ne bougeait pas. Elle s’approchait. Il pouvait sentir son bras l’effleurer alors qu’il se penchait un peu par-dessus le comptoir pour faire un signe à la serveuse pour qu’elle vienne le voir. Un bref sourire. C’est tout ce qu’elle pouvait lui offrir, ainsi qu’un bref signe de main pour lui dire que ce ne serait pas bien long, mais qu’elle était débordée. Il n’était pas con. Il était amplement capable de s’en rendre compte tout seul. Une fois de plus, il bougeait un peu pour venir faire face à la demoiselle qui était un peu plus près que tout à l’heure. Sa tête se baissait vers elle alors qu’il passait une main distraitement dans ses cheveux courts pour retirer l’eau. « -Je dirais que c’est idéal. La chaleur. L’endroit. L’ambiance qui règne en dehors de l’hôtel.» Pause. « -Tu y vis tout seul? Tu préfères payer le luxe d’un hôtel plutôt que d’avoir ta maison. Tu es originaire d’ici?» La curiosité venait de l’emporter. S’il vivait ici, aucun doute qu’il vive dans une maison. Drôle de mode de vie de s’installer à temps plein dans un hôtel, mais en même temps, il comprenait. Quand on avait les moyens, c’était toujours agréable de profiter de la belle vie. C’est exactement ce qu’il était en train de faire avec sa femme aujourd’hui. Ses yeux ne la quittaient pas. Aucun désir ni envie n’était perceptible sur son visage. Il parlait avec elle. Simplement. En l’observant bien, il se demandait quel âge pouvait-elle avoir exactement. Aucune idée mais elle était surement beaucoup plus jeune que lui. Il ne lui manquait plus que quatre ans pour avoir quarante ans. À cette pensée, un frisson passait rapidement dans son dos.

Dolorès avait toujours été une petite fille pourrie gâtée. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours eu tout ce dont elle désirait. Il semblerait que l’immense fortune de son père pouvait lui offrir absolument n’importe quoi . Avec le temps et, sans surprise, la demoiselle était devenue matérialiste. Elle accordait une grande importance spécifique aux beaux objets, aux belles décorations, aux vêtements de créateurs mais, plus encore, elle accordait un intérêt particulier à avoir un tableau de chasse de rêve. Elle ne couchait qu’avec les plus beaux hommes de Tijuana. Et, il était évident qu’Emeryck serait parfait pour compléter sa collection. Elle lui sourit. Si seulement il savait ce à quoi elle était entrain de penser en ce moment. Oh, après tout, peut-être qu’il le savait vu la manière dont elle le regardait. Elle ne pouvait pas en être sûre. Comme elle l’avait prévu, il se retourna vers elle et se laissa aborder sans trop de difficultés. Un bon point pour elle. Qui sait ? Il n’était peut-être même pas en couple avec l’autre blonde. C’était peut-être juste un homme qui voulait passer du bon temps avec toutes les femmes disponibles. Si c’était le cas, sa tâche serait encore plus facile qu’elle ne l’avait cru. Pourtant, naturellement, ses yeux se baissèrent sur ses mains. Fuck. Il avait une bague. Tant pis. Il en fallait beaucoup plus pour l’arrêter. En réalité, même si sa femme avait été pendue à son cou en ce moment-même, elle aurait probablement continué à le draguer. Bien loin d’être rebutée, elle trouvait en cette situation une sorte de défi qu’elle se plairait à relever. Elle ne se souvenait pas avoir déjà couché avec un homme marié. Quoique, elle l’avait peut-être fait en étant complètement défoncée. Ça, elle n’aurait pas pu le jurer. Un mince sourire passa sur ses lèvres. Ce mec avait encore plus de valeur marié que s’il avait été célibataire. Sans prévenir, il lui proposa un verre qu’elle prit un certain temps avant d’accepter. Elle devait lui montrer qu’elle n’en avait rien à foutre de lui. « Pourquoi pas » La serveuse prenait un temps fou à servir tous les clients qui se trouvaient devant eux. Un instant, elle songea à l’appeler mais, finalement, jugea que c’était une meilleure idée de profiter de la file pour faire la conversation. Il fallait saisir absolument toutes les occasions que la vie nous tendait. Après tout, rien n’arrivait jamais par hasard. La conversation continua. Elle découvrit avec ravissement qu’il s’appelait Emeryck. Elle n’avait pas dû le pousser beaucoup pour qu’il se présente. Ils parlèrent ensuite de la vie à l’hôtel. « Oh tu sais. Généralement, ce sont toujours les mêmes têtes qui reviennent à Tijuana. Une fois qu’on y a goûté, on peut plus s’en passer. C’est comme une drogue » Et, ça, elle en savait quelque chose. Même si elle avait une tonne d’argent à disposition pour faire des voyages, jamais elle n’aurait songé à quitter cette ville de vices et perversions qui lui ressemblait tellement.

Un léger silence s’installa tandis qu’elle se rapprochait doucement de son dos. Elle en profita pour le reluquer. Décidément, il était vraiment parfait. Cependant, elle remarqua qu’Emeryck, lui, en profitait pour appeler la serveuse. Il tenta un signe dans sa direction mais, bien sûr, elle lui prouva par a + b qu’elle était occupée. Il était trop mignon. Etant donné qu’elle était presque collée sur son dos, elle lui souffla quelques mots à l’oreille. « J’parie que t’as pas l’habitude de ne pas te faire servir avant les autres » Elle fit une pause, se décolla de lui et héla la serveuse. « Hey Gab’, deux cocktails maisons » La serveuse reconnut immédiatement Dolorès, la plus fidèle cliente de cet hôtel et la servit donc sur le champ. L’adolescente empoigna les deux verres, ne prit même pas la peine de dire merci et s’approcha d’une des tables. S’il voulait son verre, il devrait boire avec elle. Avec satisfaction, elle vit qu’il la suivait sans se faire prier. Vu qu’elle n’était pas complètement idiote, elle choisit la table la plus éloignée de la piscine. De cette façon, sa femme n’avait aucune vue sur eux. « A Tijuana, tout est différent. Tu finiras par t’y habituer, j’en suis sûre » Elle but une gorgée de son verre et le reposa. Il était très alcoolisé. Les mexicains avaient une bonne descente et Dolorès ne faisait pas exception. Manifestement intéressé par son personnage, il se mit à lui poser des questions sur elle. Elle sourit. Pour poser des questions pareilles, ça se voyait qu’il n’était pas d’ici. A Tijuana, tout le monde la connaissait. Elle était une sorte de Paris Hilton, une fille à papa super célèbre. « Mon père a fait fortune grâce à des trafics en tout genre. Cet hôtel ne lui appartient pas mais il en a des tas d’autres. J’ai toujours vécu ici. Il me paie tout ce que je veux. Il suffit de regarder autour de nous pour voir pourquoi j’aime vivre ici : piscine tout le long de l’année, cocktails gratuits, nourriture délicieuse, du personnel qui se coupe en quatre pour me servir. J’ai tout ce dont je pourrais rêver. Et, parfois, comme aujourd’hui, je rencontre des mecs canons que j’ai jamais vu avant. C’est tout bénéf » Il aurait fallu être complètement stupide pour ne pas réaliser qu’elle venait juste de le viser en disant cela. « Et toi ? T’es guitariste ? » Il sembla surpris par sa remarque. Elle haussa les épaules. « J’ai vu tes mains. Tu as les mains d’un musicien. Ça m’a toujours fait rêver » Qu’est-ce qui la faisait rêver ? La musique ou se taper un musicien marié ? Là encore, il ne fallait pas être très intelligent pour comprendre ce qu’elle voulait dire. Avec un air amusé, elle se contenta de boire une seconde gorgée de son verre. Elle était curieuse de voir s’il allait la remettre à sa place ou non.

Emeryck n’était pas du tout le genre d’homme à coucher avec toutes les femmes qui lui tombaient sous la main. Certes, il aimait les femmes et leur beauté mais il n’allait pas se mettre à tromper sa femme sans arrêt, même s’il en avait souvent l’occasion. Ici, ce n’était pas la même chose. Ici, personne ne le connaissait réellement, sauf quelques touristes américains ou des personnes de qui écoutait de sa musique. Ici, il pouvait se balader tranquillement avec sa femme sans se faire arrêter à tous les coins de rues. C’est ce qu’il aimait. C’est ce qui faisait qu’il avait envie de rester dans cette ville et de ne pas repartir tout de suite. Un besoin pressant de vacance en amoureux. C’est exactement de ça qu’il avait besoin avec ca femme. Au bar, il se sentait impatient. Au bar, il avait juste envie que la jeune serveuse vienne prendre sa commande pour qu’il puisse retourner profiter de la chaleur avec un bon verre faire. Le musicien ne se doutait pas que cette jeune femme avait bien des idées à assouvir avec lui. Ses yeux se posaient sur elle alors qu’il attendait simplement son tour. Les jeunes femmes ne pas l’impressionnait pas le moins du monde, il n’allait pas se jeter sur elle parce qu’il avait trois fois âge. C’est même quelque chose qui ne l’intéressait pas particulièrement. Il n’était pas comme ca. Il n’était pas comme la plupart des hommes qui approchent de la crise de la quarantaine et de toute façon, il ne faisait pas vraiment son âge. Le jeune homme lui offrait un verre sans la moindre arrière-pensée. Signe de politesse. Elle était là, elle lui parlait, il n’allait pas lui dire d’allez voir ailleurs. Quand même. Disons qu’il allait simplement se montrer gentil, lui payer son verre, et retourner voir Delilah qui était encore en train de mariner dans la piscine. Ses yeux se posaient sur la serveuse avant de se reposer sur la jeun brune qui commençait à être de plus en plus près de lui. Immobile, il se contentait d’afficher un sourire. « -Comme une drogue. On va voir si j’aurais autant envie de rester que toi. Pour l’instant ce ne sont que des vacances qui risquent de ne durer que quelques semaines. Sans plus.» En effet. Ici, ce n’était pas sa vie et il ne comptait pas s’éterniser pendant des mois ou même des années. Un rire se faisait entendre. C’était lui. Elle venait de lui parler dans le creux du cou. Cela aurait parfaitement pu lui arracher un frisson mais ce ne fut pas le cas. Elle avait surement mit droit de le mille. En effet, disons que normalement, il n’attendait simplement jamais. Il ne bougeait pas et se contentait de répondre simplement. « -J’ai l’air si impatient que ça?» Un sourire avant qu’elle ne se décolle de lui.

Emeryck en profitait pour se décoller un peu et se rapprocher du bar. Sa femme était un peu du genre jalouse, il n’avait pas envie de créer ce genre de tension ici avec une gamine qu’il ne connaissait pas le moins du monde et pour qui, il n’avait aucune intention. Elle était un habitué. Elle connaissait la place, le nom de la serveuse et les têtes de l’hôtel. Il était loin de se douter que c’est parce qu’elle les avait tous amené dans son lit. La serveuse ne se faisait pas prier avant de donner les deux verres à la jeune femme qui décidait que la petite discussion était loin d’être terminé. Son regard se posait sur elle, sur la table et le musicien décidait de se mettre en route pour rejoindre la jeune femme à sa table. Il se posait devant elle et prenait son verre pour en boire une longue gorgée. « -Quand je commence à m’habituer, je dois toujours repartir. Disons que ma vie est loin d’être calme et paisible. Enfin, peu importe.» Il ne voulait pas se mettre à parler de sa vie, surtout qu’il aimait être ici parce qu’il pouvait prendre un peu de temps sans avoir à se casser la tête avec tous les cons qui lui couraient après en temps normal. Une autre gorgée de son verre alors qu’il laisse son regard se porter dans celui de la jeune femme. Elle l’amuse. Rien de plus. Il commence à voir clairement ce qu’elle à en tête et il n’a pas la moindre intention d’allez plus loin qu’un simple verre pris tranquillement à une table. Un rire alors qu’il hausse les épaules une fois de plus. « -C’est ce qui s’appelle, avoir la vie facile.» Le chanteur n’était pas dur genre à remarquer et à se laisser impressionner parce qu’elle venait de lui dire qu’il était canon. Limite, ca le rendait indifférent. « -Oui je suis guitariste.» Son regard se portait vers ses mains avant de se poser dans celui de la jeune femme une fois de plus. Un rire. Sa main se passe dans ses cheveux. Sa femme doit se demande ce qu’il est en train de foutre. Peu importe. Il ne fait rien de mal de toute façon. « -T’inquiète, ce n’est pas la première fois que je me faire dire ça et en plus, mes mains n’ont rien de plus spécial que celle d’un autre.» Il venait clairement de la rembarrer. Il n’allait rien se passer avec ses mains et le corps de la jeune femme, il n’en avait pas envie de toute façon. Son verre se portait une nouvelle fois à ses lèvres. « -Tu peux me dire comment tu as remarqué que j’étais guitariste, je ne sais même pas comment tu peux le voir à mes mains.» Ca l’intriguait. Ca le faisait rire. Il ne voyait pas de différence. Peut-être qu’elle le connaissait ou peut-être que c’était simplement un coup de chance.

En attendant leur verre, ils firent la conversation. Ils parlaient de banalités mais, après tout, il fallait bien faire connaissance. Du moins, c’était l’ordre normal des choses. Une règle d’or pour survivre en société. Mais, en réalité, Dolorès se foutait complètement de sa vie. Peu importe son métier, son prénom, son statut ou son parfum de glace préféré, elle voulait qu’il la baise. Point. Si elle lui parlait, c’était uniquement dans l’intention d’arriver à ses fins. Avec certains hommes, elle n’avait pas besoin de bavarder bien longtemps. Ils comprenaient vite ce qu’elle attendait d’eux. Avec lui, en revanche, elle sentait que cela allait s’avérer plus difficile. Premièrement, il était en couple. Manque de bol, il semblait tenir à sa blondasse. Deuxièmement, il la prenait pour une gamine et pas pour la nymphomane qu’elle était. Mais, à coup sûr, elle allait vite lui mettre les yeux en face des trous. Troisièmement, il semblait assez réservé. Qu’à cela ne tienne, elle finirait bien par l’avoir. Elle avait toujours eu tout ce qu’elle voulait. Elle ne voyait pas pourquoi cela allait changer tout d’un coup. Au cours de la conversation, il lui annonça qu’il n’était ici que pour quelques semaines. Elle fronça les sourcils. Elle allait devoir la jouer fine si elle voulait se le taper avant qu’il ne parte. Elle fit un rapide calcul dans sa tête. Elle en conclut qu’en trois semaines, c’était faisable. « Profite bien de tes vacances dans ce cas. Surtout si tu ne comptes pas rester longtemps. Ce serait dommage de partir en se rendant compte qu’on a loupé pleins de trucs. Si tu as besoin de bonnes adresses, n’hésite pas à m’en demander. J’connais la ville comme ma poche » Pour sûr, elle connaissait tous les endroits dignes d’intérêt. A commencer par sa propre chambre d’ailleurs. Elle lui sourit. Dans son for intérieur, elle était persuadée qu’il resterait bien plus longtemps que ce qu’il semblait dire. C’était le cas à chaque fois. Tout le monde finissait tôt ou tard par tomber amoureux des charmes de cette ville. Même les plus coincés avaient fini par se détendre en devenant accro aux drogues dures. Cette ville ne laissait personne indifférent. Personne. Et, s’il espérait ne serait-ce qu’une seule seconde y échapper, il avait tort. D’autres avaient essayé avant lui et avaient tous échoué. Voyant qu’il s’impatientait, l’adolescente décida d’accélérer la commande. Il lui demanda s’il avait l’air si impatient que ça. « J’crois simplement que t’as l’air de quelqu’un habitué à avoir ce qu’il veut tout de suite. Comme moi » ajouta-t-elle en lui faisant un clin d’œil. Le message était passé. Que cela lui plaise ou non, elle ferait tout ce qui est dans son pouvoir pour qu’il l’allonge et qu’il la prenne sauvagement.

Armée d’un verre dans chaque main, la brunette se dirigea – en prenant bien soin de balancer exagérément ses fesses – vers la table la plus éloignée de la piscine. De cette manière, elle pourrait continuer à le chauffer tranquillement. Alors qu’elle ne s’y attendait pas du tout, il lui annonça qu’il n’aimait pas trop la routine. Elle ne put s’empêcher de rire. Elle se moquait un peu de lui. « Tu rigoles ? Je t’ai vu avec ta copine tout à l’heure. Tu m’as l’air d’avoir une vie très calme et paisible au contraire. A moins que tu sois le genre de mecs à sauter la première venue dès qu’elle a le dos tourné ? Enfin, t’inquiète pas, je te juge pas. Si tu es heureux dans ta routine, c’est le principal » Avec bonheur, elle venait de trouver l’angle d’attaque dont elle allait se servir pour l’amadouer. Il pensait qu’il avait une vie active ? Elle allait lui prouver par a + b qu’il était entrain de s’enfoncer jour après jour dans une routine incassable. Même si ça la faisait vomir, il était évident qu’il aimait sa copine. Dolorès, elle, n’allait jamais lui donner le moindre sentiment. Elle allait juste lui offrir le piment qu’il lui manquait pour se sentir vivant. L’étincelle que sa blonde n’arrivait peut-être plus à provoquer. Et, pour ça, elle devait commencer par lui faire prendre conscience qu’il était entrain de s’encrouter dans une vie bien rangée. Ensuite, elle allait tout simplement continuer à le draguer pour lui donner envie d’autre chose. Naturellement, il lui demanda comment elle avait fait pour remarquer qu’il était guitariste. Elle sourit. « Facile, je vais te montrer » Elle attrapa sa main et la retourna délicatement sur la table de manière à ce que sa paume soit dirigée vers elle. Tout en lui caressant la peau du bout des doigts, elle commença ses explications. « Les guitaristes finissent par avoir la peau du bout des doigts qui durcit à force de pincer les cordes. Du coup, cette partie-là est beaucoup plus dure que le reste de tes doigts ou de ta main » Ses gestes accompagnaient naturellement sa voix douce, pour appuyer ce qu’elle disait. Après avoir sensuellement caressé sa main sans qu’il ne dise rien, elle s’arrêta et le regarda dans les yeux. « Je m’y connais un peu. J’ai fait quelques mois de guitare avant d’arrêter. Mon prof’ était pas assez intéressant. D’ailleurs, si ça te dit, tu pourrais peut-être me donner des cours. J’aimerais bien reprendre. En plus, toi, c’est clair que tu m’intéresseras » Elle lui adressa un sourire qui n’avait rien d’angélique avant de finir son verre cul sec. Elle espérait qu’il accepte sa proposition. Pour le convaincre, elle ajouta un dernier argument. « Ta vie serait un peu moins calme comme ça » C’était clair, qu’avec elle, il briserait son quotidien d’une manière très agréable. Elle ne manquait pas d’idées pour égayer leurs futurs rendez-vous, s’il y en avait.

Le musicien n'était pas infidèle. Il n'avait pas l'intention de l'être. Il était poli. Simplement. Il ne voyait pas de mal à ce qu'il était en train de faire. Elle venait vers lui. Ce n'était pas Emeryck de la repousser et lui dire d'allez jouer ailleurs. Il n'était pas comme ça. Ce devait être une déformation professionnelle. Le musicien n'avait jamais repoussé ses admirateurs, il prenait toujours du temps pour parler avec eux et leur signer des autographes. Il savait que sa femme trouvait cela parfois ennuyant ou désagréable, mais il ne pouvait pas se permettre d'agir comme un con. Ensuite, il allait avoir des conséquences. Il avait une bonne réputation, autant la laisser intact. « -La ville me plaît. Je compte rester un peu plus longtemps que nous devions le faire.» En effet. L'arrêt aurait dû être beaucoup plus court, mais il était en train de s'étendre. Il aimait pouvoir passer inconnu, quoique cela apportait quelques inconvénients, comme attendre un peu plus longtemps. Peu importe. Il fallait s'accommoder de cette vie qu'il menait ici. Il aimait cette ville pour plusieurs choses. L'action. L'inspiration et le fait de se sentir comme les autres. Ce qui était impossible quand il se trouvait aux USA. Un sourire passait sur ses lèvres quand il entendait le commentaire de la jeune femme. Droit dans le mille. Elle avait bien deviné. C'était si apparent? Un rire et il passait une main distraitement dans ses cheveux courts. « -Je tenterai de sembler un peu plus patient la prochaine fois, mais c'est vrai que je ne le suis pas vraiment.» Un sourire.

Il se posait devant elle. Sa vie était mouvementée. Sa vie de couple était parfaite. Il n'avait rien à prouver à la demoiselle. Va savoir pourquoi, il avait bel et bien envie de s'étendre sur le sujet. Il posait le verre contre ses lèvres pour en prendre une longue gorgée. Son regard se posait dans celui de la jeune femme et il finissait par hausser les épaules. Elle ne savait rien de sa vie. À moins qu'elle n'écoute de sa musique, ce qui serait étonnant. Ne sait-on jamais. « -T'inquiète. Notre vie est loin d'être routinière même si elle peut sembler l'être. Juste qu'ici, on en profite pour avoir un peu de calme. Ce qui n'est pas le cas habituellement.» En effet. Pas moyen de passer un moment tranquille sans voir un photographe montrer le bout de son nez. Les voyages. Les concerts. Les arrêts. Ce n'était jamais pareil. « -Enfin, peu importe.» Il ne sait pas pourquoi il avait envie de lui prouver le contraire. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire qu'elle le trouve routinier? Rien du tout. Emeryck n'avait pas besoin de plus que ce qu'il avait là. Sa vie était assez mouvementée pour lui et Delilah était le calme dont il avait besoin dans sa vie d'artiste qui ne lui laissait que très rarement du repos. Une autre gorgée de son verre avant qu'il ne sente sa main manipuler par la jeune femme. Qu'est-ce qu'elle était en train de faire? Le musicien n'était pas fou, c'était évident qu'elle le draguait depuis tantôt et il restait là, à prendre un verre. Ce n'est pas comme si elle lui avait laissé le choix de partir de toute façon. Son regard se posait sur les doigts de la jeune femme qui étaient en train de glisser le long de sa main. Il aurait du retirer sa main, mais il restait là à regarder, intrigué. Une partie de lui se disait qu'il devait partir, maintenant et l'autre partie se demandait jusqu'où elle était prête à allez pour l'allumer. Disons que des gamines, il en avait vu pas mal qui tentait de l'allumer.

Après un moment, il finit par retirer sa main de celle de la jeune femme pour finir rapidement son verre. « -J'avoue que moi, j'ai l'habitude de voir mes mains de la sorte. Ça fait tellement longtemps que je joue.» Il retirait un peu ses mains de contre la table pour empêcher quelque chose d'autre dans le genre de se produire. Le musicien n'avait pas l'intention de coucher avec elle, juste pour un besoin d'assouvir un désir qui risquerait de briser son mariage. Ce n'est pas comme si sa femme ne le comblait pas de toute façon. « Dommage. La musique est un bon moyen d'expression.» Il marquait une pause. Il doutait. Donner des cours à la jeune femme serait sûrement la pire idée. Surtout suite à ce qu'elle venait de dire. La jeune femme venait juste de confirmer le jeu qu'elle était en train de jouer depuis tout à l'heure. « -Je doute que ce soit une très bonne idée. De toute façon, je ne pense pas que je serai un bon professeur. Je joue. Je n'ai jamais été doué pour les explications.» Il ne se sentait pas mal à l'aise. Il ne se sentait pas mal qu'elle le drague parce qu'il ne comptait rien faire envers elle. « -Détrompe-toi Dolorès. Je n'ai pas du tout besoin de piment ou de changer mon mode de vie qui me satisfait amplement. Je n'ai pas l'intention qu'il se passe quoique ce soit entre nous. Si tu veux coucher avec un homme, je doute que je sois le bon pour ça.» Voilà. Il venait clairement de lui dire. Il se demandait, d'ailleurs, pourquoi avait-elle envie de s'acharner sur lui. Il était marié. Il ne voulait pas tromper sa femme. Il n'en avait surtout pas envie. « -Je ne pense pas que cela ira plus loin qu'une simple conversation autour d'une table.»

La patience était une qualité dont Dolorès ne disposait pas. Comme bien d’autres d’ailleurs. Elle n’était pas non plus polie ni aimable. Elle agissait comme si le monde lui appartenait, comme si elle était supérieure aux autres personnes de cet hôtel. Elle n’avait pas beaucoup d’amis notamment à cause du fait qu’elle était égoïste. Elle ne pensait qu’à elle et à son bonheur personnel. Elle se fichait d’écraser quelqu’un si cela la rendait plus heureuse. Certains trouvaient que cela faisait d’elle une personne désagréable. Sans doute. Elle se fichait bien de ce qu’on pouvait penser d’elle. De temps en temps, elle pouvait néanmoins se montrer gentille. Comme maintenant. Mais, encore une fois, c’était pour avoir quelque chose qu’elle voulait : Emeryck. La brunette n’était jamais aimable sans raison. Au fond, elle se contentait de reproduire ce qu’on lui avait fait étant jeune. Les autres enfants l’avaient approchée uniquement pour son argent. Pour s’attirer ses faveurs et profiter du luxe que lui offrait son père. Elle s’était contentée de prendre sa revanche. Rien d’autre. Et, tant pis si elle gâchait la vie des personnes qui ne lui avaient rien fait. A ce propos, si elle parvenait à ses fins, elle briserait certainement la vie de couple du blond. Ça lui était égal. Elle n’était pas du genre à penser aux conséquences de ses actes. Elle le voulait. Point. A ce propos, elle avait trouvé l’angle idéal pour l’attaquer : lui dire que sa vie était routinière. C’était encore trop tôt pour dire si ça avait marché mais, en tous cas, elle avait recueilli une réaction. Il semblait essayer de se défendre. Même s’il avait un air détaché, ce sujet lui tenait à cœur. Il lui expliqua que sa vie n’était pas routinière. « Si tu le dis » dit-elle en souriant. Elle était toujours persuadée du contraire. Elle voulait lui montrer qu’il était prisonnier que sa vie. Elle voulait lui faire réaliser qu’il s’était enchaîné à un mariage alors qu’il avait encore énormément de choses à faire. Il était encore jeune. Elle ne comprendrait jamais les personnes qui tenaient à se marier. C’était ridicule. Autant profiter de la vie tant qu’on le pouvait encore, non ? L’idée d’être fidèle lui donnait des frissons. Un homme avec son physique pouvait se taper absolument n’importe qui. Pourquoi se contenter d’une seule femme quand on pouvait en avoir plusieurs ? Voire même plusieurs en même temps. C’était trop bête. Elle haussa les épaules. Elle préféra lui prendre la main pour lui expliquer comment elle avait deviné qu’il était guitariste. Même s’il s’était laissé faire, il finit par retirer sa main. Elle sourit. Il s’était laissé faire quelques secondes, c’était déjà ça. Il n’était peut-être pas aussi fermé qu’elle l’avait pensé.

Inspirée par ces nouveaux évènements, elle lui demanda de lui donner des cours de guitare. C’était le meilleur plan si elle voulait le revoir. Et en tête-à-tête en plus. Il refusa. Elle s’en était doutée. Cependant, elle n’avait pas encore dit son dernier mot. Elle allait utiliser ce même point faible pour arriver à ses fins. « Pourquoi ? C’est pas parce que tu n’as jamais enseigné que tu ne saurais pas le faire. Il faut se lancer de nouveaux défis. En plus, j’ai déjà les bases. Tu n’auras qu’à m’apprendre à jouer certains morceaux. Enfin, j’imagine que tu as besoin de l’autorisation de ta femme … » Elle avait lâché cette dernière phrase d’un air innocent. Toutefois, c’était calculé. Il n’aimerait sûrement pas qu’elle sous-entende que c’était sa femme qui prenait les décisions. Qu’il était à son service en quelque sorte. Pourtant, c’était exactement l’image qu’il renvoyait sans même s’en rendre compte. D’ailleurs, qui avait été chercher les verres pour eux ? Lui. Il lui sortirait sûrement qu’il avait fait ça parce qu’il l’aimait. Balivernes. Elle était persuadée qu’il était du genre à lui demander l’autorisation pour faire une sortie entre potes et à la prévenir toutes les minutes que tout allait bien. Lorsqu’il lui avoua clairement qu’il ne voulait pas coucher avec elle, elle sourit. « Qui te parle de coucher avec moi ? J’te parle de musique là. Ça fait dix minutes qu’on se parle et tu penses déjà à ça ? » Ça lui allait bien de faire la petite innocente. Mais, personne n’était dupe. « Si tu es tellement persuadé qu’il ne se passera rien entre nous, qu’est-ce que tu risques à venir me donner des cours ? T’en es peut-être pas si sûr en fait … Entre nous, t’as beau me repousser, je te ferais remarquer que t’es toujours là à me parler » Dans un sens, elle, ne faisait rien de mal. Elle était célibataire, elle le draguait. Qu’il soit marié ou non, ce n’était pas son problème. Lui, en revanche, était dans une toute autre position. Le fait qu’il reste assis sur sa chaise en disait long. Rien ne l’empêchait de partir. Elle ne le tenait pas prisonnier. C’était sa décision de rester. De nouveau, elle appela la serveuse. Puisqu’ils avaient tous les deux fini leur verre, elle en recommanda deux autres. Ils ne tardèrent pas arriver. « Alors, t’es une sorte de super star aux USA ? J’ai jamais entendu aucun de tes morceaux. Ça parle de quoi ? De ton amour fou pour ta femme je parie ? C’est bon je rigole » Elle ne voulait pas non plus l’énerver. Toutefois, elle était persuadée qu’il avait dû faire des titres comme Crazy love, You belong to me, etc. Tellement prévisible. « Sans déconner, j’connais des bars VIP où ils font jouer des chanteurs. Ils appartiennent à mon père. Si ça te tente, dis le moi. J’aimerais bien te voir jouer. Et je ferais entrer ta femme si ça peut te rassurer » Beh ouais, pour l’instant, valait mieux pas qu’elle se mette sa femme à dos. Ce serait le meilleur moyen pour qu’il l’évite.

Plus le temps passait, plus le musicien se sentait mal à l’aise. Sa femme était en train de se faire bronzer et il restait sagement assis à se faire draguer. C’était évident qu’elle voulait plus que prendre un verre et il était encore là. Il était là. Il parlait avec elle comme si de rien était. Emeryck n’aimait pas la tournure des évènements et sans qu’il ne le veuille, il venait en quelque sorte d’entrer dans son jeu en se laissant atteindre par ses commentaires. Le musicien n’avait jamais pensé à tromper sa femme, ni à faire quoi que ce soit dans ce sens. Leur vie n’était pas routinière, enfin surement plus que celle de la jeune fille devant lui, mais il avait vu bien pire. Avec le métier qu’il avait, ce n’était pas facile d’avoir une vie posée et il aimait ce style de vie. Il finissait son verre. Elle était en train de le rendre fou et sans qu’il ne se rende compte, elle prenait une petite place dans sa tête. Il ne savait pas ce qu’il était en train de faire, mais il se disait qu’il devait bientôt partir.

Le musicien n’aimait pas réellement la tournure des évènements, elle jouait avec lui. À un moment, c’était clair qu’elle avait envie de coucher avec lui et l’autre d’après, elle disait le contraire. Il se doutait qu’elle jouait et qu’elle tentait d’obtenir ce qu’elle voulait. Il se demandait pourquoi lui. Elle ne le connaissait pas, elle n’avait aucune idée de qui il était. Un soupir passait entre ses lèvres. Il se doutait du pourquoi elle tentait de le provoquer de la sorte et il était simplement incapable de ne pas tomber dans son jeu. Le mieux aurait surement été de ne pas réagir et de laisser passer. C’est ce qu’il voulait faire. « -Je sais que je ne suis pas un professeur simplement. Je suis certain qu’il y a un tas de professeurs plus doué que moi qui voudrait bien te donner un coup de main pour que tu retrouves la main.» Il laissait son regard sur la jeune femme. Il évitait le commentaire sans tenter de le relever. C’était en train de le rendre fou. Elle savait comment déranger un homme dans son orgueil. Un sourire en coin se posait contre ses lèvres quand elle niait le fait de ne pas vouloir coucher avec lui. Il n’était pas fou quand même, il pouvait voir et savoir qu’elle était clairement en train de le draguer. « -Arrête de jouer tu veux. Tu sais parfaitement que ce n’est pas moi qui joue à ce petit jeu.» Il voulait dire par là de ne pas le prendre pour un con. Il savait ce que c’était. Bien des fois il avait fait des conneries et il n’avait franchement pas envie d’en faire en ce moment, avec sa femme. « -Parler ne veut pas dire qu’il va se passer quelque chose de plus. » Il poussait un soupire. Elle commençait à lui taper un peu sur les nerfs, il n’aimait pas qu’elle le remette en question de la sorte. C’était quelque peu frustrant. Elle jouait avec lui et il se laissait bêtement prendre au jeu. Elle jouait sur ses cordes sensibles, se foutant un peu de lui et de sa musique par la même façon. Il ne chantait pas de ça. Sa femme n’écrivait pas du tout des paroles comme ça. C’était un groupe rock et rare était les fois où il chantait et parlait d’amour. Un léger rire de sa part alors qu’il ne quittait pas le regard de la demoiselle. « -Non pas du tout. Faudrait que tu écoutes avant de dire n’importe quoi.» La musique était son plus grand point faible, il n’aimait qu’on critique ou qu’on parle de ce qu’il faisait sans connaître. C’est ce qu’elle était en train de faire en ce moment. « -Je ne venais pas ici pour chanter, ni pour jouer. Le reste de mon groupe est aux États-Unis, mais pourquoi pas. Tu va arrête de dire n’importe quoi sur ma musique au moins.»

Il n’avait pas réellement dit oui, ni pour cela ni pour les cours. Tout ce qu’il savait, c’est qu’à ce moment, il devait partir parce qu’il allait se laisser prendre dans le petit jeu entêtant de la demoiselle et il n’aimait pas cela du tout. Il se levait de sa chaise en posant le regard sur la jeune femme. « -Sur ce, je pense que ma femme doit être en train de m’attendre et je n’ai même pas nos verres.» Un sourire se passait sur ses lèvres avant qu’il ne lui fasse un signe de la main et qu’il ne tourne les talons pour se diriger vers le bar maintenant vide. « -Nous allons surement nous recroiser comme nos deux chambres sont à côté. Bonne fin de journée.» C’était assez. C’était tout. Il devait partir pour ne pas se prendre trop la tête avec elle.